La raison de tout ça

Cependant, je crois que chaque personne qui pense un tant soit peu. Que chaque citoyen qui se questionne sur la place qu’il occupe dans le monde, dans son pays, dans son quartier, dans sa vie, peut avoir une philosophie sans être un philosophe. En d’autres termes, chacun est libre, si il s’est défait, préalablement, de la pensée facile du je-m’en-foutisme tant propagée par nos médias et nos gouvernements, d’établir ses propres règles de vie. Ce n’est que logique. Qui n’a pas, consciemment ou non, un code de conduite assez flexible pour s’adapter à tous les événements, et ils sont très nombreux, que nous vivons dans notre quotidien. Quelque chose qui donnerait un sens à tout cela, quelque chose qui nous définirait dans cette marée humaine à la moralité parfois douteuse.

Je n’ai pas la prétention de dire que j’ai raison.

Mais je crois que ce code, que l’on soit de ceux qui s’informent, qui dénoncent, qui agissent ou bien de ceux qui se couchent, qui abdiquent, qui collaborent, se concrétise chez chaque individu par les passions qui l’animent. Pour certains, se sera le hockey, pour d’autres, l’environnement, la danse, la famille, le statut social, l’accumulation de biens inutiles et coûteux, le travail, le plaisir… Ça prend de tout pour faire un monde comme qu’y disent. Même des libéraux et des conservateurs, des lâches et des hypocrites. Mais si sa prend de tout, il faut bien qu’il y ait aussi des gens pour qui la justice, l’honneur, la fierté, la liberté, la détermination et le courage sont encore des valeurs qu’il faut chérir et appliquer dans la vie de tous les jours. Tout est une question d’équilibre. Pour ce que j’en pense, le citoyen dont je parle en haut du texte, vous peut-être (?), oui vous qui vous questionnez envers ce système, envers cette caste qui, continuellement, nous traites de bétails électorales, de tribus arriérées faites pour être exploiter à loisir, valez, méritez, devez avoir mieux que ça! (et je ne parle pas que de Charest…). Pour ce faire, il n’y a que deux barrières à franchir, mais elles sont, désespérément, trop grosses pour la majorité d’entre nous. Et j’ai nommé : la conscience et la motivation. Prendre conscience de la réalité qui nous entoure, tant du coté individuel que collectif, et avoir la motivation, la force, de vouloir changer cette réalité si elle nous déplait. Mais, malheureusement, on va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part…

De la pensée aux gestes

Après avoir bien remué toutes ces informations, ces pensées, ces constatations, (à dire vrai, après une semaine ou deux) je me suis demandé : Pis toi Pier-Marc, c’est quoi ta raison ? Pourquoi fais-tu tout ce travail pour ce projet, cette cause, ce destin, rejeté par tes frères et sœurs à 2 reprises ? Pourquoi le fais-tu, en plus, avec une foi : aveugle, profonde, inébranlable, parfois contagieuse, qui semble ne vouloir jamais s’éteindre ? Il doit bien y avoir d’autres choses qui pourraient occuper ton temps, mais surtout ton esprit, qui serait digne d’attention, non ? T’sais, les causes nobles, ça courent les rues : l’environnement, le «pimpage» de char , la paix dans le monde, être membre du parti conservateur , ta santé, un petit «pimpage de bras peut-être (?), la famine en Afrique, la surconsommation au Mc’Do. Les choix sont immenses ! Dans le pire des pires, pourquoi ne te fous-tu pas de tout ? C’est bien plus simple, reposant et économique, non ? Come on, va t’acheter un X-Box pis une grosse TV HD. Tu ne le regretteras pas, insouciance et abrutissement compris ou argent remis !

NON TABAR…, TROP C’EST TROP !

Voilà la simple réponse à mes questions. Trop c’est trop. Simple, efficace, mais lourd de sens, difficile à concrétiser. Pourquoi tant de luxe, de divertissement, quand on a juste une vie a vivre ? Je veux bien avouer que toutes les nouvelles technologies, IPhone, X-Box et compagnies, c’est bien plaisant, mais est-ce que la vie se résume vraiment a ça? Trop de distraction inutile, c’est trop. Est-ce trop demander, est-ce trop exigeant, de bien vouloir avoir une parcelle de nous-même, si petite soit-elle, qui rêverait d’un avenir, d’un projet collectif ? Serait-il possible que nous soyons dédiés à quelque chose de plus ? Pourrait-on supposer que notre vie, notre trace sur terre, lorsque celle-ci se sera effacée, ne vaille pas la peine d’être vécue, s’il n’y a pas une cause, une lutte, qu’il faille mener à terme ? Trop de cynisme, c’est trop. Pourquoi faudrait-il laisser notre état, qui est toujours supposé refléter notre société, si je me souviens bien, n’être que l’ombre de lui-même, tellement il est paralysé par le subtil fléau des enveloppes brunes ? Pourquoi le laisse-t-on marchander à loisir, mais surtout à rabais, les ressources dont-il serait supposé être le grand protecteur, le grand bénéficiaire ? Le plan Nord ne serait-il pas un pas en avant vers notre mort, écologique, économique et énergétique ? Trop de corruption Libérale, c’est intolérablement, trop.

Pour revenir au titre de ce paragraphe, j’aimerais revenir sur une question que j’ai écrite plus haut : Pourrait-on supposer que notre vie, notre trace sur terre lorsque celle-ci se sera effacée, ne vaille pas la peine d’être vécue, s’il n’y a pas une cause, une lutte, qu’il faille mener à terme ? Je crois qu’ils (le titre et la question) sont intimement liés. En fait, ils seraient, littéralement, la raison de tout ça. Pour ma part, et pour revenir à cette philosophie dont je parlais plus haut, j’ai comme profonde conviction, comme code de conduite, qu’il n’y a aucune cause qui vaille la peine d’être menée, excepté celle de notre libération nationale. Je ne dénigre pas les militants des autres mouvements sociaux (ex : écologistes, étudiants, syndicaux,..) qui existent au Québec, ça prend de tout pour faire un monde. Mais moi ma lutte, c’est l’indépendance. Pas la souveraineté-provincialiste, l’indépendance! Et quand ta lutte c’est l’indépendance, concrétiser ça dans la vie de tout les jours c’est pas vraiment compliqué, si on y pense un peu. Je suis conscient de se qui se passe dans mon pays et je suis motivé à changer cette réalité car elle me déplait. Donc, naturellement, je passe de la pensée aux actes. Je prend la parole quand je peux le faire : au travail, avec mes amis(es), en famille, en classe, dans la rue,… J’écris à temps perdu. Je milite sur le terrain lorsque la conjoncture travail, école, «taches domestiques» le permet. J’agis à la hauteur des moyens dont je dispose, aussi modique soient-ils, pour ce que je crois être une cause juste, équitable, inévitable et immensément ardue.

Pour résumer,
Ce texte finira par une petite mise en garde :
Aux donneurs de leçons aux arguments pas très fiables, coloniales,
Ceux qui pensent que mon combat est illégitime, abusif ou infondé,
Ceux qui me taxeront de méchant séparatiste, de terroriste,
Ceux qui ne comprennent ni mes mots, ni mes gestes,
Sachez que je n’excuse ni votre ignorance et votre incohérence,
Et encore moins, le déni que vous affichez envers notre survivance.

Pier-Marc Corriveau
RRQ section Québec

Nous Vaincrons !

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