L’indépendantisme décomplexé ne peut demeurer hors du parlement

Vous dire qu’on croyait gagner comme ça, si facilement, contre les forces toujours nombreuses de la soumission serait vous mentir.  La lutte menée par le peuple québécois pour recouvrer sa liberté plonge profondément dans l’histoire.  Dès les lendemains de la Conquête de 1759, des hommes et des femmes se sont mis à espérer le retour des temps plus doux d’avant.  Les patriotes de 1837-1838 en souhaitaient tout autant lorsqu’ils se sont engagés sur les routes de St-Denis ou St-Eustache.  Les travailleurs d’élections du 20 mai 1980 ou du 30 octobre 1995 également. 

Si la Grèce a eu besoin de 1000 ans pour se libérer, je suis bien prêt, moi, en tant que Québécois, à faire preuve d’un peu de patience avant que nous puissions enfin porter la coupe aux lèvres.  Ce qui revient à dire que je me suis lancée dans la mêlée de Viau en faisant miennes les paroles de George Orwell :  « sans espoir mais avec détermination. » Mais en conservant tout de même en tête les écrits de Miron, tout aussi pertinents en les circonstances : « Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver. »

Mais pour que cela arrive un jour, la libération de notre pays encore enchaîné, il faudra que des hommes et des femmes puissent défendre cette cause fermement et librement.  Des individus qui combattront pour la liberté sans craindre de perdre quoi que soit, qui seront prêts à faire les sacrifices qu’imposent de telles luttes, qui ne perdront jamais, par opportunisme, l’objectif de vue et qui est la libération de tout un peuple.  Et l’une des meilleures enceintes pour mener pareille mission, pour un indépendantiste déterminé et décomplexé, c’est l’Assemblée nationale. 

En d’autres mots : si j’ai fait campagne dans Viau, c’est parce que je crois que nous avons vraiment besoin d’un député qui défendra aussi vigoureusement la liberté des Québécois qu’Amir Khadir a défendu le projet de gauche au Québec ces dernières années.  Et je ne crois plus que ce député émergera d’un parti usé.  Je crois qu’il milite actuellement au sein d’une nouvelle formation indépendantiste et qu’il n’attend que le moment de brandir le poing et de monter à l’assaut des barricades qui nous enferment dans un système qui nous est carcéral.

Demain, peu importe le résultat que j’obtiendrai dans Viau, qu’Option nationale réalisera lors des partielles, je sais que le bilan sera positif malgré tout.  Le travail accompli rapprochera l’indépendantisme déterminé et décomplexé de l’Assemblée nationale.  Elle y fera un jour son entrée. Et plus tôt que tard, j’en demeure persuadé. Et comme dit si bien Jacques Parizeau : « l’avenir dure longtemps. » Et je ne compte pas rentrer dans mes terres de sitôt…

Publié le chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois et étiqueté , , , .