Les indépendantistes bravent Ottawa dans la rue

Dimanche, à Gatineau, environ deux-cents indépendantistes québécois ont fait fi de la pluie et sont descendus dans la rue pour braver le pouvoir néocolonial d’Ottawa, dont le Parlement se trouve à moins d’un kilomètre du trajet de la Grande marche pour l’indépendance, qui avait lieu simultanément dans dix villes du Québec. Les marcheurs de l’Outaouais ont scandé leurs slogans indépendantistes devant les immeubles où, chaque jour, une colonie de fonctionnaires anglo-canadiens aux ordres de l’occupant viennent travailler en anglais, bafouer le droit des Québécois de parler leur langue chez eux et favoriser la dilution de la nation québécoise dans le magma fédéral.

De nombreuses personnes ont affiché de larges sourires au passage de la marche, et de nombreux automobilistes ont fait entendre des coups de klaxon approbateurs. Si des Québécois sont obligés chaque jour de servir l’occupant pour récupérer une partie de l’argent qu’il vient prendre de force dans les poches de leurs compatriotes, soutenu par son fisc, sa police, son armée, ses lois et ses tribunaux illégitimes, ils n’en gardent pas moins leur fierté et leur attachement profond à leur seul pays véritable, le Québec. Que quelqu’un se tienne debout avec courage, et ils en ressentent tout de suite un grand réconfort.

Tel que prévu par les organisateurs de la marche en Outaouais, Louis-Philippe Dubois et Marc-André Provost, les indépendantistes se sont arrêtés devant la statue de Champlain, héros fondateur de la nation québécoise. Contrairement à ce que voudrait nous faire croire Ottawa, Champlain n’a absolument rien à voir avec le régime monarchique auquel la nation québécoise a été intégrée de force, dans le sang, la douleur et l’humiliation. On se rappellera que le personnage de Samuel de Champlain a été honteusement récupéré par Ottawa en 2008, lors du 400e anniversaire de la fondation de Québec, dans le cadre d’un détournement de l’histoire orchestré par le criminel de guerre Stephen Harper, bourreau du peuple afghan, sympathisant des exterminateurs de Palestiniens et héritier des génocidaires Wolfe, Amherst, Moncton, MacDonald, Mackenzie-King et compagnie. Harper est allé jusqu’à prétendre que sa gouverneuse générale non élue, qui se prend pour un chef d’État et une autorité morale, mais qui n’est rien d’autre qu’un instrument de relations publiques pour le gouvernement, serait l’héritière de Samuel de Champlain.

Aujourd’hui, alors que la reine d’Angleterre s’apprête à visiter ses sujets du Canada, le même Harper ose affirmer ceci: «Tous les Canadiens et Canadiennes sont impatients d’accueillir Sa Majesté. La Couronne se maintient comme symbole de l’identité canadienne, les unifiant quelles que soient leur origine et leur région. Canadiens et Canadiennes éprouvent une grande affection et une grande estime à l’égard de Sa Majesté et de la famille royale, sentiments visiblement réciproques.»

De telles paroles sont odieuses pour les Québécois et montrent bien le mépris et l’arrogance qu’a pour eux le représentant officiel du complexe militaro-industriel et des sables bitumineux à Ottawa. En plus d’être un criminel et un architecte du pillage des ressources naturelles, Harper est un menteur et un manipulateur de la pire espèce qui voudrait nous faire oublier notre histoire et le rôle funeste qu’y a joué la couronne britannique.

Devant la statue de Champlain, dimanche, des orateurs se sont succédé, notamment Gilles Aubé, candidat du Parti Québécois dans la circonscription de Hull, et deux jeunes chefs de file indépendantistes, Marc-André Provost et Hamdi Souissi. Ils ont rappelé aux vaillants marcheurs que la souveraineté du Québec est plus nécessaire que jamais, malgré ce que voudraient nous faire croire le pouvoir de l’argent et du mensonge, notamment le président-directeur général du Québec, Paul Desmarais, avec ses journaleux à gages et son directeur du markéting, Jean Charest.

Les collabos d’Ottawa à Québec, une bande d’arrivistes corrompus et serviles dont la vraie nature est sans cesse plus évidente depuis qu’ils ont confisqué l’Assemblée nationale, sont en train d’essayer encore une fois de jeter de la poudre aux yeux des Québécois avec leurs illusoires promesses de renouvèlement du fédéralisme. Mais nous ne sommes plus dupes des tromperies fédéralistes. Nous avons déjà entendu le chant des sirènes de la minorisation. Nous savons qu’elles n’auront jamais rien d’autre à nous offrir que la honte de devoir quémander notre argent et des pouvoirs symboliques, à genoux devant Ottawa.

En nous proposant de réclamer l’exercice exclusif des pouvoirs en culture et en communications — ce qu’Ottawa n’acceptera jamais de toute manière, fort du jugement de la Cour suprême qui est à l’origine de la création du CRTC —, les minables profiteurs du Parti libéral du Québec pensent nous faire taire avec un hochet. Ils veulent que nous ayons comme grande ambition d’être maitres de notre folklore, pendant qu’Ottawa gardera la GRC, le SCRS, l’armée et son budget de 20 milliards par année, le pouvoir de nommer les juges, le pouvoir de déplacer les centres de décision à Toronto et le pouvoir de désavouer les lois du Québec.

Le Réseau de résistance du Québécois tient à féliciter les Québécois de l’Outaouais qui n’hésitent pas à monter aux barricades, comme ils l’ont fait dimanche, pour dire qu’ils ne reculeront jamais, même à quelques encablures d’Ottawa et qu’ils n’accepteront rien d’autre que l’affranchissement total de leur peuple. Ces fiers Québécois ne déposeront les armes que lorsque l’occupant sera rentré dans ses terres.

Nous devons choisir entre notre projet d’indépendance nationale et notre lente dissolution dans un régime monarchique auquel nous n’avons jamais adhéré librement, ni en 1763, ni en 1840, ni en 1867, ni en 1982, ni à aucun autre moment.

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