Des grenouilles à la sauce romaine!

Hydro-Québec, notre société d’État, a privatisé une partie de ses activités pour s’en mettre dans les poches, et tout ça sans nous consulter. La population étant la seule sociétaire réelle auparavant, le gouvernement n’aurait dû être qu’un groupe de représentants du peuple. Mais leur seul souci à ces gouvernants, c’est leur propre bien acquis sur le dos des travailleurs, le temps d’un mandat. Et cette privatisation, c’est leur bonne idée pour étendre leur emprise sur les usagers, sans que les efforts de ces derniers ne soient jamais récompensés. Profitable pour les administrateurs qui la contrôle cette société d’État, mais certainement pas pour vous, simples utilisateurs du service.

Cette société d’État est un gros monopole au pays où l’on peut mourir de froid : c’est bien pensé comme prise d’otage. Hydro-Québec se permet des augmentations de frais et personne ne demande les justificatifs réels et vérifiés. Puis, elle extorque ceux qui n’ont aucune capacité d’en payer plus, ni d’y changer quoi que ce soit. Les locataires ne peuvent pas installer ni le chauffage au gaz, ni au bois, ni par géothermie. Ils ne peuvent pas non plus refaire les murs et fenêtres pour mieux résister au froid. La société d’État fait des surplus énergétiques qu’elle revend au pays voisin. Comprenez que vos hausses n’ont aucune raison d’être, car l’énergie hydroélectrique se porte plutôt… extrêmement bien.

L’électricité produit aussi du déchet électrique. Le résidu électrique a une intensité plus faible, mais tout autant utilisée. Hydro-Québec n’a donc aucune perte. Aucune! C’est l’abondance et le surplus. Aucune raison de créer des hausses. Aucune raison de tuer des familles par une forme d’attentat économique. Les profits d’Hydro-Québec sont annoncés sans complexe assez régulièrement dans nos médias-bâillons, et ce, sans que personne ne se fâche vraiment. On laisse une minorité se lever et critiquer sans grande émotion, et même plus, on éprouve une sorte de mépris haineux envers ceux qui manifestent.

Le Québec m’a toujours dérouté par sa capacité à se maintenir dans le syndrome de la grenouille dans la marmite, avec beaucoup d’agressivité contre ceux qui tentent de s’en sortir. Et ce, tout en cherchant un « sauveur » politique qui touille bien le bouillon. Pendant que vous pleurez à choisir entre vous soigner les dents, nourrir les enfants et payer Hydro-Québec, eux se donnent des poignées de main bien ventrues. Pendant que vous vous demandez comment payer le réveillon pour que vos enfants aient de beaux souvenirs, eux se font des portages par avion pour une fête romaine.

Ils ont la bonne idée d’exprimer clairement leur sensation orgiesque. À ce degré de décomplexion, ça donne presque envie de les trouver cohérents. Réfléchissez, unissez-vous et cessez de vous fâcher contre les mauvaises personnes. Mais fâchez-vous!

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