La vache qui rit

Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, se voyait décerner il y a quelques mois à peine le prix Autruche par le Mouvement Montréal français. C’est ainsi que notre autruche nationale peut se permettre de glousser en constatant que chez les allophones délaissant leur langue maternelle, ils sont de plus en plus nombreux à faire une substitution vers le français (51%) plutôt que vers l’anglais (49%). N’importe qui vous dira que de tels chiffres ne sont pas acceptables pour autant, puisqu’il faudrait à tout le moins 90% de substitution vers le français pour maintenir le statut majoritaire des francophones. On ne peut pas se contenter de moins. La ministre est-elle à ce point nulle en calcul ou tout simplement de mauvaise foi ? Ou bien elle rit de nous, ou bien elle est l’idiote utile d’un gouvernement engagé dans l’assimilation des francophones.

Plusieurs mesures pourraient être prises pour renforcer le français, et il m’apparaît évident que c’est au niveau de la langue de travail qu’un coup de barre s’impose. La Charte de la langue française doit s’appliquer dans les milieux de travail comptant plus de vingt-cinq employés. De plus, on doit faire cesser l’exigence de la connaissance de l’anglais comme condition d’embauche là où ce n’est pas absolument nécessaire. Sur le plan de l’immigration, le gouvernement doit offrir des cours de français aux nouveaux arrivants et s’assurer qu’ils le maîtrisent en bout de ligne. Et on pourrait parler de l’affichage aussi. Des écoles, des cégeps, des universités. Des hôpitaux. Mais toutes ces mesures ne suffiront pas si le Québec n’accède pas à l’indépendance. Tant et aussi longtemps que les nouveaux arrivants prêteront allégeance à la reine et au Canada quand ils s’installent au Québec, ils pourront être légitimés de n’utiliser qu’une seule langue comme l’anglais.

J’étais en visite à Ottawa il n’y a pas longtemps et, comme à chaque fois, j’ai pu constater à quel point les minorités ethniques s’intègrent avec aisance à la langue dominante anglaise. Comme par magie, ils adoptent l’anglais à 95% et plus, et nous, les minables, nous devrions nous satisfaire d’un 51%. Il n’y a aucune raison que cela ne soit pas la même chose au Québec pour le français… sauf que cela ne se fera pas tant et aussi longtemps que nous laisserons Ottawa s’ingérer dans nos affaires avec la complicité de ses laquais comme Charest, la vache qui rit et compagnie.

Je ne sais pas ce qui se profile à l’horizon, mais je sais une chose, c’est qu’il faut mettre tout en œuvre pour évincer les Libéraux, sans permettre pour autant la venue de l’opportuniste Legault (avec ou sans l’ADQ). La tâche sera d’autant plus lourde que nos adversaires ont les médias à leurs pieds et qu’ils ne manquent pas d’argent. Agissons pendant que nous avons encore la force du nombre. Mais agissons avec un objectif à l’horizon: faire l’indépendance. Au plus crisse à part ça.

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