Ottawa infiltré par le FPR: révélation exclusive

Nous savions déjà que l’immoral gouvernement militaropétrolier d’Ottawa faisait des pieds et des mains pour plaire au dictateur Paul Kagame, au point même de lui livrer en pâture Léon Mugesera, un homme blanchi par la Cour fédérale, mais qui a le défaut d’être un Hutu. On peut sacrifier beaucoup de Hutus et de Congolais sur l’autel des profits de Bay Street. Après tout, ils sont noirs, alors leur vie ne vaut pas cher.

Nous savions aussi que Kagame, grand patron des mines de l’Est de la RDC, avait des agents dans de nombreux pays, y compris au Canada. Arborant le pavillon des survivants du génocide, ces agents sont d’habiles manipulateurs qui bernent aisément journalistes, fonctionnaires, policiers, juges et simples citoyens au cerveau profondément lavé par des décennies de propagande. Les agents de Kagame conduisent régulièrement d’efficaces opérations de charme dans les médias, opérations qui n’éveillent pas un seul soupçon dans l’esprit du public avide d’histoires humanitaires.

Pour Kagame, il est important de rappeler régulièrement l’histoire fausse mais très répandue du génocide planifié par des extrémistes hutus, car cette histoire est son fonds de commerce. C’est ainsi qu’il peut faire avaler n’importe quelle couleuvre à l’opinion publique, dissimuler ses propres crimes de masse, se maintenir au pouvoir et toucher une généreuse rente sur l’exploitation de la cassitérite, du coltan, du cobalt, de l’or et d’autres minerais qui abondent en RDC.

Enfin, nous savions que des agents du Front patriotique rwandais (FPR), l’organisation criminelle dirigée par Paul Kagame, étaient infiltrés jusque dans les structures de l’État fédéral, à Ottawa. Du ministère de la Justice à l’Agence des services frontaliers du Canada, en passant par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration, ils entretiennent dans l’administration toute une psychose autour des génocidaires qui seraient encore des centaines à circuler en toute impunité dans nos rues. Ainsi conditionné, Ottawa met ses ressources au service de la traque des Hutus, à coups de refoulements, d’expulsions, de harcèlement judiciaire et de faux procès.

Nous savions tout cela, mais nous avons appris encore autre chose cette semaine.

Généralement, les agents pro-Kagame infiltrés dans l’appareil de l’État sont discrets. Toutefois, il y en a un qui a commis récemment une imprudence susceptible de mettre dans l’embarras son patron, le ministre Jason Kenney, spécialiste des fausses cérémonies d’assermentation, qui a ordonné l’extradition du pauvre Léon Mugesera, désormais menotté et condamné à l’avance pour les crimes de ses accusateurs. Cette extradition vaudra bien quelques kilos d’or de plus à une minière canadienne, gracieuseté des violeurs rwandais d’enfants qui sévissent en RDC. Elle vaudra aussi sans doute à M. Kenney le titre d’employé du mois et une généreuse rétribution à venir, quelque part dans le privé. Mais, revenons à nos moutons. Qui est cet agent pro-Kagame?

J’ai reçu cette semaine des courriels m’indiquant qu’on avait ajouté des commentaires au bas d’une chronique de moi intitulée «Rwanda: Sortons du cinéma sur la misère humaine» et publiée il y a environ deux ans, dans le site Vigile. Ces commentaires à retardement sont la plupart du temps le fait de lecteurs qui ne sont pas des assidus du site, mais qui tombent sur l’article après avoir fait une recherche avec Google, par exemple en inscrivant les mots «Desgagné Rwanda cinéma». Les commentaires sont anonymes et m’accusent d’être un «anti-Tutsi». L’auteur affirme être un «Rwandais allergique à la haine de l’autre» qui a entrepris de lire ce qu’il appelle avec ironie mes «chefs-d’oeuvre anti-tutsis». Bref, il fait enquête sur moi dans Internet.

Jusque-là, pas de problème. Ce n’est pas la première fois qu’on me sert ce plat réchauffé. C’est une tentative d’intimidation typique des agents de Kagame. J’en ai subi des dizaines auparavant. L’argumentaire fallacieux destiné à culpabiliser et à stigmatiser est toujours à peu près le même. Les victimes méritent de l’attention seulement si elles sont tutsies. Celui qui remet en question l’histoire convenue et qui pointe un doigt accusateur vers Kagame comme principal responsable est automatiquement un négationniste méritant censure et opprobre, quelle que soit la solidité des preuves dont il étaye son propos. Dire la vérité à propos de Kagame, c’est cultiver la haine de l’autre et manquer de respect envers les survivants du génocide, qui brandissent aussitôt leurs plaies béantes à la face de l’ami des extrémistes hutus et autres interahamwes.

Bref, le discours des agents du FPR sert à détourner l’attention du sujet des crimes de Kagame et de ses complices. Kagame pourrait être chinois, inuit ou australien, je m’en fiche éperdument. Tout ce que je sais, c’est qu’il a fait tuer des millions de personnes et que les banquettes des Communes et du Sénat du Canada, régime néocolonial dont je voudrais que mon peuple se libère, sont remplies de complices de ce grand criminel.

Je réponds donc à mon détracteur par un commentaire au bas du sien, puis il en rajoute un autre, truffé d’insultes, auquel je choisis de ne pas répondre. Inutile de perdre encore du temps; le type s’enlise davantage dans ses contradictions. N’importe qui peut voir que «Sortons du cinéma sur la misère humaine» n’a rien d’un réquisitoire contre les Tutsis. Au contraire, en plus des Hutus, Kagame a tué plein de Tutsis, qui méritent certainement que la vérité soit connue et que le vrai responsable soit puni.

Tout de même, avant de retourner à mes nombreux autres plats sur le feu, je suis piqué par la curiosité et je cherche à identifier mon allergique. Eurêka! Je tombe sur des traces qu’il a laissées imprudemment dans Internet et qui me permettent de déterminer qu’il s’agit de Richard Batsinduka, conseiller en résolution des conflits au cabinet du sous-ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration!

Quand il n’est pas en train de cultiver sa haute tension artérielle à lire mes articles, M. Batsinduka s’en prend à d’autres iconoclastes qui ne respectent pas l’immunité sacrée de son patron, par exemple à Paul Rusesabagina. Mais surtout, il compose des rapports imbibés de larmes pour laver la conscience de Jason Kenney et de quelques mandarins lorsqu’ils mettent Léon Mugesera à bord de l’avion en partance pour les geôles de Kigali dont on ne revient pas.

Grâce à M. Batsinduka, nos impôts sont bien employés. Notre argent est au service de Paul Kagame et des oligarques des sociétés minières canadiennes, du reste subventionnées par l’ACDI(1)  pour former à moindre coût leurs esclaves en Afrique.

Ottawa est une source inépuisable d’arguments pour l’indépendance du Québec.

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(1)

http://www.ottawacitizen.com/business/Canada+helping+world+poor+Canadian+companies/6087992/story.html

http://www.ottawacitizen.com/opinion/CIDA+focus+misguided/6070453/story.html

http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/opinion/ngos-are-part-of-the-mining-conversation/article2320220/?utm_medium=Feeds%3A%20RSS%2FAtom&utm_source=Politics&utm_content=2320220

http://www.cbc.ca/thecurrent/episode/2012/01/26/cida-partnerships/

http://www.montrealgazette.com/business/Questions+raised+about+foreign+link+with+resource+development/6058003/story.html

http://www.edmontonjournal.com/business/down+approach+CIDA+playing+havoc+with+delivery/6024707/story.html

Posted in chroniques politique étrangère, Journal Le Québécois.