À vos marques

Je me suis rendu, le 20 janvier dernier, au souper-rassemblement pour la candidature de Xavier Barsalou-Duval qui vraisemblablement se présentera dans Verchères-Les Patriotes pour le Bloc Québécois en octobre de cette année. Quand je suis arrivé sur place, j’ai rapidement compris que la soirée serait un franc succès. Le restaurant Le Barbù, où le tout se déroulait, était bondé et il s’en dégageait une forte odeur d’enthousiasme. Je suis entré dans la place et comme j’étais seul, je me suis installé au bar, déterminé à étayer les discours de quelques bons whiskys. L’ambiance était allumée, la liste des orateurs variée, la foule bigarrée. Une de ces assemblées hétérogènes où l’on peut apercevoir autant de jeunes blancs-becs que de vieux débris. Un mélange disparate de vestons-cravates, de jeans troués, de femmes en tailleurs, de filles en collants, de hipsters barbus, de porteurs de casquettes du CH, bref, un public digne du Bloc. Le Bloc qui se doit de rassembler TOUS les indépendantistes. Le Bloc qui se veut l’unique barque dans laquelle doivent prendre place tous ceux qui se pensent Québécois au lieu de se penser Canadiens afin de quitter le rivage de la dépendance, de traverser le fleuve houleux de l’affranchissement et d’enfin toucher terre en territoire libéré.

Dans la salle, il y avait des onistes, des péquistes, des solidaires, des verts, des abstentionnistes et probablement même des transgenres végétaliens allergiques au gluten et au lactose amateurs de black-métal scandinave qui ne votent qu’avec un crayon de menuisier lorsque les élections ont lieu une journée d’éclipse solaire quand nous sommes en année bissextile. Des gens de gauche comme des gens de droite. Des indépendantistes, crisse! Au Bloc, nous nous devons de laisser au vestiaire nos divergences d’opinion sur la tangente que devra prendre le Québec quand il sera libre. Nos idées qui partent dans tous les sens sur la gouvernance éventuelle de notre pays futur, il nous faut les plier en quatre et les glisser dans cette petite poche de jeans. Vous savez? Celle qui ne sert jamais à rien. Et si vous êtes une de ces filles en collants que j’évoquais plus haut, vous trouverez bien une place pour les ranger…

Évidemment, tout le monde comprend que le Bloc ne recherche pas le pouvoir. Son rôle réside ailleurs. Il est un mouton noir, un trouble-fête, un semeur de pagaille, un empêcheur de tourner en rond. Appelez-ça comme vous voulez, il doit se pointer à Ottawa en ricanant et en se frottant les mains. Comme un petit trublion qui s’apprête à lancer une bombe puante dans sa garderie. Comme un renard dans le poulailler. Parce que ça suffit de jouer les victimes. Renversons les rôles et soyons les prédateurs. Disons-nous, pour une fois : «On va les manger, les tabarnaks!» au lieu de rester là à trembler en protégeant nos oeufs. Il faut saccager le poulailler. Il faut que les poules cessent de pondre tellement elles ont peur. En fait, nous devons rendre l’entreprise canadienne inefficace. C’est à nouveau le moment de planter des 2×4 en bon bois québécois dans les engrenages de leur fédération. Nous nous sommes retenus assez longtemps, l’heure est venue de pisser à l’unisson dans l’huile à transmission! Si l’on considère le Canada comme un rocher, imaginons que chaque candidat élu pour le Bloc est un bâton de dynamite chargé de le faire éclater. Le rôle des militants est de forer le rocher afin d’y introduire la dynamite…

Bon, naturellement, ce n’est pas tout de le dire. Ça va prendre des votes, beaucoup de votes. Et pour avoir le plus de «X» possibles dans les urnes en octobre, il va falloir convaincre le Québec de renouer avec sa vieille, très vieille tradition de contestation qu’il a presque entièrement délaissée depuis plus d’une décennie. C’est pourquoi je vous invite tous à prendre votre carte de membre du Bloc et à militer activement en vue de la campagne électorale fédérale de 2015. C’est ce que je ferai moi-même et j’espère vous côtoyer dans la lutte. Je vous invite aussi à contacter les candidats et candidates dont les noms seront dévoilés au cours des semaines à venir pour les inviter à faire preuve de courage en laissant tomber les discours de victimes et à opter plutôt pour un ton ferme et combatif.

Soyons les enfants terribles et démontrons aux Québécois qui en ont ras-le-bol qu’ensemble, tous unis sous une même bannière, on peut joyeusement foutre le bordel et créer un climat propice à la libération de notre nation. Indépendantistes de toutes allégeances : à vos marques, prêts, bloquez!!!

Publié le chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois et étiqueté , , , , , , .

3 commentaires

  1. L’étiquette fouteur de trouble est accolée au Bloc par nos adversaires principalement. Le bloc était bon pour faire de la recherche et mettre à jours les vices du gouvernement majoritaire. Le NPD a foutu à la poubelle tout ce travail, une fois élu. Et disons le franchement, un farce, en matière de rapport de force. Je vois plutôt le Bloc, comme le seul parti fédéral indépendantiste. C’est loin de ce que nous avons au provincial. Mais c’est le seul parti qui en occupant des sièges à Ottawa nous garantis un rapport de force. J’vois les sièges à Ottawa comme un entraînement pour en avoir à l’ONU. Rien de plus. Dans mon équation de l’indépendance. Trois champs: Fédéral, Provincial et le peuple. Les deux premiers n’ont qu’à se soucier du pouvoir. D’avoir le plus de sièges possible à Québec et Ottawa. Le peuple est celui qui n’a pas de votes à quémander, et aucune promesses à rembourser une fois élu. Il est le seul qui peut déplaire sans que ce soi un désavantage politique. Au peuple de s’organiser, de faire pression sur le pouvoir. Mais c’est une perte de temps de faire pression sur un pouvoir qui n’a même pas eu le mandat de considérer la libération de notre peuple.

  2. Très bon texte!!! Même chose pour les rassemblements de PKP!!!!

    « Qu’on cesse de Tataouiner! » – Jacques Parizeau

    « Comme si la lutte de libération nationale n’était pas, en soi, un projet de société. Le bateau coule et des passagers veulent discuter de l’aménagement intérieur de la chaloupe.
    Ramons, câlice!
    On discutera ensuite de la couleur de la casquette du capitaine ou de la forme des rames. L’indépendance n’est pas le paradis. Ce n’est pas la solution à tous nos problèmes. Mais il s’agit de choisir enfin. Ou le statut de nation annexée à jamais, ou la liberté. » -Pierre Falardeau
    https://www.facebook.com/?ref=tn_tnmn#!/photo.php?fbid=814706001876898&set=a.411895315491304.109350.100000125182568&type=1&theater
    Mes adversaires, ce sont les fédéralistes orangistes (Libéral, Conservateur ou NDP et leurs alliés stratégiques) et j’en ai les mains pleines!!!

Comments are closed.