Débat des aspirants à la direction du PQ : L’analyse de la Fédération des Canadiens-Français

LE RÉFÉRENDUM NE S’APPLIQUAIT PAS À NOTRE CAUSE TANT QUE NOUS NOUS RÉCLAMIONS CANADIENS-FRANÇAIS.
Le référendum a pu sembler nécessaire parce que nous sommes devenus Québécois. Acquis graduellement à la honte de notre identité historique, comme le plaidait avec éloquence Pierre Elliott Trudeau depuis 1950. Il aura eu gain de cause. Québécois de 1976, le référendum c’était renoncer aux évidences de notre légitimité pour tenter de la retrouver plus tard. C’était jouer aux dés avec un destin national qui pouvait s’en passer.
Le référendum n’a jamais été nécessaire pour discuter de nos droits, car nos droits sont inscrits dans l’histoire. Notre existence et notre désir de vivre est né dans la violence d’une conquête. Notre droit à la liberté n’a pas été nié par référendum mais par la violence. Il fallait être fou ou vendu pour réduire nos droits nationaux, pour les rendre conditionnels à un référendum gagnant. Le néo-nationalisme venait de nous tirer une balle.
Il n’y a qu’une seule page du livre Option Québec où René Lévesque parle de notre histoire, mais c’est sans mentionner nos droits historiques. Ce fut donc facile pour un Claude Morin clandestin, collecteur de fonds de la GRC non déclarés au fisc, de faire accepter l’idée par Lévesque. Comme on le sait, Morin avouera de son plein gré. L’idée du référendum, qu’il trouvait géniale, lui était venue de rencontres séparées avec trois mandarins du pouvoir fédéral en 1969. Quelque temps avant la crise d’octobre. Bon cop Bad cop. Les deux piliers de la stratégie dévastatrice du fédéral.
Mais les péquistes ont toujours préférés ventiler de l’encens devant les dépouilles de Lévesque et de Parizeau au lieu de se questionner. Pour tout alibi, ils se contenteront de faire du peuple leur souffre douleur : « c’est le peuple qui n’a pas suivi ». Faute d’avoir fait leur examen de conscience, indispensable, les péquistes se condamnent comme Sisyphe, à revivre leur triste histoire. Comme le disait Marx, et sur ce coup le philosophe voyait juste car peu y échappent, même pas Frédéric Bastien. Dans mes mots : Si parfois l’histoire se déroule une première fois comme une tragédie, elle se répète un peu comme une grimace.
Gilles Verrier
Président provisoire,
Fédération des Canadiens-Français
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