Pauline peut souffler…un peu !

Ce fut une victoire de justesse, mais une grosse victoire tout de même ; un symbole fort de la déliquescence libérale.  Kamouraska-Témiscouata est rouge depuis 25 ans ;  ce terreau est tout sauf fertile pour le PQ. Y remporter la victoire n’était pas chose aisée.  Pauline Marois le savait bien.  Pas pour rien qu’elle préparait déjà la défaite, à quelques jours de la tenue du vote, en articulant différents discours mièvres qui devaient servir à mieux faire avaler la pilule à ceux qui rêvaient de voir Kamouraska-Témiscouata passer dans le camp péquiste ;  elle préparait la défaite pour mieux protéger son leadership aussi, c’est bien évident.

Les libéraux, jamais en manque d’imagination lorsque vient le temps d’abaisser encore un peu plus la barre de la décence, y ont en plus fait campagne en brandissant, comme les vautours qu’ils sont, la dépouille de Claude Béchard :  « laissez-nous continuer le bon travail de Claude » entonnaient en chœur tous ces profiteurs du système !  Discours à même d’amadouer tous ces électeurs qui ont jadis connu le ministre libéral décédé l’automne dernier du cancer.  Cela n’était aucunement de bon augure pour le parti de Pauline Marois, on en conviendra tous.

Il n’y avait que la bonne femme France Dionne qui pouvait trouver un moyen de rendre encore plus pathétique la campagne libérale dans la circonscription de Kamouraska-Témiscouata.  Après avoir versé une grosse larme de crocodile suintant le mascara cheap pour le bon vieux Claude Béchard, celle-ci plaidait par la suite en faveur du « pain pis du beurre ».  Et je n’invente rien.  France Dionne, elle dont le nom a été prononcé à quelques reprises lors de l’enquête sur le scandale des commandites, a vraiment usé d’une formule toute Elvis-Grattonienne pour faire campagne dans l’Est du Québec en faveur du Canada et d’un gouvernement qui pue la corruption à plein nez. Yeah, eux autres ils l’ont l’affaire les libéraux !

Décidément, on aura tout vu !

Heureusement, les crosseurs d’élections ont été vaincus.  Le PQ, tout décevant qu’il puisse être dans le dossier national, a au moins un bilan en matière d’éthique qui se respecte amplement.  Ça fera le plus grand bien d’avoir un libéral-adepte-des-crosses-entre-amis de moins dans l’illustre enceinte qu’est l’Assemblée nationale du Québec, là où je n’ai plus le droit de mettre le pied à cause de mes activités militantes ;  mais ça, c’est une autre histoire…Cette victoire du PQ, c’est un premier gain pour ceux qui espèrent que le ménage des écuries d’Augias sera enfin entrepris.

Mais cette victoire permettra surtout à Pauline Marois de souffler un peu.  On sentait bien, depuis quelque temps, que des gens tentaient de lui mettre des bâtons dans les roues, question de la bien faire trébucher en prévision du congrès du PQ qui se tiendra en avril et au cours duquel Mme Marois devra se soumettre à un vote de confiance.  Les renards et les coyotes de la politique, qui sévissent de ci, de là, multipliaient les plans pour bien démontrer que son emprise sur le parti était lacunaire et que l’idée de la remplacer devrait peut-être être envisagée.  Ceux-là ont même tenté de faire la preuve que Gilles Duceppe, ce vieil ours oeuvrant à Ottawa depuis des lustres, ferait mieux qu’elle à la tête du PQ (en cela, cette victoire péquiste vient compliquer la tâche des partisans de Duceppe).  Changer quatre trente sous pour une piastre, très peu pour moi…

Bref, les renards et les coyotes de la politique espéraient pouvoir capitaliser sur une défaite du PQ dans Kamouraska-Témiscouata.  Si telle avait été l’issue ayant opposé, dans ce coin de pays, le gang du parrain Charest aux souverainistes manquant de détermination de Pauline, ceux-là auraient redoubler d’ardeur dans leur mission consistant à diviser les troupes péquistes, elles qui sont sur le chemin d’une prochaine victoire électorale.  Pour ces mêmes renards et coyotes, la meilleure issue demeurera toujours que le camp souverainiste s’entredéchire entre les mous et les durs, les péquistes et les bloquistes, les pro-Marois et les pro-quelque-chose-d’autre-mais-certainement-pas-mieux, etc.  Dans le contexte actuel, nous devons éviter le plus possible de leur donner satisfaction. 

Pour l’heure, l’urgence est de frapper les colonnes du temple canadien que défendent les crottés et les corrompus de la politique, temple que tous ensemble nous devrons abattre, et le plus tôt sera le mieux.  Alors continuons de cogner ; et le plus durement possible SVP.

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