« Le Québécois » dénonce la répression espagnoliste qui frappe Gatuzain

La répression a historiquement frappé très violemment Euskal Herria (Pays Basque). De tout temps (principalement du fascisme franquiste jusqu’à Zapatero), les militants indépendantistes basques ont été arrêtés arbitrairement, emprisonnés et trop souvent torturés – lorsque ce n’était pas carrément assassinés – par des autorités espagnoles qui étaient prêtes à tout pour empêcher Euskal Herria de se libérer du joug espagnoliste. Dans sa folie répressive, Madrid s’en est également prise à la liberté d’expression et à la liberté de presse des Basques. En 1998, par exemple, le journal indépendantiste Egin a été violemment fermé et Gara, journal qui lui a succédé, est toujours dans la mire de Madrid. Tout comme les Éditions indépendantistes Gatuzain d’ailleurs, maison dont les comptes de banque viennent d’être bloqués.

L’organisation du « Québécois », qui fait elle-même dans l’édition indépendantiste et qui est un partenaire de Gatuzain, dénonce et condamne fermement l’attitude fasciste dont fait preuve le juge Balthazar Garzon dans ce dossier.

 

En mars dernier, le juge espagnol Balthazar Garzon émettait une commission rogatoire contre les militants basques oeuvrant à partir de la France. Cette démarche s’inscrivait dans le cadre de la procédure espagnoliste d’illégalisation de partis politiques nationalistes basques. À ce jour, 33 comptes de banque ont été ainsi gelés, dont ceux de Gatuzain. Ce dernier blocage est survenu au cours des derniers jours.

C’est la juge française Laurence Le Vert, répondant aux diktats de Garzon, qui a procédé au blocage des comptes des militants et organisations basques oeuvrant sur le territoire français. Elle a ainsi démontré que la souveraineté française avait des limites. Dans ce dossier bien précis, la France applique tout simplement les décisions de l’Espagne, ce qui est pour le moins particulier. Ce qui n’est pas particulier, mais carrément scandaleux, c’est que les militants et organisations ainsi visés n’ont accès à aucun recours pour se défendre. Xabi Larralde, militant abertzale (gauche indépendantiste), a affirmé lors d’une conférence de presse tenue ces derniers jours : « Il s’agit d’un grave précédent puisque le juge Garzon peut prendre des initiatives basées sur les lois espagnoles, dans l’État français, sans qu’il y ait aucun moyen légal de recours ».

Les contacts basques du « Québécois » l’ont également informé que ces blocages de comptes de banque avaient des effets très pernicieux. C’est que le juge Garzon et ses sbires ne se contentent pas seulement de bloquer les comptes personnels des militants ou ceux des associations, ils bloquent également ceux des proches, des femmes et des enfants. « Certaines personnes et leurs compagnons ou compagnes n’ont plus rien », de dire l’une des sources du « Québécois ». Ce que cela signifie bien concrètement, c’est que ces familles n’ont plus accès à leur argent pour pourvoir aux besoins de la famille.

Anais Funosa de l’organisation Askatasuna (qui dénonce la répression espagnoliste) a soutenu, lors de cette même conférence de presse: « Il est plus facile de tuer économiquement un individu qu’un parti ». Askatasuna déplore également le silence dans lequel ces faits répressifs sont faits.

Le juge Garzon a justifié cette démarche en affirmant que les militants et associations avaient reçu de « l’argent sale ». D’une part, les principaux concernés nient farouchement avoir été ainsi financés. Et d’autre part, l’organisation du « Québécois » considère que toute personne accusée de quoi que ce soit a droit à un procès juste, honnête et équitable avant d’être condamnée. « Tous ceux qui font fi de ce principe de base de toute société démocratique n’adoptent rien d’autre que des pratiques fascistes », a dénoncé le directeur du « Québécois », Patrick Bourgeois.

Il y a présentement 700 prisonniers politiques basques en Espagne. La moitié d’entre eux auraient des liens avec Euskadi Ta Askatasuna (ETA). Les autres sont de simples militants indépendantistes. Il faut savoir que le juge Garzon a jadis décidé que tout geste posé en faveur de l’indépendance d’Euskal Herria était un appui indirect accordé à ETA. Tout militant indépendantiste est donc condamnable sur cette simple base et cela comprend aussi les avocats attitrés à la défense des prisonniers politiques dont plusieurs ont été emprisonnés depuis quelques années pour avoir dénoncé à l’étranger la répression espagnole.

Information :

Journal Le Québécois
info@lequebecois.org
418-763-7247

Posted in communiqués.