Appui à la création de Climat Québec

J’ai dernièrement reçu un message de Martine Ouellet. Elle disait vouloir me rencontrer pour me proposer un beau projet. J’aime beaucoup Martine Ouellet. Ça me faisait donc grand plaisir d’accepter son invitation.

Et c’est ainsi que Martine Ouellet, la grande dame du Québec, débarque de son char électrique pour mieux visiter mes marais désormais minuscules. Elle est coiffée d’un beau bonnet tout de laine blanche constitué et elle se protège des éléments printaniers par un beau manteau, de beaux vêtements. Elle est bien mise, quoi. Beaucoup plus que moi en tout cas. Moi qui ai eu les deux jambes dans des « botterlots » toute la matinée. Je suis plein de bouette pour mieux accueillir ses propos. Tout sale d’avoir roulé des heures durant dans des milieux humides qui survivent de peine et de misère aux passages nombreux des grands boulevards de nos banlieues de plastique ; j’y recherche là des amphibiens ou des reptiles que je me plais à photographier pour mieux les faire connaître aux gens. C’est ma façon à moi de contribuer à leur sauvetage urgent. En trame de fond pour accompagner nos dires à venir : le chant assourdissant de milliers de rainettes faux-grillon qui, à défaut de chanter la liberté comme les crapauds de Félix, appellent avec l’énergie du désespoir un avenir qui a tout à fait le droit d’exister.

Et c’est là que Martine retire ses gants blancs et attaque le vif du sujet : elle fonde un nouveau parti indépendantiste à saveur révolution verte et elle me propose de le joindre. J’hésite devant l’ampleur de la tâche titanesque qui se dessine dans mon esprit. Mais mon hésitation ne dure que quelques secondes seulement. C’est Martine Ouellet après tout ! Une femme brillante, courageuse et déterminée pour qui j’éprouve un immense respect qui me demande de combattre un monde qui, de manière suicidaire et bêtement, refuse de changer.

Depuis quelques années, je me tenais bien tranquille, me contentant d’observer les profondeurs du Saint-Laurent ou de scruter la vie à travers les quenouilles. Ma tuque de patriote était bien rangée dans mon armoire, mon pavillon fleurdelisé bien abattu. Inconsciemment, je devais attendre le bon moment pour clamer de nouveau la liberté pour nous, et le respect de la vie qui nous entoure. On dirait bien que ce bon moment est enfin arrivé.

De par ma formation en histoire, j’ai bien étudié le mouvement indépendantiste québécois. Je l’ai aussi animé de ma modeste façon à une époque de plus en plus lointaine ; j’espérais renverser les monuments érigés à nos détriments. J’ai toujours trouvé que ce mouvement savait mieux que tous les autres comment s’incarner dans la vraie vie des gens d’ici. Améliorer leur sort, pour mieux redresser leur dignité, il faisait ça admirablement. Et puis, en cours de route, et à coups de carriérisme mal placé, il s’est perdu, il s’est étiolé. Il est devenu la pâle copie de ce qu’il fut. Et on fait aujourd’hui face à un mouvement déconnecté et en lambeaux, un immense et triste « champ de ruines » qui se demande encore ce qui a bien pu lui arriver pour en être arrivé là.

On n’est toutefois pas obligé d’accepter cela. S’il y a une chose que je sais et dont je demeure profondément convaincu, c’est que la politique demeure malgré tout le meilleur levier pour renverser ce qui doit l’être. On doit s’y investir si on veut vraiment changer les choses. Mais il faut le faire de la bonne façon. Pour les bonnes raisons. C’est ce qu’il m’est enfin proposé. J’embarque donc dans ce projet difficile, mais ô combien nécessaire, avec joie et honneur.

À ce titre, je tiens à remercier Martine du plus profond de mon cœur. Grâce à elle, je peux enfin marier les deux causes de ma vie. C’est-à-dire la protection de cette nature que j’aime tant, et la liberté des gens d’ici. Quoi demander de mieux comme projet de vie ?

Patrick Bourgeois, militant indépendantiste et environnementaliste

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Un commentaire

  1. Ben voilà! Y’a pas de hasards. J’ai vu Martine dans une tite salle bondée de L’île Noire. Pendant qu’elle recevait le coup de pied de l’âne des médias (frapper la cavalière au sol), elle maintenait sa détermination pour la Nation. J’ai vu Patrick Bourgeois dans la vase, après l’avoir suivi contre le Prince Charles, forteresse rue Bleury. la broue dans le toupet!
    Les pandémies se suivront mais les visionnaires seront au pouvoir: on ne se goinfrera plus de tartelettes au soleil quand les virus grignoteront à nouveau nos seuils. Longue vie à Climat Québec.

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