La politique s’incarne en actes, non en paroles. Les paroles, surtout en campagne électorale, c’est pour motiver les militants. Certains diraient, pour les endormir… Puis des belles paroles politiciennes, ça ne vaut pas cinq cennes si ce n’est pas accompagné d’engagements concrets, clairs et sérieux à poser des actes significatifs. Pour l’instant, rien n’a changé. Absolument rien. Le PQ ne prend toujours aucun engagement concret, clair et sérieux sur la souveraineté pour un prochain mandat. Aucun. C’est la triste réalité, et je ne m’en réjouis pas.
Alors que PKP brandisse le poing très haut en disant qu’il veut un pays, fort bien. Très content, sincèrement! Vaut mieux l’avoir avec nous que contre nous, c’est certain. Mais sa déclaration indépendantiste n’est rien d’autre qu’une parole qui n’engage à rien du tout de concret pour le prochain mandat péquiste. Et les chèques en blanc au PQ, on a déjà donné. Avec les résultats que l’on connait. Je ne veux pas rejouer dans ce mauvais film, c’est assez.
Quant à QS, il n’y a pas plus d’engagement ferme à faire de l’indépendance la priorité, même si l’on peut féliciter ce parti traditionnellement très timide sur la question nationale de tenir enfin un discours davantage indépendantiste durant la présente campagne. Mais ça aussi, ce ne sont que des paroles. Ça ne suffit pas. Je le répète : il faut des engagements concrets, clairs et sérieux à poser des actes significatifs vers le but à atteindre : l’indépendance. À QS comme au PQ, il n’y en a pas actuellement.
Dans cette situation, et si le passé est garant de l’avenir, ne vous attendez pas à grand-chose sur le front souverainiste de la part du PQ majoritaire au pouvoir. Certains risquent d’être amèrement déçus. D’ailleurs, si Option nationale peut survivre à cette élection (ce que j’espère), ses rangs pourraient bien se regonfler dans quelques mois lorsque les militants réaliseront que le PQ est encore dans l’indépendantisme incantatoire (ou qu’il agite encore le hochet pour endormir les militants, comme disait Jacques Parizeau il n’y a pas si longtemps) et qu’il ne passe pas aux actes.
On ne fera pas l’indépendance de notre pays avec des paroles en l’air, mais avec des engagements et des gestes concrets! Est-ce si dur à comprendre? Et le livre blanc sur l’avenir du Québec promis par Pauline Marois n’engage absolument à rien. Ça vous suffit? Vous avez la foi? Pas moi.
Donc, désolé chers amis péquistes, je n’ai pas votre foi aveugle (mais je vous respecte néanmoins). De mon côté, je préfère tenter de réfléchir rationnellement à la situation et observer les faits. Et tant mieux si je me trompe. Mais les faits sont les faits. Les paroles, elles, le vent les emporte depuis près de cinquante ans…
P.S.1 : Il est assez marrant de voir les fédéralistes s’inquiéter de l’indépendance des médias de Québecor avec l’arrivée en politique de PKP. Ce n’est pas que la question ne se pose pas, mais les médias des Desmarais, eux? Et Radio-Cadenas? Assez drôles aussi les inquiétudes qui commencent à apparaître au ROC avec la possible élection du PQ… Ça s’énerve pour pas grand-chose ce monde-là!
P.S.2 : Legault de la CAQ et Couillard des libéraux qui misent sur le développement du Saint-Laurent durant la campagne… Hey, les clowns, c’est parce que le fleuve Saint-Laurent ne nous appartient pas. Il est de juridiction fédérale! Sans l’indépendance, nous ne pouvons rien faire. Et il y a des gens qui voteront pour ça…
P.S.3 : Réginald « Reggie » Chartrand est décédé cette semaine. Je n’approuve pas toutes ses prises de position, mais ce qu’il a fait pour l’indépendance dans les années 1960 est admirable. Peu de militants ont souffert autant que lui pour la cause. Il lui a donné tout son courage, sa santé et son cœur. Donc, respect. Mes condoléances à la famille.
