Voici venue la fin d’une année peu encourageante pour le mouvement indépendantiste québécois. Je qualifierais 2011 d’année du recroquevillement. Les Québécois ont de plus en plus le nez dans leurs petites affaires. Fatigués de déranger le Parlement fédéral, beaucoup d’entre eux ont décidé qu’il valait mieux désormais y envoyer des députés parlant bilingue. Par exemple, la très unifoliée Hélène Laverdière, qui a remplacé Gilles Duceppe. Dehors, le Bloc! Laissons la nation et la langue supérieures s’occuper des vraies affaires et nous gouverner.
Les Québécois préfèrent la politique provinciale. Soyons provinciaux. Ils appellent de tous leurs voeux une solution de rechange au cynique clown Charest parce qu’au moins 70 % d’entre eux ne pourront jamais se résoudre à voter pour Pauline Marois, en qui ils ne se reconnaissent pas. Je les comprends, mais, des fois, je me demande si la nature a vraiment horreur du vide ou si les Québécois font partie de la nature, parce que songer à voter pour la CAQ, c’est vraiment avoir le gout du vide total, gout qui se développe sans doute par surexposition aux médias.
Heureusement, devant les journalistes du monde entier, le RRQ a sauvé l’honneur du Québec, le 3 juillet dernier, en accueillant comme il se doit la monarchie britannique rétrograde, symbole des injustices passées, présentes et à venir. Les valets du pouvoir fédéral (ou royal) avaient préparé une jolie mise en scène, avec des spectateurs triés sur le volet en plein coeur du Vieux-Québec. Ils ont tout fait pour tenir les manifestants indépendantistes à l’écart et occulter leur présence, mais ceux-ci se sont fait entendre et voir malgré tout. Ils ont même franchi le périmètre de sécurité par la voie des airs, avec un avion portant une banderole «Vive le Québec libre!»
Le RRQ s’est aussi distingué par sa campagne contre les donateurs du Parti libéral du Québec, commencée à la fin de 2010. Nous avons pointé du doigt les véritables propriétaires du Québec, qui se cachent derrière leur fidèle employé et directeur du marketing, Jean Charest. Le Parti libéral du Québec a porté plainte à la SQ et s’est fait rire en pleine face. RRQ 2 oligarchie fédéraliste 0. Dommage qu’il n’y ait pas beaucoup d’autres bons marqueurs dans le camp indépendantiste. Bref, les bons coups du RRQ et peut-être aussi la naissance d’Option nationale ont rendu cette annus horribilis un peu moins horrible pour ceux qui aspirent à faire du Québec un pays souverain.
Personnellement, je me suis beaucoup intéressé aux crises sur la scène internationale: Côte d’Ivoire, Libye, Syrie, Iran, sur fond de printemps arabe commandité par la CIA et fessebouke. J’ai même fait de ces crises le sujet de la plupart de mes chroniques. On ne peut pas vouloir que le Québec parle en son nom et ne pas essayer de comprendre le monde. Les indépendantistes québécois ne doivent pas se recroqueviller comme un trop grand nombre de leurs compatriotes le font. Nous devons nous mêler des grandes affaires.
En fait, ce ne sont pas des crises qui ont eu lieu, mais bien plusieurs manifestations d’une seule et même crise, dans laquelle le Canada, pays auquel nous avons été intégrés de force, est impliqué jusqu’au cou militairement, pour protéger les intérêts de ses multinationales. Le gouvernement d’Ottawa a décidé d’être membre à part entière de l’équipée désespérée de Wall Street pour maintenir son emprise sur l’économie du monde. La Troisième Guerre mondiale est à nos portes. Elle pourrait n’être qu’économique, mais je crains fort qu’elle dégénère en véritable guerre. Et le Québec sera touché de plein fouet.
La propagande des médias menteurs empêche la vaste majorité des gens de voir venir le choc, mais la cécité n’a jamais arrêté un missile. Les suprémacistes anglo-saxons et sionistes, accompagnés de leurs valets de France et d’ailleurs, ne peuvent pas supporter l’idée de ne plus être les maitres du monde. Ils sont acculés au pied du mur. Demain, s’ils ne maintiennent pas militairement leur emprise sur le pétrole et d’autres ressources naturelles, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale, le dollar étasunien cèdera sa place comme devise de référence internationale, ce qui réduira considérablement le pouvoir d’achat des États-Unis, un pays à la structure industrielle dévastée par le capitalisme financier et dont une bonne partie des exportations est constituée de matériel militaire.
L’affrontement militaire est inévitable, car, je le répète, c’est le seul espoir des suprémacistes. Sur le plan économique, ils ont déjà perdu. Le centre de gravité de l’économie mondiale est en Asie depuis un bout de temps. Il ne leur reste que le baroud d’honneur. Je n’ai jamais utilisé l’expression «psychopathes de Wall Street» à la légère. Ce sont vraiment des malades mentaux. Ils ont réussi à nous faire croire aux vertus inhérentes à l’Occident. Ils ont réussi à contaminer une bonne partie des populations d’Amérique et d’Europe en les convainquant de leur supériorité morale. Malgré leurs guerres incessantes, ils nous ont persuadés que nous étions le bien et que les autres étaient le mal. J’ai bien peur que l’univers fictif dans lequel nous avons vécu ne prenne fin de manière très douloureuse.
La Russie est en plein réarmement et la Chine se dote chaque jour d’armes qui lui permettront d’attaquer l’agresseur chez lui, au besoin. Mais les plus près de la guerre sont la Syrie et l’Iran, et il ne faut pas minimiser la force de frappe de ce dernier. Que va-t-il se passer? Eh bien, je vais vous dire ce que je prévois depuis des mois déjà. Certaines personnes m’ont dit que j’exagérais, qu’une guerre mondiale était impensable et qu’elle serait catastrophique. Mais jusqu’ici, les bruits de botte n’ont fait que gagner en intensité.
Dans les semaines à venir, les fous furieux de Washington, inspirés par les boutefeux de Tel-Aviv, provoqueront l’Iran, clé de voute de l’Eurasie, en faisant interdire les importations de pétrole iranien par leurs vassaux européens. L’Iran répliquera en bloquant le détroit d’Ormuz, par lequel passent entre 30 et 40 % des exportations de pétrole dans le monde. Les États-Unis enverront leur cinquième flotte pour essayer de forcer le blocus et se feront couler quelques navires par les sous-marins ou les missiles antinavires iraniens. Et si jamais Israël s’avise de participer aux combats, il recevra une pluie de missiles iraniens sur la tête. Il pourrait rapidement y avoir des milliers de morts.
Le blocus du détroit d’Ormuz, que l’Iran aurait très probablement les moyens de maintenir, aura des conséquences catastrophiques sur les économies occidentales et constituera le début de la fin du système de Bretton Woods. Le prix de l’essence doublera, au moins. La guerre pourrait se généraliser. La Syrie, la Russie, le Pakistan et, finalement, la Chine et l’Inde, pourraient ouvrir le feu. L’Occident et quelques monarchies pétrolières seront alors en guerre contre une force colossale. Les économies occidentales seront dévastées, y compris l’économie du Québec. Sans compter le risque de bombardement du territoire nord-américain, voire de guerre nucléaire. Tout cela vous parait surréaliste? On se reverra en 2012.
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Les bruits que les médias menteurs répandent sans cesse à propos du programme nucléaire iranien sont tellement insensés que je me pince chaque fois pour être certain de ne pas rêver. Il faut vraiment que les populations occidentales, y compris les Québécois, se soient fait laver le cerveau jusqu’au dernier neurone pour croire un seul mot de cette infâme propagande de guerre.
Personne n’a jamais trouvé une seule trace du début de l’embryon d’une bombe atomique en Iran. Pourtant, les États-Unis, seul pays à avoir déjà utilisé l’arme atomique, et contre des civils de surcroit, accusent l’Iran de préparer la terreur. Les États-Unis possèdent des dizaines de milliers d’ogives, mais ce serait l’Iran, le danger.
Pire encore, un autre pays nourrit constamment les accusations mensongères contre l’Iran, et j’ai nommé Israël, État connu pour ses opérations terroristes contre des civils palestiniens et libanais. Israël possèderait environ 300 têtes nucléaires dont il se serait doté avec l’aide de la France. Et pour couronner le tout, Israël n’a pas signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires, donc ne s’est jamais soumis à aucune inspection, à l’inverse de l’Iran.
Les autres pays qui se font les portevoix des accusations contre l’Iran sont en particulier la France et le Royaume-Uni, deux autres puissances nucléaires. Si je comprends bien Sarkozy, la France a le droit de construire des centrales nucléaires, mais pas l’Iran. Les Iraniens doivent croupir dans le noir parce que, si l’on suit le raisonnement sarkoziste, ils pourraient avoir l’idée d’enrichir davantage l’uranium et de larguer une bombe quelque part, même si ce serait complètement suicidaire de leur part.
À l’inverse, il n’y aurait rien à craindre de la part de la France, puissance atomique qui ne se gêne pas pour faire des dizaines milliers de victimes en bombardant la Côte d’Ivoire et la Libye, afin de donner aux gens basanés la leçon de démocratie qu’ils méritent. Quelle farce sordide!
Ceux qui pensent que la guerre contre l’Iran n’aura pas lieu parce que ça fait des années qu’Israël et les États-Unis profèrent des menaces contre l’Iran sans jamais les mettre à exécution feraient bien de réfléchir un peu: Il y a 20 ans, c’était la chute du mur de Berlin. La situation a beaucoup changé depuis, et un facteur nouveau a fait son apparition: l’effondrement économique qui secoue le monde de plus en plus fortement à chaque crise qui déferle.
Aujourd’hui, Goldman Sachs sait qu’elle ne pourra pas continuer de saccager les économies pour améliorer son chiffre d’affaires à moins d’un coup de pouce de ses amis du complexe militaro-industriel, qui piaffent d’impatience de vendre encore des tonnes d’armement. Le monde n’était pas du tout le même il y a 20 ans, ou même il y a 10 ans.
Si le peuple québécois avait de véritables représentants élus, ces derniers exigeraient de Harper qu’il cesse immédiatement de jouer en notre nom le jeu dangereux des suprémacistes malades mentaux. Les péquistes s’ôteraient le nez de leur petit discours provincial habituel et feraient de cette question un motif de sécession immédiate. Mais là, je pense que je rêve vraiment. La démocratie a bel et bien été totalement neutralisée par le cartel médiatique et l’univers fictif qu’il a créé dans nos esprits. La politique est complètement inutile.