Parce que les histoires de mafia sont vraiment dans l’air du temps dans l’époque que nous vivons, les journalistes André Nöel et André Cédillot ne cessent de produire des investigations à ce sujet. Aujourd’hui, dans La Presse, est reproduite une partie du nouvel épilogue du livre que les deux journalistes ont publié au sujet de la mafia. Les deux journalistes apportent des informations nouvelles sur les figures contemporaines de la mafia montréalaise.
Parmi celles-ci, on retrouve Raynald Desjardins qui a été victime d’un attentat ces jours-ci. Il était un proche collaborateur de Vito Rizzuto. En 1993, il fut reconnu coupable de trafic de cocaïne.
Mais nous retrouvons également le nom de Domenico Arcuri.
Domenico Arcuri est une figure dominante du clan Rizzuto depuis les années 1970. Il est propriétaire, avec son frère Antonino, d’une compagnie appelée Carboneutre. Son fils Domenic se charge de la gestion de l’entreprise. Cette compagnie se spécialise dans la décontamination des sols. Le siège social de Carboneutre se trouve dans un édifice qui appartenait à Raynald Desjardins.
En 2010, Carboneutre voyait son permis d’opération renouvelé par le ministère de l’Environnement du Québec, et ce, même s’il était de notoriété publique que les frères Arcuri appartenaient au clan Rizzuto.
Selon des documents de la Gendarmerie royale du Canada, Domenic Arcuri a participé, en 2005, à une réunion au café Conzanza, à St-Léonard, au cours de laquelle il fut question de la récupération d’une somme de 2,5 millions$ auprès d’un financier du clan (John Xanthoudakis). Le financier a fini par se suicider et Dominc Arcuri a par la suite pris possession de ses immeubles. Parmi ces derniers, il y a le 7272, boulevard Maurice-Duplessius où l’on retrouve aujourd’hui des bureaux de Carboneutre.
Carboneutre est aujourd’hui au cœur d’une enquête de la Sûreté du Québec, à cause de ses liens avec la mafia.
Les Arcuri ne s’intéressent pas seulement à la décontamination des sols. Ils ont un œil également sur le Parti libéral du Québec. En 2002, Domenico Arcuri a fait don de 480$ au PLQ ; en 2004, on parle d’une somme de 1050$ ; en 2005, il s’agit d’un montant de 400$ ; en 2006, il a remis 800$ au parti de Jean Charest ; en 2007, il s’est montré plus généreux et a remis 1250$ aux libéraux ; en 2008, il a donné seulement 1000$ alors qu’en 2009, il s’agit de son année record, il a remis 2995$ aux libéraux.
Il a été imité en cela par son fils Dominic, lui qui a donné 800$ aux libéraux en 2000 et 2001. Son frère Antonino a pour sa part donné quelque 2500$ aux libéraux en 2008 et 2009.
Considérant tout cela, il n’est pas étonnant de constater que Jean Charest refuse de mettre sur pied une commission d’enquête sur la construction. Il sait très bien que l’exercice salirait autant, sinon plus, le PLQ de 2011 que la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) ne l’avait fait pour le parti libéral de Robert Bourassa, dans les années 1970.