Aujourd’hui, je n’ai pas envie de mettre de gants blancs pour parler des crosseurs libéraux. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de faire attention pour éviter les mises en demeure du parrain, mises en demeure dont il se sert pour intimider les simples citoyens qui cherchent réponses à leurs questions légitimes. Aujourd’hui, j’ai vraiment envie de dire très crûment ce que je pense.
Ce que je pense, c’est que Jean Charest est à la tête d’un gouvernement corrompu qui fricote avec le crime organisé. Ce que je pense, c’est que Charest manigance afin de dénicher la meilleure formule lui permettant de faire croire aux gens qu’il fait quelque chose afin de régler la situation alors que dans les faits, comme tout le monde le sait, il ne fait strictement rien car il ne veut pas nuire aux intérêts de la nébuleuse du crime politique dont il fait partie. Pourquoi croyez-vous que le rapport Duchesneau devait à l’origine demeurer confidentiel (merci au citoyen qu’il l’a coulé d’ailleurs) ? Parce que Charest ne veut pas que le citoyen sache vraiment ce qui se passe, c’est aussi simple que ça. Et ce qui se passe, c’est que le régime libéral a les deux mains dans le tordeur (et non sur le volant) depuis longtemps et qu’il profite de la situation pour améliorer sa situation financière et asseoir toujours plus fermement son pouvoir.
Dans les années 1970, on a appris, grâce à la Commission d’enquête sur le crime organisé (une commission d’enquête, voyez-vous cela !!!), que la famille Cotroni finançait le parti libéral. Aujourd’hui, c’est la même chose. Il n’y a que le patronyme des familles mafieuses et la marque de commerce des groupes criminels qui changent.
Tantôt, j’écoutais le point de presse que Charest a tenu afin de réagir au rapport Duchesneau. Première connerie du frisé en chef : candidement, il a admis ne pas avoir lu le rapport en question ! Le premier représentant de l’État québécois se retrouve dans l’eau chaude à cause d’histoires de corruption, un rapport sérieux et officiel est produit et confirme les pires accusations, mais le parrain ne le lit même pas avant de rencontrer les journalistes. C’est dire à quel point il prend toute cette affaire aux sérieux, c’est dire à quel point il parle pour endormir les gens sans vouloir agir concrètement.
Il a bien sûr profité de l’occasion pour répéter une énième fois qu’il rejetait l’idée de tenir une commission d’enquête publique sur la corruption et le financement politique. Il s’est encore une fois borné à dire que son gouvernement avait déjà pris toutes les mesures nécessaires pour agir dans ce dossier. « Agir » qui est ici synonyme de dissimulation. Car tous l’ont compris. Le fait d’avoir recours à des mesures timorées ne sert qu’à donner l’impression d’agir. Mais le geste ne suit pas la parole. Les gens l’ont bien saisi. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’ensemble de la société civile réclame depuis des mois une commission d’enquête publique et que seul le parrain et ses lieutenants, qui sont directement visés par toute cette affaire, la refusent; les gens ont compris que seule l’indépendance d’une commission d’enquête publique permettrait de lever une partie du voile sur le scandale libéral.
À ce sujet, j’ai une question pour Charest : qu’est-ce qui empêche de tenir simultanément une commission d’enquête publique à tout le reste ? En quoi est-ce qu’une commission d’enquête nuirait aux lois adoptées afin de lutter contre la corruption et aux enquêtes policières ? En rien ! Un grand homme disait dernièrement qu’il est possible de marcher et de mâcher de la gomme en même temps…Mais Charest ne veut que mâcher ses mensonges afin de nous ré-endormir profondément. Mais cette fois-ci, la coupe est pleine. Cela n’arrivera pas.
Lors du point de presse d’aujourd’hui, un journaliste demandait à Charest de quoi il avait peur en s’entêtant toujours aussi obstinément à rejeter l’idée d’une commission d’enquête. Pas dur à savoir : il a peur de perdre le contrôle, que des preuves bien tangibles soient ainsi diffusées publiquement, et qui permettraient de prouver une fois pour toutes que son sale gouvernement est corrompu comme pas un, ce que nous savons tous.
D’ailleurs, pourquoi en irait-il autrement puisque le mauvais exemple vient de la tête même de ce gouvernement ?
Je rappelle qu’en 2006, je publiais une série d’articles destinés à démontrer que Jean Charest ne possédait pas les revenus lui permettant de financer son train de vie princier (deux résidences cossues, entre autres). Les avocats entrèrent dans le dossier, deux journalistes qui avaient osé faire écho à mon histoire furent congédiés illégalement et c’est ainsi que Charest s’en sortit pas trop amoché. Afin d’enterrer définitivement l’histoire, il avait tout de même admis par la suite toucher un salaire secret de 75 000$ par année depuis 10 ans. C’était le parti libéral qui lui versait cette somme qui n’est jamais apparue dans les états financiers du parti (étrange non?). D’où provenait donc cet argent qui lui permettait vraisemblablement de joindre les deux bouts? On ne l’a jamais vraiment su.
Il y a quelques mois, Jean Charest a dû abandonner son salaire secret de 75 000$, et ce, à cause du premier code d’éthique des députés qui fut adopté à Québec. Si en 2006, les revenus de Charest ne lui permettaient pas de financer son train de vie princier et qu’il avait au moins besoin du 75 000$ en surplus (ce qui correspondait au trou dans ses finances personnelles que j’avais identifié), comment parvient-il, en 2011, à payer toutes ses factures ? Méchante bonne question que personne, malheureusement, ne pose.
Partant de là, considérant que le chef même du gouvernement est mû par une attitude inacceptable et révoltante, comment voulez-vous que les ministres, que la députation et la grande famille libérale se comportent de plus belle façon ? L’exemple de la crosse vient d’en haut, du mâle alpha lui-même. Les suiveux ne font qu’imiter les gestes répréhensibles et en profiter eux aussi. Duchesneau avait bien raison : nous faisons face à un système bien huilé qui permet aux adeptes des yeux fermés de se maintenir en place et de s’enrichir de plus belle façon.
Pour faire face à ce régime corrompu et à ce système de crosseurs et de filous, il n’y a pas 36 solutions. Les citoyens ne peuvent faire confiance aux z’élites, c’est clair et net. Il nous faut donc descendre dans la rue et faire connaître notre colère. Il faut botter le cul à Charest et à son clan. Ce que nous réclamons, c’est la fin du temps où on nous prenait pour des valises. Et à bas la corruption, ce qui signifie, comme vous l’aurez tous compris: à bas les libéraux !