Le chausson à Justin Trudeau

Ainsi donc La Presse choisi d’appuyer publiquement Justin Trudeau. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une surprise dans mon cas. André Pratte peut bien faire semblant d’avoir pesé le pour et le contre, d’avoir été impressionné par le « plan » de Justin, de croire en ses investissements en infrastructure, La Presse finit toujours par se rallier à un Libéral. Libéral au provincial. Libéral au fédéral. Ce n’est pas que le jupon dépasse, il est assumé ce jupon, c’est plutôt une culotte, un pantalon, un trenchcoat.

Vous vous sentez déprimé par l’automne et la campagne fédérale? Rions un bon coup :

« Il continue d’esquisser la question de pourquoi le Canada n’est pas en train d’être le pays que les gens à travers le monde ont toujours vu le Canada comme étant ». Ça, c’est Justin. Intéressant comme premier ministre, n’est-ce pas?

Rions encore : « On s’est beaucoup moqué de « Justin ». Ses adversaires se sont tellement plu à le ridiculiser qu’ils n’ont pas vu le député de Papineau faire ses devoirs, gagner en maturité et en assurance, devenir un authentique leader. Ce premier ministre en devenir, les Canadiens l’ont découvert au cours de la campagne marathon qui s’achève. Il est prêt. » Ça, c’est La Presse qui nous vend son candidat.

Un autre : « C’est d’autant plus important cette fois-ci qu’un premier ministre fédéral venant du Québec pourrait travailler avec deux partenaires sûrs et déterminés, Denis Coderre et Philippe Couillard, sur des projets structurants pour la province et pour Montréal. » Kalys, un chausson avec ça?

Quoi d’autre? Let Canada be great again. Ouais, great comme quoi, comme la guerre en Afghanistan?  Great comme le Tim Hortons à Kandahar? Great comme l’époque des mesures de guerre sous Trudeau père? Great comme le vol du référendum? Great comme la grosse Sheila Copps, ses petits drapeaux et son arrogance? Great comme l’infâme loi sur la clarté référendaire de Stéphane Dion? Great comme le programme des commandites?

J’en entends des énormités… comme si on était si fier du Canada de l’époque où on avait plus de casques bleus et un bras articulé à la station spatiale. Et en passant, la guerre en Afghanistan n’était pas plus légitime que celle en Irak. On est si fier des vieux trains du CP qui tombent en ruine et qui menacent de faire d’autres « Lac Mégantic »? Et on est fier de Tim Hortons, autrefois fleuron canadien, qui appartient désormais à Burger King?

Vous voulez rire encore? Imaginez  Mélanie Joly avec un ministère. Une tarte qui compare ses  bénévoles à des saucisses Hygrades, imaginez-la à la justice ou aux ressources naturelles. Rien de tel pour un chausson que de donner un ministère à une tarte. Quelqu’un qui a le niveau intellectuel d’un pain tranché Weston. Vous me direz : est-ce que ça peut être pire qu’un Denis Lebel? Non. Est-ce que c’est mieux pour autant?

Et le chef. La coquille la plus vide au monde. Un vide abyssal. Un puit sans fond de connerie. Anybody but Harper? Il y a à peine deux semaines il fallait soutenir le NPD pour chasser Harper? Et maintenant, avec les sondages, est-ce Trudeau qu’il faut soutenir pour se débarrasser de Harper? Dois-je rappeler  que les Libéraux ont appuyé C-51. Ils proposent maintenant d’y changer quelques virgules. Comme le NPD. Et on ose me dire que n’importe qui serait moins pire qu’Harper? Vraiment? Mon dieu, illuminez-moi de votre clairvoyance, comme la FTQ, qui, dans certains comtés, donne le mot d’ordre de soutenir les candidats les plus susceptibles de battre un conservateur. Donc quoi, soutenir un Libéral? Wow.

Quant à la supposée objectivité radio-canadienne, si vous aviez vu le reportage sur le lancement de la plate-forme de Trudeau, on aurait dit que c’était le plus beau jour de la carrière d’Emmanuelle Latraverse. Trudeau allait vaincre la pauvreté, la famine, la guerre, les injustices, non seulement au Canada mais dans le monde. Et tout ça, grâce à son plan d’investir dans les infrastructures. Car, ça on le sait qu’il a un « plan ». C’est la seule chose qu’il répète ad nauseam. Mais un plan de quoi? Un plan de pot de l’époque où il était au Collège de Brébeuf? Un vieux plan de la STM qu’il garde comme une relique parce que, comme Monsieur a toujours eu un chauffeur, il n’a jamais pris les transports en commun? Un plan du 24 Sussex qu’il a retrouvé dans ses souvenirs d’enfance? Ou mieux, le vieux plan d’occupation militaire du Québec du temps où son père combattait un « état d’insurrection appréhendée »? Rappelons-nous que Jean Charest en avait un beau plan, ça s’appelait le « Plan nord », et on se la fait mettre profond. Alors, il faut faire gaffe avec les « plans ». Un autre chausson ciboire.

Il n’y a absolument rien à attendre du PLC à moins d’être carrément masochiste. Comme il n’y a rien à attendre du NPD ou des Conservateurs. Je crois que peu importe le parti qui sera au pouvoir à Ottawa, il continuera l’oeuvre de ses prédécesseurs et tâchera de nous envoyer quelques miettes une fois de temps en temps, histoire de maintenir la paix sociale. En gros, il n’y a rien à attendre de tout type de gouvernement à Ottawa. L’histoire nous l’enseigne mais nous sommes amnésiques. Et sans doute un peu dur d’oreille. Et  nous souffrons probablement d’aveuglement volontaire.

Posted in chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois.

4 commentaires

  1. Une belle réponse digne d’un beau petit québécois. Quand vous êtes vous informés pour de vrai pour la dernière fois ? Quand êtes-vous allé voir les sites des partis pour vérifier la plateforme ? Car tout ce que je vois dans cet article, c’est ce que les petits québécois répètent sans cesse depuis le début de cette campagne. Vous dites que le plan des libéraux est vide ? Je dirais plus q

    • Et toi Alex, tu es quoi? Un grand canadien laid? Ou un petit québecois pas beau, qui croit au rêve canadien? Qui est un somnifère pour nous entretuer, en passant. À un certain moment, on ne croit plus aux plateformes. On ne se fie que sur notre expérience et notre connaissance de l’histoire. Tu veux me convaincre qu’un poison est moins pire qu’un autre? Moi je préfère le seul remède. Je vote Bloc.

  2. Alex Valcourt Perron …on a pris le temps de voir c’est quoi son plan ..y’en a pas!!! Et le problème c’est que quand il va arriver au pouvoir (si malheureusement il y a arrive) il va se rendre compte que les rentrées d’argent sont moindres depuis l’ère conservatrice parce qu’ils ont réduits les impôts aux grandes entreprises. Bref, il va soit nous ré endetter davantage ou couper. Je soupçonne qu’il va couper parce qu’il a une face de trou du cul. J’ai aucune confiance en ce type qui parle le fran-anglais et qui en est fier.

  3. Un plan de coquilles vides, ça fait pas des enfants fort…

    Et il serait temps que tombe le mythe de la prétendue non-participation du Canada au crime de guerre commis contre l’Irak. L’ostie de menteur de Chrétien se lève avec un nouveau nez de douze pieds à chaque matin!

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