Il ne s’agit que d’une lettre après tout, et d’un site web, et d’informations publiques et légales. Le système de dons est ainsi fait : si vous donnez une somme importante à un parti politique, votre nom est rendu public. Le but est de rendre possible pour la population et pour les journalistes de faire des liens entre les donateurs à un parti et d’éventuels trafics d’influence. Pour ce faire, il faut aussi pouvoir s’assurer d’éviter les homonymes. C’est pourquoi les adresses déclarées des gens aussi sont publiques et disponibles. Pourquoi autant de brouhaha autour de la publication sur notre site internet d’informations déjà complètement disponibles pour le commun des mortels ? Probablement parce que la plupart des gens dont nous avons publié le nom et l’adresse pensaient donner de manière relativement anonyme.
Plusieurs éditorialistes serviles face au pouvoir en place se scandalisent et se re-scandalisent. Le RRQ fait des menaces de violence, affirment-ils. Le fin intellectuel J. Jacques Samson affirmait dans son éditorial titré «Terrorisme junior» que le RRQ «stigmatise» les donateurs libéraux. Oui, oui, un site web terroriste, des timbres terroristes et des informations terroristes! Des adresses qui sèment la peur et la désolation. Du papier explosif et de l’encre empoisonnée, tant qu’à y être!? Mauvais burlesque.
Dans le même registre, notre ami Don Macpherson nous reproche aussi de supposées menaces de violence. Preuves à l’appui, paraît-il! Il révèle en exclusivité que nous avons – scandale! – produit un documentaire sur le militant-boxeur Reggie Chartrand. Et je ne parlerai pas du Parti libéral du Québec et de leur ridicule motion de blâme. Le patriote, symbole historique de la lutte progressiste et indépendantiste au Québec depuis 1837 : une menace. Mon centre d’achat avait imprimé et affiché sur toutes ces portes des «menaces» similaires le 25 mai dernier pour annoncer qu’il serait fermé. Une belle page 8 et demi par onze, avec un patriote en filigrane en dessous. Les terroristes de place Laurier frappent encore?
Le procédé est connu, le but évident. Ils auraient tellement aimé trouver des menaces dans nos communiqués. Heureusement, nous ne sommes pas à moitié stupides pour menacer les 782 hommes et femmes les plus puissants du Québec. Une phrase aurait suffi, croyez-moi. Entre Paul Desmarais et Lisa Accurso, ils ne manquent pas d’avocats. Or, ces menaces n’existent pas, alors ils inventent. Ils jouent les apeurés, ils pleurnichent pour qu’on les prenne en pitié, qu’on les pense faibles, eux les puissants. Ce qui devrait les empêcher de dormir la nuit, ce n’est pas le RRQ. Ils devraient avoir mal à dormir parce que les millions qui sortent des coffres de l’État, les centaines de millions sacrifiés sur l’autel du fédéralisme canadien, c’est à soigner et éduquer des gens de chez nous qu’ils auraient dû être employés. Ils ont des saloperies sur la conscience, pas nous. Nous n’avons que de l’encre sur les mains.
Julien Gaudreau, étudiant en économie et science politique, 855 avenue des jésuites, G1S 3N2, Québec.