De la fierté

En effet, le Québec a beau être plongé dans un marasme politique important ces dernières années, notre histoire peut nous remplir de fierté. Nous avons exploré le continent, construit l’armature d’un État, résisté à l’assimilation, combattu le colonialisme, fait naître une culture unique au monde, développé une économie solide quoi qu’on en dise, etc. Pas mal pour un petit peuple perdu au nord de l’Amérique! À la Fête nationale du Québec, nous pouvons donc être fiers de notre résistance et de nos accomplissements, et ce, même si de gros nuages planent désormais au-dessus de nos têtes. Mais au « jour du Canada », qu’est-ce que les Québécois-Canadiens-les-deux-en-même-temps-comme-Elvis-Gratton peuvent bien fêter? La soumission? La monarchie?!

Bon, vous me direz que pour la plupart des Québécois francophones fédéralistes, l’adhésion au Canada tient bien plus de la peur de la liberté que du patriotisme. Sans doute. Comment être fier d’appartenir à une fédération créée dans le but avoué de nous mettre en minorité pour mieux nous dominer et nous assimiler? Comment être fier d’appartenir à un pays qui, tout au long de son histoire, a méprisé le fait français et craché sur la culture québécoise? Comment être fier d’un pays qui bafoue le droit à l’autodétermination de notre peuple (loi sur la « clarté »)? Comment être fier d’une fédération qui agit illégalement pour détourner nos consultations démocratiques (pensons au référendum volé de 1995)? Etc. La liste pourrait être très longue.

Bref, si le coeur n’était pas tellement à la fête le 24 juin cette année, il y a fort à parier que le 1er juillet continuera longtemps au Québec d’être d’abord et avant tout synonyme de… déménagement. En tout cas, moi, le Ô Canada bilingue, le God Save the Queen, les cornemuses et les unifoliés, non merci. Pour reprendre les mots très simples et très clairs qu’a prononcés un député du Bloc Québécois à la Chambre des Communes il y a quelques années : « Je ne suis pas canadien, moi. »

Bon déménagement.

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