Le mouvement indépendantiste québécois souffre de graves faiblesses. Parmi elles, l’une des pires est sans doute d’avoir délaissé la politique locale. Comme si le destin du pays n’était pas lié à celui de nos villes et inversement! Heureusement, cette année, une équipe de jeunes indépendantistes tente de passer le message dans la ville de Québec que l’on ne saurait penser l’avenir de la capitale en faisant abstraction du statut politique du Québec. Qui plus est, Option Capitale-Nationale (OCN) propose un projet politique écologiste et progressiste pour Québec. Rafraîchissant!
Un peu partout en Europe et dans le monde, les mouvements indépendantistes se sont enracinés d’abord dans les communautés locales à la différence d’ici. C’est le cas en Pays basque, en Catalogne, en Corse, etc. où les indépendantistes ont d’abord occupé des postes de responsabilité dans les arrondissements, les communes, les mairies, les villages… Ainsi, ils peuvent désormais s’appuyer sur un profond ancrage dans la population, alors qu’ils ont démontré leur proximité avec les citoyens et le souci de leurs préoccupations quotidiennes. En outre, en prenant le contrôle de nombreux quartiers, villages ou petites et moyennes localités, ils s’assurent la gestion de plusieurs infrastructures d’importance. C’est d’ailleurs ce qui pourrait sauver le processus d’indépendance en Catalogne. Un État central ne peut pas fonctionner très longtemps sans la loyauté des élus et fonctionnaires locaux…
Par ailleurs, pour revenir au cas de la ville de Québec, il est plus que temps que l’on se rende compte des possibilités de développement qu’offre l’indépendance du Québec pour notre capitale. Il est urgent d’expliquer aux citoyens ce que ce serait d’accéder au rang de véritable capitale nationale. L’activité économique est tout autre lorsqu’une ville fait partie du club des capitales des plus importants pays du monde, ne serait-ce qu’en raison de l’intense activité diplomatique que son statut génère. En comparaison, demeurer une simple capitale provinciale encarcanée dans une fédération anglo-saxonne qui nous ignore offre bien peu de voies d’avenir… Faire l’indépendance, c’est entre autres choses permettre à la ville de Québec de vraiment prendre sa place dans le monde (enfin!). Option Capitale-Nationale porte désormais ce message sur la scène municipale et je ne peux qu’applaudir.
J’espère d’ailleurs que cette belle initiative durera et que Option Capitale-Nationale continuera son travail pédagogique pour l’indépendance au niveau local dans les prochaines années. Mieux encore, je souhaite que de telles initiatives se multiplient ailleurs au Québec, à Montréal et dans d’autres villes d’importance, pensons à Gatineau notamment. Il y a beaucoup de travail à faire. Bravo aux militants d’Option Capitale-Nationale de se mettre à la tâche!
« Pourquoi parler d’indépendance au niveau municipal ? La réponse est assez simple. […] L’administration municipale est un moyen disponible de faire advenir l’indépendance en nous donnant une tribune supplémentaire pour faire de la promotion et favoriser la convergence politique, mais surtout pour libérer le Québec une initiative locale à la fois. »
Simon Fortin-Dupuis, candidat d’OCN dans Chute-Montmorency-Seigneurial
Note : Pour Montréal, on pourrait peut-être commencer par ne pas appuyer Coderre, ce serait déjà un bon début…
Pierre-Luc Bégin