Visite royale : une question d’image !

C’est la couleuvre qu’a tenté de faire avaler aux Québécois le constitutionnaliste Benoît Pelletier par le truchement d’un article publié ce matin dans des médias québécois.

Force m’est de l’admettre : Benoît Pelletier a raison… mais en partie seulement.  La visite des têtes couronnées peut en effet donner une image négative du Québec de par le monde, mais seulement si nous les acclamons et si nous leur réservons un accueil chaleureux.

Historiquement, la couronne britannique a été responsable de crimes contre l’humanité.  Ici, mais ailleurs aussi. 

En Australie, c’est au nom de cette couronne qu’on a tiré les Aborigènes comme des lapins ;  toujours au XIXe siècle, c’est cette même couronne qui autorisa les charges contre les Maoris, eux qui ont été battus et leurs terres volées et remises à des colons européens ; Et que dire de l’Inde ?  La couronne anglaise y a là aussi multiplié les déprédations et les massacres.  Il a fallu qu’un géant se dresse (Ghandi) pour bouter ces Anglais colonialistes hors du pays. La couronne anglaise a aussi cautionné des siècles durant un odieux système raciste tourné contre les catholiques d’Irlande.  Il a fallu d’âpres luttes de libération pour que ce système soit renversé, mais en partie seulement. ; l’Angleterre imposant la partition des six comtés du Nord, ce qui donna naissance à d’intenses troubles dans cette partie du monde, conduisant des patriotes comme Bobby Sands à mourir, en 1981, dans les geôles de l’Albion.  En Afrique du Sud, cette couronne adopta les mêmes attitudes racistes.  C’est même là, lors de la Guerre des Boers, que les camps de concentration furent inventés, triste invention s’il en est une.

Ici, le bilan de la couronne d’Angleterre est tout aussi condamnable. Cette monarchie autorisa l’une des premières opérations d’épuration ethnique de l’histoire de l’humanité lors de la déportation des Acadiens en 1755. La ville de Québec fut par la suite rasée, le pays brûlé, pillé et les habitants massacrés.  Lors de la répression des rébellions des patriotes de 1837-1838, la soldatesque britannique s’est livrée, chez nous, aux  pires actes de barbarie.  Des patriotes pères de famille furent ligotés pendant que, sous leurs yeux, les soldats et miliciens anglais se livraient à des viols collectifs ; leurs filles et leurs épouses en furent les pauvres victimes. À la fin du XIX siècle, au nom de ce système monarchique, on a foutu les Amérindiens dans des réserves, là où ils peinent à survivre depuis. C’est aussi au nom de cette couronne que des soldats de Toronto ouvrirent le feu dans les rues de Québec en 1918 afin de mâter une population qui ne désirait aucunement être impliquée dans les guerres impériales de l’Angleterre. En 1982, la reine d’Angleterre signa un pacte avec le Canada afin d’imposer au Québec, contre son gré donc, une constitution qui oriente toujours, à leur détriment, la vie politique des Québécois et qui contribue à la disparition lente mais progressive du peuple québécois.  Phénomène que le grand Pierre Vadeboncoeur avait qualifié de « génocide en douce ».

Et ce sont des représentants de cette écoeurante institution que certains voudraient que l’on acclame au Québec en 2011 ?!  Très peu pour moi. Très peu pour nous, les patriotes et les défenseurs de la liberté, de la justice, de la démocratie et de la dignité. Si nous devions laisser le prince William et son épouse fouler notre sol, sous les yeux de foules en liesse, c’est là et seulement là que le Québec deviendrait une véritable honte pour le monde libre et digne. 

Ce qui revient à dire que le 3 juillet, les Québécois qui descendront dans la rue pour manifester, loin de nuire à l’image du Québec à l’international, contribueront plutôt à le faire apparaître encore plus digne et grand qu’il ne l’est depuis toujours.  C’est aussi simple que ça !  Que les Benoît Pelletier de ce monde fourrent ça dans leur pipe !

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