L’appel pour la manifestation pour la démission de Charest a été lancé par Steve Brosseau, celui-là même qui a diffusé une pétition en ligne contre Charest il y a quelques semaines de cela maintenant. Cette pétition a été appuyée par le courageux député Amir Khadir. Le succès recueilli fut tel qu’il fallait imaginer une suite à tout cela. La manifestation s’est ainsi imposée d’elle-même.
« Fasciste senior » croit quand même avoir déniché une faille dans la stratégie des militants : le fait que la police leur refuse un permis de manifestation. En ce qui me concerne, je n’ai jamais demandé un tel permis pour les manifestations que nous avons organisées ; et je ne le ferai jamais. Lorsque tu confrontes le système, tu n’as pas de permission à demander à Pierre, Jean ou Jacques ; encore moins à la police. Se réunir, le 12 février devant l’Assemblée nationale, afin d’exercer un peu plus de pression sur Charest, c’est tout à fait légitime, quoi qu’en pensent la police, les libéraux, bonhomme Carnaval ou le clown à Samson. Cette démarche est pleinement légitime, permis de manifestation ou pas.
Mais il semblerait que l’on ne partage pas tous cette vision des choses. Si les « caribous » de la cause débarqueront fièrement à Québec le 12 février, les chevreuils à l’œil larmoyant du PQ, eux, demeureront bien confortablement au chaud, se tenant encore une fois loin de la révolution comme de la peste. Ces gens-là demandent des permissions pour tout : pour agir et pour avoir le droit d’exister. Partant de là, il est bien évidemment hors de question qu’ils se retrouvent parmi les militants, dans la rue, pour tenir une manifestation « illégale ». Toujours ils préfèreront jouer aux petits députés serviles en chambre, là où leurs petites questions et leurs haussements de ton leur donnent l’impression de s’opposer vraiment au système. Un beau show de lutte organisé avec le gars des vues qu’ils nous offrent tous ces beaux députés.
Mais parle-t-on vraiment de tous les députés ? Vraiment tous ? Non pas. Il en demeure quelques-uns qui n’ont pas peur de briser les conventions et de militer aux côtés du peuple. En fait, il en reste un seul. Je parle bien sûr d’Amir Khadir. Le parti Québec solidaire n’a pas encore décidé s’il participera à la manifestation du 12 février – on peut quand même comprendre qu’ils attendent de voir si l’on pourra prédire le succès pour cet événement avant d’annoncer leur décision, après tout, ce n’est jamais facile d’amener les gens dans la rue -, mais au moins le discours tenu par Françoise David en prévision de cet événement est beaucoup plus respectable que celui du PQ. Mme David a reconnu aujourd’hui « la légimité de cette manifestation ce jour-là ». Mme David n’est pas encore dans la rue avec nous, mais au moins, elle ne nous met pas de bâtons dans les roues. C’est déjà beaucoup!
Tout ça pour dire que j’y serai dans la rue, le 12 février prochain. Pendant que le PQ fera des minouches à Bonhomme Carnaval, moi, je serai aux côtés des citoyens qui en ont marre de subir ce système qui fait tout en son possible pour les transformer en simples spectateurs, de façon à les exploiter plus facilement. Ce système veut nous mettre de côté, veut que nous cessions de nous occuper des affaires concernant la Cité. Hé bien, nous lui ferons comprendre que nous n’avons aucunement l’intention de baisser les bras ou de désarmer. Ce système nous retrouvera donc dans la rue, le 12 février prochain. Il en va de notre devoir citoyen!