Le bâillon pour nous imposer une loi assimilatrice

L’actuel contexte québécois me ramène très souvent en tête les fameuses paroles du poète Claude Péloquin qui se retrouvèrent sur le mur du Grand théâtre de Québec en 1970: « Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves. C’est assez » ! Oui, c’est assez. Et la loi 103 est la goutte qui fait déborder le vase. Cette loi, qui est une commande du Canada qui fonctionne selon une constitution que jamais le Québec n’a signée, ce qui ajoute grandement au scandale, accélérera notre marche vers notre mort collective. Année après année, ce sont des milliers de familles habitant au Québec qui obtiendront ainsi le droit d’envoyer leurs enfants et leurs descendants à l’école publique anglaise (que tous les Québécois financent à l’aide de leurs impôts) après avoir utilisé, pour un seul d’entre eux et durant trois ans, une école passe-droit (passerelle), c’est-à-dire une école privée non subventionnée.

Il faut bien comprendre que cette loi libérale et traîtresse aura un effet exponentiel au Québec. À chaque nouvel écolier qui obtiendra un passe-droit pour l’école publique anglophone, ce sont tous ses frères et sœurs, ainsi que leurs descendants qui obtiendront eux aussi automatiquement ce droit. Dans une entrevue qu’il accordait sur le sujet, l’écrivain Yves Beauchemin disait craindre que des programmes se développent afin d’aider financièrement les parents francophones et allophones désireux de contourner la loi 101 en envoyant un de leurs bambins dans une école passe-droit. Je partage l’inquiétude de M. Beauchemin. Il y a bien des lobbys anglophones qui œuvrent tout au long de l’année afin de favoriser l’anglicisation du Québec. Ils ont des moyens importants pour le faire. Croire qu’ils ne profiteront pas de la loi 103 afin de devenir encore plus efficaces dans la mission qu’ils se sont donnée revient à rêver proprement en couleur. Ils seront probablement même soutenus par le fédéral pour le faire. À n’en point douter, le défi qui s’imposera aux Québécois désireux d’assurer un avenir au français au Québec sera plus grand après l’adoption forcée de la loi 103 qu’il ne l’était avant.

Cela ne saurait passer comme une lettre à la poste. Il nous faut faire connaître notre colère et nous opposer fermement à ce nouveau coup de force dirigé contre le Québec.

Mais qu’est-ce que les Québécois qui sont « écœurés de mourir » peuvent bien faire contre ça ? Le système est si bien fait qu’il ne laisse à peu près aucune marge de manœuvre aux opposants qui voudraient se faire entendre. Les médias ont à peu près tous déjà fait leur nid depuis belle lurette : le français se porte malgré tout assez bien au Québec, nul besoin de s’énerver et, surtout, d’agir. Voilà ce que des professionnels de la désinformation, André Pratte en tête, tentent de faire croire aux Québécois, et ce, même si tous les chiffres démontrent exactement le contraire, c’est-à-dire que le français s’effrite au Québec, phénomène qui s’accélérera sous l’effet de la loi 103. Il ne reste donc que la rue pour se faire entendre vraiment et fortement. Et un premier rendez-vous est donné le 18 octobre prochain, devant le bureau du premier ministre à Montréal. Ce sera le temps de montrer que le Québec sait encore se mobiliser et qu’il ne demeure pas les bras croisés pendant que des traîtres enterrent sa langue. Moi j’y serai. Et tous ceux qui sont choqués par la loi 103 devront y être aussi. Vient un moment où l’indignation ne peut pas seulement s’exprimer dans nos salons. Elle doit se faire également sentir sur la place publique !

Mais cela ne sera bien évidemment pas suffisant. Un spectacle, ce n’est quand même pas une Révolution et ce n’est pas cela qui stoppera les ardeurs des assimilationnistes de tous poils. Mais ça peut par contre être le début de quelque chose. Quelque chose de grand et d’important. Plus nous serons nombreux le 18, et plus l’impact sera grand. Plus l’impact sera grand et plus nous pourrons nous battre efficacement par la suite contre les traîtres. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra faire payer le prix à ceux qui rêvent de rosser une fois pour toutes ce Québec qui n’en finit pas de résister.

Ceux qui voudront frapper très fort le plus rapidement possible seront par la suite invités à se joindre au Réseau pour une action musclée qui visera les traîtres. Il sera alors temps de faire comprendre au traître en chef que ses heures, en tant que principal représentant politique du Québec, sont comptées. Tous ensemble, nous scanderons avec énergie et détermination : « Dehors les traîtres ! ». Et tous ensemble, nous parviendrons bientôt à leur mettre le pied au cul qu’ils méritent tant !

Posted in chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois.