CAQ en stock

Bref, si le PQ c’est le Titanic (comme les caricaturistes se tuent de façon quasiment suspecte à le répéter), la CAQ c’est la nef des fous.

La Coalition Avenir Québec de François Let’s Go semble promise à un avenir radieux, du moins c’est ce que les médias répandent jusqu’à plus soif depuis plusieurs mois, question d’influencer les sondages (dans le bon sens) et de préparer l’opinion publique en vue d’un prochain appel aux urnes. Certains se souviendront que Legault n’avait encore rien dit de son programme que déjà le Journal de Montréal – habile dans le caquetage davantage que dans le reportage – le sacrait futur sauveur du Québec. La CAQ n’atteignait même pas le poids d’un grain de sénevé que déjà elle bénéficiait d’une couverture médiatique intense et inespérée, publicité gratuite et – le bon Dieu le sait et le diable s’en doute – intéressée de la part de PKP), qui, bien entendu, n’est pas offerte à tout venant… autant en emporte Aussant.

Dans les rangs souverainistes, toutes tendances confondues, on semble craindre ce qui pourrait devenir un plébiscite en faveur de la CAQ. Et pour cause, après des gouvernements successifs libéraux, l’arrivée d’un parti crypto-fédéraliste ne peut que retarder et repousser l’avènement de l’indépendance, déjà pas mal hypothéqué par nos souverainistes mous et mollassons. D’autres au sein de la famille souveraino-indépendantiste font dans le déni. Il s’agit de ceux-là mêmes qui ne pouvaient pas imaginer l’arrivée de l’ADQ comme opposition officielle il y a quelques années ni déceler la vague orange en mai dernier. Je ne veux pas être prophète de malheur, mais oui, la CAQ peut remporter le pactole aux prochaines élections… si nous n’y prenons garde.

Cette coalition (se consoleront sans doute comme ils peuvent certains) n’est pourtant qu’un salmigondis, qui propose aux Québécois – surtout à ceux qui sont frileux – un buffet chinois (vous connaissez tous ces restaurants « asiatiques » qui offrent au menu de la pizza, des tacos et du bœuf stroganoff, question de plaire à tous et d’empocher en conséquence). On entend même que des fédéralistes, des nationalistes, voire des indépendantistes, tant de gauche que de droite, s’y vautreraient, copains comme cochons. Let’s go Legault !

Embrassez qui vous voudrez. Bref, si le PQ c’est le Titanic (comme les caricaturistes se tuent de façon quasiment suspecte à le répéter), la CAQ c’est la nef des fous. Mais, respirons par le nez, il doit bien y avoir quelqu’un qui tire les ficelles quelque part dans cette auberge espagnole. A qui profite le crime ? Personnellement, mon idée est faite depuis belle lurette : la CAQ est un parti fédéraliste, point à la ligne. On ne peut pas être à la fois au four et au moulin. Il n’y a rien de nouveau au soleil, ou, comme disaient naguère les maoïstes chinois, rien à attendre des seigneurs de la guerre, sinon que ce parti aspire à remplacer les Libéraux et à faire perdurer le fédéralisme de merde jusqu’à la fin des temps. Et je ne pense pas me tromper en disant que ce n’est pas tout à fait ce que nous voulons comme indépendantistes. Ah, que non !

Bref, il n’y a pas cinquante-six solutions, sinon que de leur faire la vie dure et de les démasquer pour ce qu’ils sont vraiment et non ce qu’ils prétendent être. Le RRQ est engagé dans ce combat depuis sa naissance et ce n’est pas demain la veille qu’il abdiquera. Que tous les caquistes, adécaquistes, pé-cuistres et autres enquiquinistes se le tiennent pour dit : ils nous trouveront sur leur chemin tout au long de 2012 ! Amis lecteurs, joignez les rangs de la Résistance !

Posted in chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois.