Je fais partie des plus radicaux des radicaux, selon John James Charest, c’est-à-dire de ceux qui pensent que le manifeste du FLQ, en 1970, était plein de vérité. Je ne suis pas seul. D’autres radicaux pensent la même chose, par exemple Jacques Parizeau, un homme d’État d’une tout autre stature que le directeur du markéting du PLQ, John James Charest. Comme des milliers d’autres Québécois, je trouve que le manifeste du FLQ a peu vieilli. Certains passages pourraient décrire le Québec d’aujourd’hui, qu’une clique de requins voraces est en train de piller, de corrompre et de dénaturer.
Je suis sans doute même un ultraradical, aux yeux de John James Charest, parce que je le considère comme un traitre à la nation québécoise. Qu’il me poursuive pour diffamation s’il le veut. Les preuves des méfaits du premier ministre à temps partiel abondent. Quand il aura perdu le pouvoir, après les prochaines élections, des enquêtes ne manqueront pas de le démontrer. Manifestement, sa véritable allégeance va non pas à sa patrie, mais à ceux qui lui versent l’autre moitié de sa rémunération. Tout le monde le sait. Mais il y en a qui trouvent commode et lucratif de se fermer les yeux et de se boucher les oreilles.
L’État québécois est devenu un bar ouvert où les patrons de John James Charest peuvent se servir à volonté. Le Québec est livré en pâture aux vautours des éoliennes, du free mining, des gaz de schiste et des garderies profitables. Et, comble de la trahison, John James Charest, le premier ministre rapetisseur de grand peuple, vient de lui annoncer que la meilleure façon de défendre le français est d’envoyer plus d’enfants à l’école anglaise.
En plus de chercher à flétrir tous les Québécois qui se rassemblent dans le formidable lieu de débat qu’est Vigile, John James Charest reproche à un ancien felquiste de s’être assagi et de vouloir employer les mots plutôt que les bombes. Que veut exactement le premier ministre? Que les anciens felquistes mettent des bombes plutôt que des affiches autour des bureaux de circonscription de sa bande de collabos?
Il dit ce qu’il veut, John James Charest. Est-ce que nous l’en empêchons? Il a toutes les tribunes pour se faire entendre. Pendant ce temps, ses patrons nous bâillonnent, ce qui explique l’existence de Vigile. Pourtant, contrairement à lui, qui préconise le musèlement et la stigmatisation comme façon d’échanger avec son peuple, nous sommes heureux qu’il ait toute cette liberté de s’exprimer, une liberté mille fois plus grande que la mienne ou celle des autres citoyens ordinaires. Nous en sommes heureux parce que John James Charest nous fournit ainsi quotidiennement des preuves de sa mauvaise foi. Nous ne voulons surtout pas qu’il cesse de parler. Mieux encore, nous serions enchantés qu’il se joigne à nous sur Vigile, au lieu de décrier les députés du Parti Québécois qui l’ont déjà fait.
Il faut aux Bernard Drainville un courage qui semble manquer à John James Charest, car nous sommes loin d’être complaisants à leur égard. M. Drainville a déjà essuyé des critiques sévères de ma part. Pourquoi John James Charest n’écrit-il pas sur Vigile? S’il a de bons arguments, il n’a qu’à venir les défendre avec son armée de conseillers et d’avocats réunis dans la fraternité du copinage.
Que John James Charest vienne nous dire en quoi il est radical de vouloir vivre comme les autres peuples normaux et libres. En quoi est-il radical de vouloir que le français soit la langue nationale de tous les Québécois, quelles que soient leurs origines? En quoi est-il radical d’adhérer aux idéaux républicains et de refuser l’apartheid linguistique?
C’est lui, John James Charest, le radical, avec son déni radical de l’état d’asservissement du Québec, de la corruption qui gangrène son parti et s’est propagée dans l’appareil étatique, de la prédation pratiquée par ses patrons ainsi que de l’anglicisation et de l’acculturation de notre nation.
Je n’aurai pas, comme John James Charest, la lâcheté de me cacher derrière l’immunité parlementaire. John James Charest, le traitre et le collabo en chef d’Ottawa, est un radical de la dépendance, un extrémiste de la servitude, un fou furieux de l’exploitation de l’homme par l’homme et un terroriste du capital parasitaire.
Contre les lois, l’argent, les médias, la police, les juges et l’armée qui étouffent la nation québécoise, nous n’avons que notre courage et les mots. Mais pour John James Charest, c’est encore trop. Il faudrait en plus que nous soyons muets.
Pour la LIBERTÉ d’expression
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