Serrer les rangs

Il y a peu, j’aurais dit qu’un nouveau parti ne peut pas espérer prendre le pouvoir rapidement, sans s’être rôdé au fil de quelques scrutins. Mais avec ce qui est arrivé le 2 mai, je dois changer mon fusil d’épaule. Tout peut arriver et n’importe comment. Une tarte en vacances à Las Vegas et qui ne parle même pas français peut être élue dans la Mauricie, alors, il est tout à fait possible que les CAQueteux forment le prochain gouvernement. Sera-ce un drame ?

À droite, ce gouvernement sera. Sans les faiseux à Deltell peut-être moins. Mais il est certain que ceux-ci ne vendront pas leur peau sans imposer certaines concessions. Le Québec risque ainsi de subir une accélération de sa marche vers la droite. Et les solutions que cette droite propose ne sont en rien prometteuses d’un avenir rose pour le Québec. Enfin, c’est mon opinion.

Mais une chose demeure. Et c’est que tant et aussi longtemps qu’un parti indépendantiste sautera son tour en ce qui concerne la prise du pouvoir, tant et aussi longtemps que le Québec s’éloignera du seul statut digne de ce nom qui lui convienne, c’est-à-dire celui de pays. Le traître à François Legault l’a bien dit : c’est la souveraineté qui nuit au développement du Québec, ce n’est pas le Canada ni la soumission politique ni les compagnies qui pillent nos richesses naturelles. C’est la souveraineté.

Il est carrément vomitif de voir que l’équipe qu’a réunie Legault pour l’appuyer dans son entreprise de démantèlement du Québec est en bonne partie constituée de bons vieux péquistes. Je pense entre autres au Kermitt la grenouille de Montmorency : l’ex-député dans le cabinet Landry et j’ai nommé Jean-François Simard. Ce dernier fait du maraudage dans les rangs dits souverainistes et collecte de l’argent pour son menteur…et son mentor. Je me rappelle de cet avorton à Simard alors qu’il était étudiant en même temps que moi à l’Université Laval. Il militait chez les jeunes péquistes du campus. Il patrouillait le campus pour parler du PQ, mais bien souvent du pays. Et maintenant ? Il prétend, en chœur avec les autres têtes à claques, que c’est la souveraineté le problème. Je déteste profondément les revireux de vestes.

Il me semble que le dossier national en est une trop sérieux pour qu’on s’y engage autrement que très sérieusement. Quand tu prends la décision de militer, il faut que tu aies réfléchi aux tenants et aux aboutissants de la cause. Il faut que ta réflexion soit suffisamment étoffée, élaborée, pour que tu ne te comportes jamais comme une sale girouette qui change d’opinion au gré des vents dominants.

Un militant peut très bien décider, pour des raisons X ou Y, de cesser son engagement politique. Eu égard à cela, je ne puis rien dire. C’est son strict droit. Mais je vomirai toujours ceux qui passent d’un camp à l’autre, par opportunisme le plus vil. Qu’ils passent des libéraux au Bloc ou au PQ n’est pas mieux. Que des traîtres eux aussi.

Face aux CAQueteux qui grenouillent comme jamais, qui s’organisent sans répit, qu’avons-nous à opposer ? Une gauche indépendantiste complètement désarticulée, un PQ à la dérive, sans véritable capitaine pour tenir la barre. On parle de plus en plus d’états généraux, d’alliance électorale. Tout ça est très bien. Mais pour que cela fonctionne, il faudra que le PQ se mette enfin les yeux en avant des trous. Il n’est plus dans une position pour imposer ses diktats. Cela signifie qu’il devra faire des concessions au reste du mouvement indépendantiste. Et à tout le mouvement, à toutes les tendances.

Parallèlement à cela, au Réseau, nous poursuivons notre travail de solidarité internationale. Ces dernières années, je me suis évertué à dénicher des appuis au mouvement indépendantiste québécois en Bretagne, en Pays Basque, en Galice et en Catalogne. D’autres ont pris la relève. Un de nos représentants était dernièrement en Afrique. Un autre s’envolera bientôt pour Paris afin de participer à la fête de l’Humanité. Il aura l’occasion de rencontrer des porte-parole de la gauche mondiale.

À l’évidence, on n’aura jamais trop d’amis pour mener à bien la mission que nous nous sommes confiés et qui consiste à faire enfin du Québec un pays !

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