Les revendications du Québec ne sont plus prises au sérieux par personne, ni au Canada ni ailleurs dans le monde. C’est peut-être que toute l’affaire n’a jamais été considérée comme sérieuse ? Dans le but d’alimenter le débat sur l’avenir politique du Québec, je propose une réévaluation des événements qui ont marqué un demi siècle de péquisme. Bien que cinquante ans se soient écoulés sans que le statut du Québec ne soit modifié à son avantage, il y a encore beaucoup de préjugés sur les causes réelles de cet échec qui, malgré son évidence, est encore nié par l’élite politique et le milieu universitaire. Trouver des explications appropriées à ce qui fut une dégringolade de notre potentiel d’affirmation nationale nous semble indispensable avant de reprendre l’offensive en faveur de nos droits et libertés. Voici un rappel historique chevillé aux faits et dépourvu d’esprit partisan. C’est un condensé de cinquante années de péquisme.
Les années péquistes
L’option de René Lévesque
Le Parti québécois a été fondé sur l’idée de réaliser une forme de souveraineté-association avec le Canada. Son orientation constitutionnelle aboutissait à une refonte du fédéralisme, ce que René Lévesque écrit dans son livre Option Québec. Pour le Québec, c’était « jouir d’un minimum vital d’autonomie interne » dans le cadre d’une union monétaire et économique avec le Canada. Le pays réformé prendrait pour nom l’Unité canadienne. Cinquante ans plus tard, la confusion continue de régner sur les véritables objectifs constitutionnels de ce parti dans bien des esprits, notamment chez ses dirigeants. Il est clair pour quiconque se donne la peine de repasser le fil des événements qu’une orientation indépendantiste bien comprise, si on respecte le sens des mots, n’a jamais prévalu au sein du PQ, et ce, même du temps de Jacques Parizeau. Au moment du référendum de 1995, ce dernier pouvait compter sur les doigts de la main les appuis au sein de son cabinet. Tous les autres étaient déjà passés dans le camp de Lucien Bouchard, prêt à passer le rouleau compresseur d’une austérité bien provinciale et, surtout, à oublier les folies constitutionnelles des dernières années. C’est ce que me rappelait récemment Richard Le Hir, lequel avait été nommé ministre à la Restructuration à l’époque.
Le parcours du PQ, sous la gouverne de René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, André Boisclair, Bernard Landry, Lucien Bouchard n’est pas, et n’a jamais été, indépendantiste ; à moins de se laisser duper par quelques déclarations patriotiques pour sauver les apparences ou se duper soi-même. Comme le fait, pour citer un exemple, cette vidéo d’Option nationale, qui commence avec cette perle : « Lors de nos deux récentes tentatives d’accéder à l’indépendance…». Ainsi, réclamer un mandat pour négocier la souveraineté-association devient, par la magie des mots, une « tentative d’accéder à l’indépendance ». Une déformation de la vérité qui sévit encore, après cinquante ans, et qui est d’autant plus révélatrice qu’Option nationale se targue d’avoir fait plus que quiconque ses devoirs sur la question nationale.
Qu’on ne soit jamais parvenu à faire consensus sur les orientations essentielles du PQ constitue une faiblesse qu’il a lui-même contribué à entretenir, une confusion sur les objectifs qui a eu les conséquences les plus graves dans les reculs successifs que ce parti ( pas à lui seul évidemment ) a fait subir au Québec depuis cinquante ans.
Une ambiguïté constitutionnelle jamais surmontée
« Je ne blâme point ceux qui désirent dominer, mais ceux qui sont trop disposés à obéir »
(Hermocrate de Syracuse, cité par Thucydide 4, 61, 5)
L’ambiguïté constitutionnelle insurmontable du PQ s’expliquerait par deux raisons.
La première se situe dans l’opposition entre le Québec et le Canada. Le Parti libéral du Canada et les fédéralistes de tout bord n’ont jamais ménagé les efforts pour accoler au PQ l’étiquette péjorative de « séparatisss… », et de « parti qui veut briser le Canada, le plus beau pays du monde ». Cette propagande martelée sans arrêt avait pour but de préserver le statu quo en peignant le PQ sous les traits les plus repoussants. Bien que dépourvu de rigueur sémantique, ce braquage a toujours rapporté gros dans les urnes et, surtout, à l’occasion des deux référendums. Si les chefs fédéralistes à Ottawa n’ont jamais voulu d’une séparation, ils ne voulaient pas davantage d’une réforme qui aurait octroyé des droits politiques égaux aux « descendants des vaincus », comme George Brown, – véritable père de la Confédération (1867)– l’avait promis lors des débats parlementaires sur la Confédération. C’est par leur démagogie tapageuse contre le « séparatisme » que les fédéralistes, bien en selle à l’offensive, sont parvenus à faire oublier leurs promesses constitutionnelles mille fois brisées depuis 1867. Bien des péquistes, novices en matière constitutionnelle, se laissent prendre à ce jeu de propagande, avalant à leur tour la méprise que leur parti était prêt pour l’indépendance. Une thèse rarement démentie dans un sens ou dans l’autre, laissant commodément planer toutes les équivoques.
La deuxième raison se situe dans le camp autonomiste et, à ce titre, mérite la plus grande attention. Elle part de l’étonnante dissolution du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), une décision dans laquelle il est difficile de voir d’autre motif que celui de servir l’unité nationale. L’esprit du temps – plus optimiste qu’aujourd’hui ! – portait à une union moins partisane du camp national afin de donner plus de poids à la volonté du Québec de se réaliser selon ses propres intérêts. Cette dissolution était un moyen de dernier recours pour réaliser l’unité, suite au refus réitéré de René Lévesque de considérer tout projet de fusion entre les deux partis. Le Ralliement national (autre parti souverainiste à l’époque) avait déjà rejoint Lévesque. Alors pourquoi le RIN ne le pourrait-il pas ?
Le RIN, fondé au début des années 60, avait fait un bon bout de chemin dans sa réflexion constitutionnelle avec Marcel Chaput, lequel n’entretenait aucune illusion sur le Canada. Contrairement au PQ, il revendiquait l’indépendance pure et simple comme solution nationale. Au-delà de la question constitutionnelle, les positions du RIN sur les questions linguistique et sociale indisposaient grandement Lévesque. C’est pourquoi il ne voulait rien entendre de ce parti. Mais si, selon lui, une fusion n’était pas possible avec le RIN, comme elle l’avait été pour le RN, pourquoi fallait-il proscrire tout dialogue stratégique entre ces deux entités du camp national ? N’était-il pas hautement souhaitable de favoriser un maximum de cohésion ? Une attitude inspirée par un rassemblement purement stratégique n’aurait-t-elle pas permis de sortir de cet imbroglio par le haut, au bénéfice de l’avenir politique du Québec ? Mais l’intransigeance de René Lévesque, qui avait brillé antérieurement chez les libéraux provinciaux, y mit un frein.
Les membres du RIN rejoignirent donc le PQ, mais un à un, amenant avec eux des convictions indépendantistes qui contrastaient avec celles des « ex-libéraux progressistes » de René Lévesque. De ce mariage forcé – désiré par Bourgault et combattu sans succès par d’autres au RIN – résulta une froide cohabitation entre des « indésirés » et des « légitimes ». Cette relation difficile éclata au grand jour lorsque l’on vit la mine déconfite d’un René Lévesque écoutant le discours de Bourgault au Congrès de 1971. À toutes fins utiles, Bourgault, qui restait un chef charismatique remarquable, ne sera malheureusement jamais accepté par la direction du parti.
On pourrait aussi y voir une affaire de personnalités : Bourgault n’avait-il pas eu la maladresse de qualifier Lévesque de « maudit épais » ? Mais c’était, bien au-delà des personnalités, l’expression la plus visible de ce qui était devenu une friction continue entre deux approches politiques face à l’avenir politique du Québec. Bref, c’est celui qui doutait de tout et de lui-même qui ouvrira la marche et mènera les troupes au combat, avec Bourgault, celui qui ne doutait surtout pas, sur le banc des punitions. À Ottawa, le général en chef s’en réjouissait.
Une affaire bâclée aux graves conséquences
Cette affaire bâclée va marquer le PQ pour les décennies à venir. D’abord, le geste d’abnégation patriotique qu’avait été la dissolution du RIN ne fut jamais reconnu comme tel. On aurait pu le faire pour au moins tourner la page avec élégance, pour ne laisser derrière ni perdants ni victimes. Au contraire, loin de la reconnaissance attendue, on instilla le doute sur la légitimité des plus déterminés à réclamer l’indépendance. La méfiance contamina la vie du parti et rendit impossible l’ouverture de tout débat permettant de poursuivre l’oeuvre de Chaput et d’Allemagne ( André ). La fermeture d’esprit rendit impossible qu’on accède, par des délibérations sereines entre militants, à une lecture plus claire des fragilités statutaires du Canada. Le parti, privé d’unité et de l’envergure nécessaire, incapable d’élever le niveau pour aboutir à une stratégie tournée contre le talon d’Achille du Canada, opta pour l’étroitesse des ambitions. On écarta la question constitutionnelle qui se situe pourtant au cœur des intérêts fondamentaux de la nation. On la retira des délibérations politiques pour la remettre éventuellement entre les mains d’avocats comme Lucien Bouchard. Au PQ, il ne fut donc jamais question de faire feu de tout bois contre le Canada.
Même si beaucoup l’ont oublié aujourd’hui, ou sont trop jeunes pour en avoir eu connaissance, les frictions se poursuivirent sans relâche. À titre d’exemples, rappelons les emblématiques crises du « référendum » et du « beau risque » et, de nouveau, à chaque fois que surgissait la fort délicate question de choisir un chef capable de rallier tout le monde. Le chef est immanquablement perçu comme « trop provincialiste » ou soit « trop indépendantiste ». En fait, ce dernier cas ne concernera que Jacques Parizeau. Curieusement, les mêmes membres choisiront tour à tour des « chefs » aussi opposés que Pierre-Marc Johnson et Parizeau. Ils seront d’ailleurs tous les deux éjectés. Au final, on peut dire que la cohabitation des provincialistes et des indépendantistes n’a jamais été résolue, si ce n’est par la prépondérance indéniable des premiers sur les seconds. En d’autres mots, l’esprit de Lévesque l’emportait toujours sur celui de Bourgault, une constante dont on peut suivre la trace jusqu’à Jean-Martin Aussant qui claqua la porte en 2011.
Résumons. Dans un combat pour les droits et libertés nationales, au sein d’un État dont les faits remontent à 1663, plus de cent ans avant la conquête anglaise, un chef issu des « descendants des vaincus », – mots de Brown – qui ne peut être qu’un chef d’état major, devrait s’efforcer de fédérer toutes les forces, travailler à bâtir la confiance entre elles pour constituer un front commun patriotique le plus large possible. Au lieu de cela, René Lévesque a maintenu nos forces dans la division. Il a décidé en catimini, avec Claude Morin – qui de son propre aveu recevait de l’argent de la Gendarmerie royale du Canada pour des rencontres clandestines – de toutes les questions décisives : question référendaire douteuse – de l’avis de tous – (1979), absence de plan pour continuer le combat, qui n’était qu’un début, en cas d’un « non » (1980), négociations constitutionnelles bâclées et catastrophiques – nous y reviendrons dans la quatrième partie – (1981), lesquelles préfiguraient la nuit des longs couteaux et le rapatriement de la constitution (1982), qu’on refusa d’ailleurs de contester, se repliant comme d’habitude dans la soumission.
Parallèlement, notre état major, qui ne voulait pas assumer ses responsabilités, a provoqué la cristallisation des divisions internes par des parti pris de plus en plus clivant et obsessif justifiés par la hantise de l’extrémisme, une fixation de René Lévesque. Comment peut-on plaider la cause de René Lévesque et de son passif ? Je n’en sais rien. En tout cas, il est clair que l’atmosphère de méfiance rendait impossible un dialogue politique constructif chez les « descendants des vaincus ». D’où le délaissement des enjeux constitutionnels et statutaires, et, naturellement, l’absence d’approfondissement de ces questions qui demandaient pourtant qu’on s’y attarde. Plombée par ces carences, à l’opposé du camp fédéral, qui ne pensait qu’en termes stratégiques, la direction du PQ ne forma jamais un état-major politique digne de ce nom. De surcroît, chez les militants, tant membres que sympathisants, l’absence d’éducation politique de niveau acceptable vint compléter le portrait. C’est ce qui résume la vie misérable du PQ depuis cinquante ans.
Réussir partout sauf en politique
Il ne faudrait pas voir dans cette analyse un dénigrement du Québec et des Québécois. Bien au contraire. Tous savent que le Québec, fort de son identité francophone pluri centenaire, s’est distingué depuis la fin des années cinquante pour atteindre des niveaux d’excellence enviables dans le domaine des arts – cinéma, musique, théâtre – des sports, de la science et du monde des affaires. C’est en politique, domaine réputé pour être particulièrement difficile et ingrat, que le Québec a déçu toutes les attentes. En cinquante ans, nous avons réussi partout, sauf en politique ! Un constat qui s’imposa d’évidence avec la démission de Jacques Parizeau, à un moment clé d’un rapport de force tendu, certes, comme si la lutte politique avait le luxe de se payer des vacances. Déclarer si vite forfait était une capitulation inespérée qu’Ottawa n’attendait même pas. Chez les partisans, on attendait de Gaulle, on a eu la Bérézina.
L’histoire nous apprend que, s’agissant de Lévesque, de Bourassa – et son fameux discours patriotique répercutant l’échec de l’entente du lac Meech – ou de Parizeau, effondré, et de tous les autres, le rapport de force, lorsqu’il se tend, devient vite une charge insoutenable. Or, qui ne s’accroche pas avec la dernière énergie à se défendre dans les moments difficiles, quand l’objectif devient plus palpable et concret, met à risque toutes ses ambitions. Comme le dit si bien l’expression, l’histoire ne repasse pas les plats. C’est pourtant ce que nous apprend la légendaire pugnacité des Anglais ! Ou des Juifs ! Comme l’a si bien rappelé Lionel Groulx dans des pages bien inspirées dans lesquelles il nous les proposait en exemples.
Notre histoire trébuche. Elle le fait avec une récurrente et lancinante incapacité d’agir avec fermeté au-delà du seuil qui met en cause le confort du statu quo. Nous sommes un peuple qui avait commencé d’atteindre un degré d’émancipation nationale enviable en 1663, mais sans pouvoir la consolider suffisamment avant la Conquête. Mais pour bien des Québécois qui se mêlent de politique, la modification du statut politique de la nation ne mérite pas une chicane de famille. C’est à la fois l’expression paradoxale de notre existence nationale et de sa faiblesse sur le plan politique. Il nous faut mesurer combien il est difficile de sortir du rang, de s’élever à un niveau jamais atteint, pour ceux qui n’ont jamais acquis dans leur histoire nationale la tradition d’exercer le pouvoir et de le tenir pour leur propre compte. C’est ce qu’on appelle ailleurs l’État profond, un État permanent – qui n’a pas que bon, on le sait ! – qui assure la continuité en s’affirmant dans la durée. Ce manque d’atouts peut expliquer, sans toutefois excuser, tous ces combats abandonnés prématurément, avant leur véritable dénouement, par une direction politique immanquablement ramollie. Cela doit bien compter pour une bonne moitié de nos déboires.
Je me demande où se cache notre meilleure source d’inspiration. Elle se trouve peut-être dans l’histoire exceptionnellement inspirante de la Nouvelle-France. Un modèle sans égal dans les annales des colonisations européennes, comme le rappelle justement Madame Morot-Sir. Une exemplarité dénigrée à tort et à travers, et qu’on a même renoncé à transmettre. Serait-ce parce qu’il s’agit là d’une rare histoire d’alliances réussies et d’intrépides gagnants ? Plus récemment, elle se trouve aussi cette inspiration, cet encouragement, dans les éclatants succès que nous avons connus dans tous les domaines. C’est pourquoi, en dépit de notre piètre performance en politique, nous ne devrions pas nous contenter de ce petit pain d’un statu quo constitutionnel qui nous a été imposé par des autorités étrangères.
Le statut politique du Québec doit changer ! Et pour le changer nous avons de nombreux défis à relever. Sans tradition d’autonomie politique et sans enracinement dans la machine d’État, il nous faut faire notre glace en patinant, innover, et, surtout, travailler à briser le funeste réflexe qui nous porte à accrocher nos patins aux premiers signes de redoux.
Le poids de l’héritage de René Lévesque
Nous vivons aujourd’hui la continuité des positions prises à la fin des années 1960 et qui n’ont jamais évolué depuis. Tous les successeurs de René Lévesque ont repris son triste héritage, comme un legs positif, sans jamais le remettre en question. La lignée se voit chez Bernard Landry, poussant Françoise David à fonder Québec solidaire (FPU) et, à son tour, chez Pauline Marois incapable de rallier l’indépendantisme de JM Aussant. Combien de fois Lévesque n’a-t-il pas poussé ses opposants vers la sortie ? Cette attitude, qui va de pair avec la valeur facultative qu’il accordait à la cause nationale, a encouragé l’institutionnalisation du PQ comme simple parti d’alternance provinciale. Les forces se sont forcément cristallisées, peu à peu, produisant une véritable division nationale des Québécois. C’est à ces résultats déplorables, c’est à ces fruits indigestes qu’il nous faut juger de l’arbre péquiste.
Oui, les Québécois ont connu de belles occasions de se réjouir et de fraterniser en cinquante ans, dont ces magnifiques fêtes nationales sur le Mont-Royal. Mais pour ce qui est du fondamental, l’avenir politique du Québec, tout ce qui a trait au domaine du pouvoir et de nos droits, nous n’aurons connu que des échecs : le Canada, d’esprit multiculturel et protestant, sec et dépourvu de magnanimité, ne nous a jamais rien cédé. Il a même durci et consolidé sa position, resserrant son emprise sur notre destinée à chaque fois qu’il le pouvait.
Parallèlement, il faut voir cette chute comme la conséquence de combats si mal planifiés qu’ils ne pouvaient conduire qu’à la défaite. Avec un bilan aussi traumatisant, pas étonnant que le Parti québécois veuille parler de n’importe quoi, sauf de souveraineté, cause pour laquelle sa cote de crédibilité n’a cessé de fléchir. Pas étonnant non plus que le discours politique sur notre destin national soit devenu si rachitique et cynique. Maintenant que le décor est planté, poursuivons dans l’exploration des causes moins évidentes de notre chute. La quatrième partie de cette série fera l’objet de ce décryptage.
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On peut lire la première partie de cette série ici et la deuxième partie à cette adresse.