En 2011 commence l’année de la révolte populaire!

Dans le dossier des gaz de schiste, la mascarade continue. Les entreprises, qui rappelons-le, ne nous promettent que d’exporter des capitaux, ont choisi une nouvelle mascotte à l’aura gouvernementale et officielle. « N’ayez crainte plèbe inculte, Lucien le rédempteur est là! » Entre une qualité de vie dépréciée par une exploitation libéralisée des ressources naturelles et des profits pour des actionnaires inconnus, notre Lucide national préfère son salaire. Il faut cependant noter que la campagne de relation publique de cette association de prétendants-exploiteurs est très bien construite. Puisqu’ils se sont définis comme une industrie, nous les avons crus. Ce n’est pas une industrie puisqu’elle n’existe tout simplement pas actuellement. Ce n’est qu’un des subterfuges de ces vilains pour nous faire croire qu’ils nous sont importants. Naturellement, ils ne le sont que pour les dépendantistes du PLQ.

Cependant, ailleurs, et à la surprise du monde entier, la Tunisie s’est débarrassée de Zine el-Abidine Ben Ali. Même s’il est impossible de comparer un ancien État policier à haut taux de chômage avec un gouvernement ultra-provincial avec une économie stable, il faut quand même saluer le courage du peuple tunisien et les féliciter. Malheureusement, une partie de la famille de Ben Ali a des statuts légaux et au moins une possession immobilière sur notre territoire, et nous ne pouvons rien faire sauf prier Lawrence Canon d’agir. Ce qu’il y a d’inquiétant ou de préoccupant présentement au Québec, c’est que le gendre de Ben Ali, Sakher el-Materi possède une luxueuse maison à Westmount. Elle a été achetée avec le travail et la douleur du peuple tunisien, elle leur appartient. Il y aussi le cas de Belhassen Trabelsi, multimilliardaire et criminel de première qualité, où il nous faut encore se fier au gouvernement du Canada pour s’en débarrasser.

Chez les peuples du Maghreb et du Moyen-Orient, la colère gronde. Inspirés par le sacrifice de Mohamed Bouazizi, qui s’immola devant un bureau du gouvernement tunisien, des Algériens et des Égyptiens ont commis aussi ce geste de colère et de désespoir. En ressource naturelle, l’Algérie est aussi sinon plus riche que le Québec, mais la population est infiniment plus pauvre. Et comme la Tunisie, elle ne s’est jamais réellement relevée de son indépendance. Et après la Révolution de jasmin en ces lieux qui ont vu naître la civilisation punique, il y a maintenant la Révolution d’hiver où l’on a vu vivre les pharaons. Il convient aussi de saluer le courage des Yéménites qui sont en train de mettre à genoux leur gouvernement à coup de volonté tenace. Sans oublier les Algériens, Jordaniens et Syriens qui s’emploient aussi à la révolution devant la tyrannie. Les peuples ne peuvent aller que vers la liberté..

Il convient aussi de noter un fait extrêmement intéressant, soit que durant la révolution tunisienne, aucun islamiste n’a été requis. La population n’en a pas voulu, tout simplement. C’est tout un peuple qui s’est révolté et pas seulement les fameux islamistes, puisque ces derniers étaient en prison. Idem pour l’Égypte, où même les diplomates américains en place ne croient plus le régime Moubarak qui justifie son existence comme étant le seul rempart aux islamistes. En Égypte, il y a les Frères musulmans qui ont depuis longtemps refusé la violence politique tout en étant inflexibles sur leurs principes. Mais ils ont été souvent utilisés par Moubarak pour justifier le 1.3 milliard de matériels militaires américains. La rage de ces peuples opprimés n’est pas religieuse, mais bien simplement contre leurs oppresseurs.

Il faut aussi saluer le courage de Mohammed El Baradei, prix Nobel de la paix 2005 et ancien Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui s’est rendu directement au Caire quand les troubles ont commencé, pour être avec son peuple dans ce moment difficile. Comme d’autres, il s’est réfugié dans une mosquée, devant un gouvernement hors de contrôle. Naturellement, il a dit qu’il prendrait en charge les commandes de l’État si le peuple égyptien lui demandait. C’est probablement ce qu’il y a à leur souhaiter de mieux.

En fait, toujours dans le domaine du vœu, il est à souhaiter que le gouvernement canadien ne soit pas trop gauche dans sa réaction. Le gouvernement français s’est royalement cassé les dents dans le cas tunisien. La ministre des Affaires étrangères, Michèle Aillot-Marie, qui avait habitude de passer plusieurs semaines par année en vacances en Tunisie, a même suggéré l’aide de la police française pour aider le régime Ben Ali a survivre. Et maintenant, le gouvernement américain suggère au gouvernement égyptien de rétablir internet. C’est-à-dire que pour le gouvernement américain, un changement de régime se prépare et il vaut mieux que les Égyptiens se souviennent que les Américains n’ont pas cherché à leur nuire.

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Mais, pour nous Québécois, qui ne pouvons honnêtement comprendre ce qu’est un régime policier, il nous faut cependant nous inspirer de quelque chose, soit la résignation obstinée devant le devoir à accomplir. Pour les Tunisiens, littéralement, s’en était une question d’indépendance. D’indépendance d’esprit, individuelle et de liberté collective, de liberté de pensée et pratiquement, de la capacité de faire confiance à son voisin. Ce qui a fait dire à un néo-québécois-tunisien, et ces propos ont même été diffusé à la SRC : « La peur! La peur a changé de camp! Nous avons gagné notre indépendance quand la peur a changé de camp! » Nous ne pouvons qu’apprécier cette citation.

Au Québec et au Canada, la peur est mal répartie : nous en avons un surplus à exporter. Maintenant, en 2011, il y a trois choses qui font peur au Canada quant à sa stabilité interne. En ordre d’apparition, le Parti Québécois, le Bloc Québécois et le Réseau de Résistance du Québécois. C’est, à mon humble avis, une grande réalisation pour le Réseau que d’avoir su embêter le Canada à ce point.

En janvier, le Réseau confirma de nouveaux liens douteux dans le dossier des dons libéraux (donsliberaux.resistancequebecois.org) et d’autres médias plus usuels ont fait de même. Le gouvernement dépendantiste de John James Charest est toujours un peu plus proche de sa fin, et le Réseau sera là, encore, pour lui faire ressentir le temps qui passe, que chaque journée leur soit un calvaire.

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