L’auto-sabotage de la liberté

Depuis la fusion ON-QS, je vois renaître nos sempiternelles batailles d’appartenance. Comme si avoir choisi son camp était plus important que de pouvoir construire un pays. S’unir pour gagner un pays à plusieurs, il me semble que ça a bien plus de sens.

Serions-nous suffisamment masochistes que nous serions capables de finir par nous fâcher entre indépendantistes, à ce point que le projet ne se fasse pas ? J’ai un peu peur que ce soit le cas. J’ai l’espoir que ça s’arrête là.

L’union des partis réellement en démarche d’indépendance, n’est qu’on ne peut plus souhaitable. Ça suffit, les tergiversations par appartenance à un groupe, ou sentiment de loyauté à un représentant. Entre un individu, une bannière et l’indépendance, il me semble que le choix n’est pas trop difficile à faire, quant à la bonne lutte à choisir.

L’efficacité puis le nombre et allons-y !

Certes, il y a des divergences de vue et d’application politique. Parfait! Nous aurons un pays équilibré qui a déjà sa diversité politique. Nous devrions même avoir hâte que le Québec soit un pays, pour voir les propositions politiques que l’on nous fera une fois que l’entrave fédérale ne sera plus là, ni pour spolier, ni pour contraindre, ni pour mettre des bâtons dans les roues. Aux applications de lois et fonctionnement spécifiques aux besoins, conditions et sociologie des Québécois.

On ne peut pas dire que ces deux partis-là soient franchement éloignés l’un de l’autre, dans le spectre des propositions politiques. Ils ne sont pas des opposés idéologiques, mais des compléments.

Les séparatistes qui ne devinrent jamais indépendants parce qu’ils se disputèrent entre eux.

«Ça n’est même plus nécessaire de trafiquer le droit électoral en faisant venir du monde des autres provinces. Ils se nuisent entre eux.», est la farce dont je n’ai, ni envie de constater ni d’entendre. Je suis persuadée que vous ne voulez pas de ça non plus.

 

En fait c’est un principe assez récurent que de voir un mouvement s’éteindre de lui-même parce que malgré le désir profond d’aboutir le projet collectif, il y a ce besoin bien grand de ne pas se tromper, d’avoir raison, d’avoir choisi la bonne ligne de pensée ou le bon groupe. À la base, on peut considérer que le sentiment d’appartenance est sain. Suffisamment sain pour permettre à un groupe de se rendre compte de ses besoins communs et pourquoi pas, veiller les uns sur les autres et préserver les besoins de tout un chacun dans l’harmonie la plus prospère.

Lorsque les groupes parviennent à maintenir l’unicité on voir alors les projets menés à bien, parfois même des innovations viennent, tant sur le plan pratique que social. Le progrès social québécois est unique au monde et est si particulier. Uniquement parce que, régulièrement au cours de notre histoire, nous avons su nous souder, nous rendre compte et générer un projet social qui rend notre beau Québec bien admirable de tolérance, de conscience et de justice sociale. Notre histoire est jalonnée de ces moments de grâce où l’impossible s’est produit. Parce que l’on a su viser ensemble vers le même objectif. Parce qu’on a réussi à ne pas se prendre les pieds dans les chamailleries internes trop longtemps. Où que nous nous en sommes rendus compte juste à temps. Parce qu’on est fort pour ça aussi, les Québecois, se rendre compte qu’on fait de travers, puis avoir la force vitale de se mettre en action avec une faim du tonnerre, pour corriger le tir et avancer, plus fort et plus loin encore. Cependant, la construction qui mène vers une fin heureuse nécessite certaines conditions et des lâcher-prise que l’on semble avoir oubliés. Malheureusement, la nature humaine comporte aussi une certaine aptitude à vouloir avoir raison à tout prix. On dirait que depuis quelque temps, on tient plus à gagner à «kikiaraison» que de jouer un rôle majeur dans l’histoire du Québec, de la francophonie et, je dirais même, géopolitique, compte tenu de ce que nous portons d’avancées sociales, médicales, informatiques et scientifiques. Mais aussi de nos ressources, qui elles sont au cœur des enjeux mondiaux. On est un peu en train de passer à côté une belle et grande histoire. Pour des brouilles absurdes, comparées à la grandeur que serait un pays qui peut par exemple préserver l’une des plus grandes portions d’eau potable dans ce monde qui meurt de soif. En fait, il y a tellement de bonnes raisons à cette indépendance que vous en connaissez déjà un bon nombre d’entre elles. Alors il me semble qu’il est temps, tout un chacun de baisser les armes pour les brouilles inutiles et reprendre le flambeau de la pérennité de nos idéaux, remplis de justice saine.

Unissons nos forces et capacités.

L’un est très fort dans la recherche et les statistiques, l’autre l’est sur les besoins du terrain et la défense de la population. Les deux sont militants de façon effective alors que demander de mieux? C’est le moment de prendre du temps à penser aux points utiles plutôt que de s’accrocher aux amours partisans.

Car c’est bien lorsque la partisanerie crée plus d’émois que force de lutte que la politique se meurt. Les deux partis ont des points de force bien valables. Utiles pour le projet de pays, mais surtout concernés par les réalités que vivent les Québécois. Nous pouvons nous unir sur ça. Le droit de vivre mieux, parce que c’est possible!

Publié le chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois et étiqueté , , , , .