Habité par l’effort, euphorisé par la glisse, je m’évade sous les arbres chargés de neige, mais des images me rattrapent sans cesse. Quelles sont-elles? L’hiver précoce me fait songer à notre camarade Patrick Bourgeois, candidat d’Option nationale à l’élection partielle dans Viau, qui aura lieu lundi prochain, le 9 décembre. Où est le rapport, me dites-vous? C’est que, les lecteurs du Québécois l’auront remarqué, Patrick aime viscéralement la nature québécoise.
Sentier de ski du parc de la Gatineau, territoire québécois occupé par Ottawa, qui, en plus de se servir de nos impôts à sa guise, a le culot d’exiger des frais pour nous laisser skier chez nous. — Photo BD
Aux yeux de Patrick, il n’y a pas de plus grand malheur que le réchauffement climatique. C’est l’arrêt de mort de l’âme québécoise, profondément ancrée dans le froid, la neige et la glace qu’ont apprivoisés les premiers habitants de notre territoire. Ceux qui, venus d’Europe et d’ailleurs par la suite, ont su se joindre en paix aux autochtones et en sont devenus eux-mêmes ont compris qu’habiter des arpents de neige en apparence inhospitaliers peut être une bénédiction. La recherche du profit à court terme aveugle. Et c’est à l’opposée de la mentalité de Patrick.
Quand on se sacrifie autant pour une cause et pour son peuple, quand on préfère la droiture au pognon, on est prompt à se révolter devant la cupidité et ses saccages tantôt environnementaux, tantôt humains. Et Patrick nous a abondamment communiqué son sentiment de révolte, qu’il a su canaliser pour faire ce que tout bon révolutionnaire devrait faire: éduquer le peuple et l’amener à prendre conscience des causes et des moyens de son asservissement. On ne fait pas d’omelette sans casser les oeufs ni de révolution sans briser les chaines mentales de la dépendance.
Pendant que d’autres prétendus souverainistes devenaient obsédés par la quête d’un siège de député et baissaient les bras devant la grosse machine à propagande des parasites, pillards et «peddlers du fédéralisme enculatif», Patrick se faisait compagnon d’armes du regretté Pierre Falardeau, fondait le journal Le Québécois et, contre vents et marées, donnait vie au réseau de résistance qui y est associé, en compagnie de quelques intrépides. À une époque où beaucoup souffraient d’un défaitisme maladif et rêvaient de «conditions gagnantes», Patrick mit sa grande énergie d’entrepreneur gratuitement au service des Québécois, qui ne lui ont malheureusement pas encore manifesté leur reconnaissance.
Tandis que les rentiers parlementaires du sentiment nationaliste, les velléitaires de la souveraineté, les timorés de la préservation de leur sainte image et les aplatis de la politique marketing ne trouvaient rien d’autre à faire que de couper les vivres déjà maigres au seul journal indépendantiste du Québec, Le Québécois, Patrick et ses camarades portaient à bout de bras la cause de la libération de leur pays occupé et vassalisé depuis deux siècles et demi. Audacieux, ils révélaient les accointances felquistes de l’hypocrite prince consort Lafond, alias Doublefond, et de sa vendue de gouvernante générale. Ils forçaient le premier ministre Jean Charest à admettre que, comble de la corruption légalisée, il recevait une grosse enveloppe brune de 75 000 $ chaque année, cadeau de la riche pourriture qui entretient une relation symbiotique avec son parti de patroneux impénitents.
Au lieu de se laisser intimider par les calomnies proférées jusqu’à la Chambre des communes, sous le couvert de l’immunité parlementaire, Patrick mettait en demeure le gouvernement néocolonial et les psychopathes d’Ottawa de tenir sur leurs propres parterres de tulipes leurs glorifications obsessionnelles de la guerre, surtout lorsqu’elle n’est pas finie. Il était hors de question qu’on vienne «danser impunément sur les tombes de nos ancêtres», comme l’annonça Patrick, le verbe frondeur. Et il n’y eut point de célébration sur les plaines d’Abraham, n’en déplaise aux tiraillés qui font aujourd’hui l’apologie de la synergie entre conservateurs et péquistes, dans les festivals confédératifs de la minorisation.
Par deux fois, en 2009 et en 2011, Patrick et le réseau qu’il dirige ont été les seuls à défendre l’honneur du peuple québécois en réservant un accueil houleux aux têtes couronnées britanniques venues avec arrogance nous rappeler, sous un déluge de propagande amnestique, que nous ne sommes pas maitres chez nous. Il ne fallait surtout pas compter sur les assermentés de la reine pour monter aux barricades avec nous. Douillettement écrasés dans leur fauteuil de député, ils n’eurent même pas de félicitations à nous faire, en novembre 2009, pour avoir obligé le prince Charles à entrer par la porte arrière de la caserne des Black Watch, sur la rue de Bleury, «avec les poubelles et les rats». Ils se sont même dissociés prestement de nos méthodes «violentes» à la première injonction des radios poubelles. C’est violent en maudit de se faire matraquer par la police. Il y en a que la dignité n’intéresse pas. «Polis, gentils, ravis, soumis, endormis, aplatis, ironisait la grande Pauline Julien. Comme ça, nos jeunes deviendront de meilleurs citoyens».
Manifestation organisée à Québec, en 2011, par le Réseau de résistance du Québécois, à l’occasion de la venue du prince William, hériter de la couronne britannique. Le Réseau a réussi à pénétrer le périmètre de sécurité par la voie des airs. Un avion a survolé le prince avec une banderole portant l’inscription «Vive le Québec libre!». — Photo BD
Malgré la grande valeur intellectuelle, l’incorruptibilité absolue et les états de service exemplaires du camarade Patrick Bourgeois, la campagne électorale dans Viau est un combat qu’il mène «sans espoir mais avec détermination». Il en a l’habitude. Nous l’avons vu, au cours des dernières semaines, nous proposer des lectures instructives dans notre site Web, fougueux et prolifique comme nous le connaissons. Fidèle à ses convictions jusqu’au bout. Le contraire de son adversaire libéral, David Heurtel, qui pue le copinage et l’opportunisme à plein nez, comme il fallait s’y attendre, de la part d’un parti qui se moque éperdument de la «marchandise électorale».
David Heurtel, ancien conseiller du cabinet du premier ministre souverainiste Bernard Landry et aujourd’hui candidat du collabo Couillard, est tantôt péquiste, tantôt libéral, selon la direction du vent, ce qui montre bien la force étonnante de ses convictions. Pardon, de sa conviction, au singulier. Car il en a une seule: la conviction que le fric est roi. Tout son parcours en témoigne: rouage du stratagème Oxygène 9, apologiste des voleurs de Cinar, doreur d’image de Scraire le dilapidateur et participant intéressé à l’engraissement des profiteurs avec les subventions. Se vendre au plus offrant, peu importe l’immoralité du travail.
David Heurtel demande aux électeurs de Viau de l’aider à arriver. En retour, il leur promet de combattre le décrochage scolaire. Comment? Les études montrent que le décrochage est passablement lié au retard que prennent les enfants des familles défavorisées avant même d’entrer à l’école. Et les services de garde de jeunes enfants fournis par des éducatrices et des éducateurs professionnels constituent un bon moyen d’atténuer ce problème de retard. Tiens, tiens. Justement, un grand ami du Parti libéral, homme d’affaires averti, cherche à investir dans une chaine de garderies rentables. Heurtel verra à ce qu’il ait son permis. Avec les libéraux, les deniers publics sont là pour aider les amis.
Patrick n’a pas grand-chose à voir non plus avec sa girouette d’adversaire péquiste, Tania Longpré. Hier encore, elle donnait des cours aux immigrants, mais aujourd’hui, elle n’a aucun scrupule à surfer gaiement sur la vague d’islamophobie provoquée par les disciples de Pauline. Enlisée dans ses contradictions, elle défend les couleurs d’un parti qu’elle voulait naguère voir crever. A-t-elle juré fidélité au péquisme et à Pauline, elle qui en déplorait pourtant les manières dictatoriales à l’automne 2011, sur Facebook?
Mardi, j’écoutais Patrick Bourgeois parler sur Radio Centre-Ville des bouts d’asphalte qu’il n’a pas l’intention de promettre à ses électeurs. Les problèmes des gens de Viau ressemblent aux problèmes de beaucoup d’autres Québécois et ont une origine commune: gouverné par des laquais de l’oligarchie, le peuple n’est pas souverain. Et il l’est encore moins lorsqu’il envoie la moitié de ses impôts au gouvernement d’une autre nation.
Gens de Viau, n’en avez-vous pas marre des hommes et des femmes du système payés avec vos impôts pour vous faire bien comprendre les limites de votre liberté, qui s’arrête là où commence celle du grand capital? Vous n’auriez pas envie de donner un grand coup de pied dans l’auge pour envoyer les cochons répandre leur purin ailleurs? Votez donc pour un homme comme vous, qui ne vous trahira jamais: Patrick le Vrai.
Votons antifoulard?
La candidate péquiste Tania Longpré enseigne le français à des immigrants. On remarque, derrière elle, une femme portant le hidjab, qui doit maintenant avoir moins envie d’apprendre le français. À quoi bon, puisque ses chances de s’intégrer au marché du travail québécois sont considérablement réduites, vu le projet de loi antifoulard du PQ? Pour mettre à l’épreuve les convictions péquistes de Mme Longpré, il faudrait lui demander pourquoi le hidjab de la petite dame est, à voir la priorité actuelle de son parti, le principal danger pour les Québécois. Est-ce vraiment plus menaçant pour les Québécois que de se faire détrousser par le gouvernement d’Ottawa?
Pourquoi le PQ semble-t-il n’avoir aucune objection à ce que l’égalité entre les sexes passe par le bombardement de l’Afghanistan financé par nos impôts, avec les dommages collatéraux que l’on sait, notamment des femmes et des enfants tués ou mutilés? Pourquoi nous faudrait-il accepter sans mot dire qu’après avoir éradiqué la culture du pavot avant 2001, l’Afghanistan soit devenu, de loin, la principale source d’héroïne dans le monde, grâce aux bons offices de nos soldats expédiés là-bas par Ottawa? La toxicomanie, une valeur québécoise? Pourquoi faut-il de surcroit laisser Ottawa financer le terrorisme avec notre argent: Al-Qaïda en Libye et en Syrie et les sanguinaires Forces nouvelles en Côte d’Ivoire, par exemple? Les meurtres de masse, une autre valeur québécoise? — Photo tirée du site Web du Journal de Montréal