Les idées avant la partisanerie

L’opération à laquelle j’ai participé et qui a abouti hier avec la publication d’une lettre appelant, sous certaines conditions sine qua non, à un rapprochement entre Option nationale (ON) et Québec solidaire (QS) soulève bien des commentaires sur les internets.  Des positifs bien sûr, mais des négatifs également.

Petite réflexion sur les chartes de droits

Récemment, je suis tombé sur une petite brochure du jeune Karl Marx intitulée « La Question juive » (1843). Cette brochure est, comme son titre le laisse entrevoir, une virulente critique de la morale judaïque et de ses implications sur le monde matériel. Mais détrompez-vous, vous qui croyez peut-être que je vais délibérer sur le terrain religieux. Tout au contraire! Quoique le complément critique que propose Marx à Bruno Bauer soit loin d’être sans intérêts, ce qui a attiré mon attention dans cette brochure est un sujet parallèle traité dans le texte, soit celui de la question des chartes de droits. Et comme vous le savez peut-être, les questions relatives aux chartes de droits, principes pratiquement métaphysiques chez ceux que l’on appelle les « chartistes », sont des plus actuelles chez nous. Surtout avec tous ces débats biaisés et creux concernant la charte des valeurs québécoises (projet de loi 60) et ses implications dans la fonction publique.

La corruption n’est pas un projet de société

« Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. »

–René Lévesque

Il faut vraiment avoir un moral d’acier pour être citoyen au Québec. Un moral d’acier pour participer malgré tout à la vie publique, parce que lorsqu’on regarde les deux très vieux partis se comporter, ça donne littéralement la nausée.  D’un côté nous avons un parti qui n’a pas le courage de ses ambitions.  Qui nous dit qu’attendre le messie est une option, et qu’on peut le faire les deux bras croisés, en espérant les conditions gagnantes qui ne surviennent jamais comme par enchantement.  Ce qu’il ne nous dit pas, c’est qu’en attendant, on meurt à petit feu.  Donnant ainsi une résonance nouvelle aux propos du poète Péloquin :  « Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de caves ? ».  De l’autre côté, on a un parti qui ne parvient jamais à s’éloigner un tant soit peu des stratagèmes de corruption pour parvenir à ses fins liberticides et opportunistes.  La fraude et la collusion constituent son essence vitale, empoisonnant notre vie politique depuis Matusalem.

Ras-le-bol du PQ

J’ai pris quelques jours avant de réagir aux propos révoltants de la mitaine-député péquiste Sylvain Gaudreault. Sur le coup, j’étais trop fâché pour prendre mon clavier. Trop méchant, fort probablement, j’aurais été dans ma réplique. Mais aujourd’hui, je suis prêt à plus de modération (!!!), alors, allons-y…

Condamnés à disparaître ?

Lundi dernier, Télé-Québec diffusait le documentaire réalisé par Manuel Foglia sur le grand Michel Chartrand et intitulé Le malcommode. Un film assez bien. Le réalisateur a un peu trop laissé dans l’ombre le nationalisme et l’indépendantisme de Chartrand au profit de son socialisme, mais il s’agit d’un document honnête que je recommande à tous.

Dans le film, on voit notamment Chartrand vers la fin de sa vie, chez lui et entouré d’amis. Parmi eux, le grand intellectuel Pierre Vadeboncoeur, décédé lui aussi depuis, peu de temps avant son ami Chartrand. Et j’ai ressenti soudain une profonde tristesse… Qui chez les moins de 40 ans connaissent ces grands hommes de mon pays?