Ce gouvernement est une calamité

En tant que représentant officieux des régions éloignées, j’ai dû m’exiler pour poursuivre des études en ville.  Mon exil a été de longue durée.  Une bonne décennie en fait.  Et ça coûte très cher, excessivement cher, de partir ainsi à la découverte du monde par le truchement des études.

Étant donné que le chroniqueur Simon Jodoin (voir plus bas pour comprendre de quoi je parle) m’accuse de « dire les vrais [sic] affaires », je vais les dire drette là, encore une fois.  Il y a une grave injustice au Québec et qui concerne les jeunes habitant une région où il n’y a pas de cégep ou d’université.  Pour ces jeunes, étudier, ça coûte beaucoup plus cher que pour les autres parce que ça signifie qu’ils devront vivre à l’extérieur de la résidence familiale, qui dans une résidence, qui dans un appartement.  Ces jeunes ne doivent pas seulement payer les factures que leur transmettent les universités, ils doivent aussi financer leur nouveau mode de vie en indépendance partielle ou totale qu’il se situe eu égard au milieu familial.

Et là, il est important de relever un détail qui a toute son importance. Voyez-vous, j’espère ne rien vous apprendre, mais ce ne sont pas tous les parents qui soutiennent financièrement les jeunes qui vont aux études.  40% ne sont aucunement soutenus par leurs parents. C’est énorme! 

Les jeunes des régions qui ne sont pas aidés financièrement par leurs parents vont être frappés de manière foudroyante par les hausses annoncées des frais de scolarité dans le budget Bachand. Les autres étudiants aussi, mais ceux des régions où il n’y a pas de cégep et d’université encore plus. Moi, si je n’avais pas bénéficié d’un généreux soutien parental, je n’aurais jamais pu étudier si longtemps, à l’extérieur;  enfin, je ne l’aurais pas pu à moins de m’endetter énormément. Faudrait peut-être que nos gros bulbes bien intelligents qui pagaillent à Québec réfléchissent à ça deux minutes. Les hausses annoncées vont nuire à l’accessibilité des études post-secondaires, c’est clair.  Avec les conséquences qu’on imagine pour le Québec de demain.

Mais ils nous disent quand même que les jeunes ne devraient pas s’en faire outre mesure, car le régime des prêts et bourses va être bonifié.  Ça veut dire quoi ça exactement ?  Ça veut dire que les jeunes vont s’endetter encore davantage pour étudier.  Je ne sais pas si vous le savez, mais un jeune qui termine une formation en science politique, en enseignement, en journalisme, en service social ou que sais-je encore, il ne roulera pas sur l’or comme un dentiste ou un médecin.  Et l’université, ce n’est pas seulement fait pour former des médecins, voyez-vous. 

Commencer sa vie professionnelle avec une dette de 30 000, 40 000$ ou 50 000$ (voire encore plus), c’est un bien mauvais départ.  Mais pas grave, j’imagine que les institutions financières qui font en sorte que ce régime fonctionne seront bien contentes,elles, des nouvelles annonces du gouvernement Charest.

Qu’il faille financer de plus efficace façon le système d’éducation, je suis bien d’accord avec ça.  Mais pas en vampirisant encore davantage les jeunes qui, usons d’un cliché, représentent l’avenir du Québec. 

Tout d’abord, je trouve colon au cube de faire doubler la facture des jeunes alors que le gouvernement paiera des ordinateurs portables à des milliers de professeurs ou qu’il donnera 200 millions$ au mégalomane maire Red Bull pour son amphithéâtre.  Me semble que la priorité n’a pas été placée à la bonne place comme on dit. Et puis, si on veut trouver beaucoup d’argent pour financer le système d’éducation, le gouvernement n’a qu’à piocher dans le dossier du sur-financement des institutions anglophones du Québec. Mais je sais, Charest pis sa bande ne peuvent pas faire ça puisqu’il est ici question de l’électorat qui est indécrottablement attaché à leurs baskets.

Pis je trouve baveux en maudit de nous faire dire que le système est exsangue, qu’il n’a plus les moyens de ses ambitions et qu’il faut de ce fait agir de manière drastique, alors que ce gouvernement gaspille 25 millions$ (je sais que c’est une petite somme, mais c’est le symbole qui dérange) pour implanter l’enseignement intensif de l’anglais en 6e année.  On endette toujours plus les étudiants du Québec et on finance simultanément l’assimilation des écoliers du Québec.  Quel beau projet de société quand même !  Ça donne vraiment envie d’aller vivre bien profondément dans le bois.

Nul doute, ce gouvernement Charest, en éducation comme ailleurs, est une véritable calamité.  J’en suis vraiment rendu à compter les jours sur le calendrier, espérant son départ imminent.

Mais bon, on n’est pas encore sorti du bois, disons.

 

Je suis déçu :  mon « ami » ne me connaît aucunement

J’ai hésité beaucoup avant de piocher sur le clavier pour ainsi consacrer quelques lignes à mon « ami » Simon Jodoin, chroniqueur du journal BangBang, qui pense si régulièrement à ma modeste personne.  Depuis des années, celui-là me cherche des poux, pour toutes sortes de raisons que lui seul pourrait expliquer, j’imagine.  Et ce n’est jamais très efficace comme démarche.  Le bonhomme est certes gossant, mais ses coups ne portent pas ;  je me dis que ça ne vaut donc pas vraiment la peine de lui répondre.  Mais comme j’avais encore envie d’écrire – un peu – je me suis lâché lousse comme on dit. 

Le dernier articulet que M. Jodoin a publié et me concernant n’est vraiment pas mieux que tous ses autres.  Il me compare cette fois à Éric Duhaime (qui est un adversaire politique direct à ce que je sache), et affirme que nous poussons tous deux -chacun à notre façon –  le Québec sur la voie de la « fascisation tranquille » en prenant en quelque sorte la population en otage.  Rien de moins. (Je ne me serais jamais pensé si puissant…comme quoi, vaut mieux en rire!).

Il y a les perroquets de la psycho-pop bon marché qui radotent sempiternellement les mêmes affaires pour expliquer le sens de la vie, et puis, il y a Simon Jodoin qui répète pas moins que les autres les mêmes affaires (sans grand talent) afin de dénoncer « les cons ».  Quand il n’aime pas quelqu’un, il l’accuse de prétendre « dire les vrais [sic] affaires » comme il l’écrit si bien.  C’est ce qu’il a dit de Sophie Durocher qui dénonçait les liens secrets unissant La Presse et Radio-Canada, et c’est ce qu’il nous reproche encore une fois aujourd’hui, à Éric Duhaime et moi.

Étant donné que je ne connais absolument pas Éric Duhaime, j’espère que M. Jodoin me pardonnera, dans sa grande miséricorde, que je ne parle, ici dans ce texte, que de moi.  Contrairement à lui, je ne désire pas développer la spécialité du chapeau.  Qu’est-ce que cette spécialité me direz-vous ? Tout simplement celle que développent certains petits monsieurs qui parlent très souvent à travers cet objet, sans connaître le sujet qui retient quand même leur attention.  Les Simon Jodoin de ce monde quoi.

Mais revenons à nos moutons.

On dirait vraiment que Simon Jodoin a lu un livre – qu’il a mal assimilé – sur le militantisme et, partant de là, il essaie de me planter en me faisant rentrer dans ses petites cases toutes prédéfinies. 

La première d’entre-elle lui impose de tout faire pour démontrer que je serais un gourou qui parviendrait à hypnotiser ses disciples et qui annoncerait la fin du monde.  Ben oui, un militant relativement connu, ça ne peut être qu’un gourou, vous ne saviez pas ça à votre âge ?  Alors, M. Jodoin le prétend de bon cœur, sans jamais étayer le moindrement ses dires, comme cela est sa lamentable habitude.

S’il me connaissait un tant soit peu, s’il avait fait ses devoirs en m’analysant un peu avant d’écrire à mon sujet, il saurait que je suis un genre d’électron libre et très solitaire qui écrit ce qu’il veut, quand il le veut, ce qui a pour conséquence de faire suer bien du monde, je l’avoue bien candidement.  La plupart des indépendantistes qui se reconnaissent en mes actes n’entretiennent aucun contact avec moi.  Je vis à l’autre bout du monde et je ne réponds pas au téléphone ;  à mes courriels? Parfois.  Les militants qui travaillent au Réseau pour faire du Québec un pays agissent très librement ;  je ne leur demande jamais rien, et ils ne versent pas une partie de leurs revenus à l’organisation.  Même M. Jodoin l’admettrait s’il était de bonne foi :  mes actes sont diamétralement opposés à ceux que pose tout gourou digne de ce nom.  Et promis juré craché :  je n’ai jamais coupé à froid le bras droit (ni gauche d’ailleurs) de qui que ce soit.  Ce n’est pas parce qu’on vit en Gaspésie qu’on a tous envie de se prendre pour le diviseur Thériault des eaux quand même…

M. Jodoin m’accuse ensuite de dénoncer le système que j’ose décrire – méchant que je suis – comme plus fort que moi. Il n’y a qu’ainsi, dit-il, que je puis parvenir à stimuler les troupes, c’est-à-dire en nous faisant passer pour des David luttant avec acharnement contre les Goliath du Canada. Ça aussi, il l’a certainement lu dans son petit guide du militant à dénoncer.

C’est quand même beau la politique.  On peut même se faire cracher à la gueule par « l’abominable homme con » (il porte bien son nom de plumitif quand même ce M. Jodoin) parce qu’on dit la vérité.  Tous les gens de bonne foi l’admettront:  faudrait quand même que je sois complètement fou (ce que M. Jodoin ne se gêne jamais de dire d’ailleurs, comme quoi, il n’y a pas que les radios qu’il dénonce dans son articulet qui ont le monopole de l’insulte) pour prétendre que mon petit journal, ma petite maison d’édition, et les militants qui ont décidé de m’entourer parce qu’ils se reconnaissent malgré tout dans mes actes sont plus puissants que Quebecor, que Power Corporation, que l’État canadien et ses institutions, que l’État québécois et ses institutions, que les délégations étrangères installées en sol québécois, que l’armée canadienne, que la police, etc.  Comme je ne suis pas fou (n’en déplaise à M. Jodoin), j’admets bien volontiers que tout ce système-là est 1 milliard de fois plus fort que moi.  Mais je le combats tout de même, parce que j’y crois à ce projet de pays. Et je crois que c’est encore légal d’agir ainsi.  En cela, je plaide donc coupable. Et un morceau de robot pour M. Jodoin…

Parce que celui-ci a décidé de me dénoncer tous azimuts, encore une fois (il est en mal d’inspiration le bonhomme ou quoi), il m’accuse ensuite de vendre des produits dérivés.  Grand crime s’il en est un, en effet. Hallucinant tout de même la propension de certains à dire des âneries !  Si ce type avait fait ses recherches avant d’écrire, il aurait découvert que de simples citoyens supportent le fonctionnement de l’organisation du Québécois depuis des années maintenant.  Il y a des années, nous avons pris la décision de nous financer en toute transparence, en demandant aux gens d’acheter nos produits.  Ce faisant, nous sommes totalement libres.  Personne ne nous contrôle.   Mais les Jodoin de ce monde doivent préférer les organisations qui se financent en catimini, dans l’ombre, en récoltant les enveloppes des uns ou des autres, d’un lobby donné ou d’un parti politique.  Chez nous, y’a pas de ça.  Il n’y a qu’un financement populaire et citoyen, et j’en suis fort fier.  Mais bon, je peux comprendre qu’un lascar comme M. Jodoin préfère vivre au crochet d’un journal financé de manière traditionnelle…et qui peine de ce fait à joindre les deux bouts (BangBang était, jusqu’à peu, au bord de la faillite). Un exemple de réussite quoi!

Il m’accuse aussi de produire une « pensée en kit », ce qui serait ma contribution à la fascisation ambiante.  Depuis des années, je m’évertue à développer mon discours en prononçant des conférences et en écrivant des articles et des livres. Je réfléchis beaucoup à la question nationale et à la situation que nous vivons au Québec. M. Jodoin a tout à fait le droit de ne pas être d’accord avec moi, il est légitime qu’il réfute mes analyses si le coeur lui en dit, comme j’ai moi aussi tout à fait le droit de n’avoir aucun respect pour le petit gérant d’estrade qu’il est.  Mais une chose demeure:  s’il est incapable d’admettre que je suis un militant très prolifique qui a depuis longtemps jeté la « cassette » parce qu’il préfère parler très librement, au risque de choquer les uns ou les autres, c’est tout simplement parce qu’il est d’une malhonnêteté dégoulinante. Son histoire de « pensée en kit », c’est de la foutaise. Il y a dans la vie des critiques qui nous font réfléchir.  Mais celle-là, elle ne correspond en rien à ce que je suis.  Et c’est toute l’hypothèse lui ayant servi à construire son articulet qui s’effondre ainsi.  Mais bien essayé quand même!  

Tout ça pour dire que, dans l’articulet en question, Simon Jodoin m’accuse ni plus ni moins que de voir la vie de manière manichéenne, en usant de petites catégories toutes prédéfinies pour faire rentrer les gens dedans et ainsi mieux les critiquer : les anglophones, les fédéralistes, les élites, etc. Je ne sais pas s’il s’en rend vraiment compte, mais celui qui agit de la sorte, et depuis fort longtemps en plus, c’est nul autre que lui-même.  Il en fait encore la preuve éclatante dans son dernier articulet par le truchement duquel il nous impose des descriptions tirées à l’évidence d’un mauvais guide (ou qu’il n’a pas compris, ce qui ne saurait aucunement étonnant).  Il nous dit qu’un militant relativement connu, ça ne peut être autre chose qu’un gourou qui tient la population en otage, qui prétend parler au nom du peuple (trouvez-moi une seule ligne où je prétends une telle chose!), qu’un individu qui est trop cave pour analyser correctement le monde qui l’entoure et qui recourt de ce fait au petit catéchiste en vogue dans son courant politique pour radoter les mêmes inepties (alors qu’on sait qui radote le plus dans le cas présent); c’est quelqu’un qui vit dans le mythe le plus total quoi.  C’est du gros n’importe quoi, aucune nuance, aucune connaissance du sujet en question.  M. Jodoin parle à travers son chapeau et ça paraît.  Le bougre barbu n’a jamais milité, mais il se permet quand même de cracher abondamment sur le militantisme.

Pathétique quand même de le lire faire la leçon aux militants Duhaime et Bourgeois alors que lui-même n’a jamais levé le petit doigt pour essayer de changer les choses d’une quelconque manière;  pour qui se prend-il ce M. Jodoin qui se permet de cracher sur les militants ?  À l’évidence: pour quelqu’un qui se croit intelligent en tentant du mieux qu’il le peut d’aligner 3-4 phrases relativement bien écrites.  Simon Jodoin vomit sur Éric Duhaime et moi.  Mais dans son for intérieur, il sait très bien le Môsieur Jodoin qu’il n’aura lui-même jamais les couilles de mettre sa propre tête sur le billot comme les militants le font, parfois bien, parfois mal.  Simon Jodoin n’est rien d’autre qu’un pleutre qui joue (fort mal en plus) aux intellectuels afin de se convaincre que sa propre existence n’est pas vaine.  Qu’un chiâleur gossant qui n’a jamais rien de vraiment intéressant à dire.  Ça fait pitié de voir ça.

Finalement, je n’aurais vraiment pas dû perdre mon temps à répondre aux niaises accusations de M. Jodoin.  Ce type n’en vaut décidément pas la peine. Il le prouve encore une fois. Alors passons maintenant à un autre appel.

 

* Pour lire l’articulet en question : http://bangbangblog.com/la-fascisation-tranquille/

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