Fini le niaisage : au travail!

L’indépendance pure et dure est toujours à environ 40% dans les sondages (41% dans le dernier Léger). C’est comme ça depuis plus de 15 ans. On appelle ça une tendance très lourde, une base solide. C’est donc le PQ qui a été défait lors de l’élection, pas l’idée d’indépendance. Néanmoins, la peur du référendum dans la population, peur qui semble bien réelle, pourrait amener des péquistes à conclure que le parti doit délaisser la souveraineté et se redéfinir autrement. Évidemment, cela marquerait la fin du PQ s’il mettait ainsi de côté sa raison d’être.

Le PQ doit donc revenir à ce pour quoi il a été crée : l’indépendance. Comme à l’époque de Jacques Parizeau, il doit faire sans cesse la pédagogie de l’indépendance et le procès du fédéralisme canadien avant, pendant et après les élections et il doit préparer la souveraineté (études préparatoires, bataille diplomatique pour la reconnaissance internationale, etc.). Est-ce que cela garantit une reprise rapide du pouvoir? Bien sûr que non. Mais vaut mieux passer 15 ans dans l’opposition à convaincre les Québécois de la nécessité de l’indépendance et à la préparer pour, une fois au pouvoir, parce qu’on a été élu là-dessus, faire la souveraineté, plutôt que d’alterner au pouvoir provincial pendant 50 ans sans faire l’indépendance. On a vu lundi où ça nous mène les « bons gouvernements » provinciaux. Comme le disait Bourgault,  « [s]i l’exercice du pouvoir pour les souverainistes ne conduit pas à l’exercice de la souveraineté, alors ce pouvoir est vain et illusoire. »

Quant à la peur du référendum, elle vient du fait que nous avons laissé nos ennemis marteler sans cesse depuis 20 ans, sans répondre, que l’exercice référendaire est une abomination divisive, ce qui est un discours tout à fait débile. Cependant, cela semble avoir marqué les esprits. Peut-on renverser cette perception négative? Je ne sais pas. En fait, ce n’est pas si grave que cela, car voilà sans doute une excellente occasion non seulement de remettre l’indépendance à l’avant-plan au PQ, mais aussi de se débarrasser du référendum à la Claude Morin.

Les Québécois ne veulent pas de référendum? Très bien. Le référendum, qui n’est que consultatif et non décisionnel, n’est qu’un moyen parmi d’autres menant à l’indépendance. Et peut-être pas le meilleur. Si les Québécois préfèrent une autre voie pour opérer la rupture avec le Canada, fort bien. Que le PQ propose alors, comme l’a fait Option nationale, de demander à la population le mandat électoral de rapatrier lois, impôts et traités. Une consultation référendaire pourra toujours venir clore la démarche de rupture, par exemple pour l’adoption de la Constitution du Québec.

En tout cas, pour le PQ, maintenant, c’est clair : revenir à l’essentiel ou disparaître. J’espère qu’il fera le bon choix. Mais s’il choisissait d’abandonner l’indépendance, ce ne serait pas la fin du monde non plus. D’autres véhicules existent; d’autres véhicules apparaîtraient. N’importe quel mouvement rêverait d’avoir une base solide de 40% d’appuis dans la population… Si le PQ abandonne définitivement les indépendantistes, bien nous ferons l’indépendance sans lui. Peu importe les partis, l’indépendance devra se faire, l’indépendance se fera.

D’ailleurs, j’en ai ras-le-bol de la partisannerie qui a marqué les dernières années du mouvement indépendantiste. Au-delà de la politique des partis, il faut désormais nous réunir dans l’action, sur le terrain et dans la rue, pour combattre Ottawa et ses collabos du PLQ. Comme l’a annoncé Patrick Bourgeois, l’organisation du Québécois entend travailler en ce sens avec tous les indépendantistes de bonne volonté. Un premier rassemblement s’organise pour le mois de mai. Au travail!

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