JMA, est-ce souhaitable?

Il y a déjà quelques années de cela, un proche conseiller de Bernard Landry m’avait demandé ma position par rapport à ce qui se tramait dans les officines péquistes en ces temps tourmentés et concernant le leadership du parti. Tout de go, il m’avait lancé: « Legault, Marois ou M. Landry? ». À cela, j’avais répondu tout aussi directement: « je n’ai qu’un seul maître, l’indépendance, et qu’un seul chef, M. Parizeau ». Je n’étais pas peu fier de ma formule, je dois bien l’admettre.

J’aurais pu me retrouver bien orphelin avec le départ de M. Parizeau pour un autre monde. Mais dans ma tête, son dauphin était déjà tout désigné. Si mon maître demeure l’indépendance, mon nouveau chef est Jean-Martin Aussant (JMA).

La force tranquille de l’homme est inspirante. On ne peut douter de ses convictions indépendantistes. Ses connaissances en économie sont précieuses. Son intelligence campée à la bonne place sur le spectre politique gauche-droite tout autant. Et ses qualités de vulgarisation sont indéniables. Le seul que j’ai vu être aussi bon que lui pour expliquer simplement des concepts complexes, c’est Pierre Falardeau. Mais le style des deux hommes, disons, diffère pas mal. Et c’est là une autre force de JMA. Si Pierre était vénéré par plusieurs qui appréciaient énormément le style, et avec raison, de « celui qui dit ce que le monde pense tout bas », il était quand même détesté par encore plus de gens à cause de son ton agressif, de sa pugnacité indéfectible et de son jusqu’au-boutisme passionné. JMA est plus capable de construire une certaine unanimité autour de lui et de la cause qu’il chérit que Pierre ne l’aurait jamais pu. C’est pourquoi on peut penser à JMA en tant que chef du Parti Québécois (PQ), poste auquel ne pouvait pas même rêver Pierre.

Est-ce que je suis en train de dire que JMA doit, partant de là, se lancer tête baissée à l’assaut de la chefferie du PQ, maintenant que Pierre Karl Péladeau (PKP) est rentré dans ses terres pour sauver une partie de la garde de ses enfants? Non pas.

Je crois profondément que JMA devra un jour diriger les destinées du mouvement indépendantiste. C’est l’as que nous avons dans notre manche. Il est très précieux. Si le pays du Québec se concrétise dans un avenir prévisible, c’est clair dans mon esprit que JMA aura un grand rôle à y jouer, sinon le rôle principal. Pour cette raison, on doit bien réfléchir au meilleur moment de lancer cette carte puissante sur la table politique où se joue l’avenir du Québec.

En 2018, les libéraux espèrent conserver le pouvoir en brandissant encore une fois l’épouvantail référendaire. Malgré leur bilan épouvantable, malgré leurs turpitudes et les multiples coups portés contre le Québec, ces filous pourraient se faufiler au pouvoir, une autre fois, en misant stérilement sur le simple référendum dont plusieurs Québécois ne veulent pas entendre parler; parce qu’ils sont fédéralistes ou parce qu’ils ont peur de le perdre, avec toutes les conséquences désastreuses que cela impliquerait pour le Québec. On se rappelle des après référendums de 1980 et 1995, pas vrai? C’est pourquoi Couillard espérait tellement avoir à faire face, en 2018, à PKP-le-brandisseur-de-poing-révolté. L’aura de pur et dur de l’homme fort de Quebecor servait admirablement sa stratégie, c’est indéniable.

Si JMA devient chef du PQ à ce moment-ci, Couillard pourra lui servir la même médecine. JMA n’apparaît pas moins indépendantiste que PKP, loin s’en faut. Couillard l’entraînera donc sur le terrain glissant du référendum. Est-ce que JMA-chef-du-PQ y sera à son meilleur, en 2018? Je ne le crois pas. L’essentiel des énergies de JMA d’ici les prochaines élections devraient être consacrées à gagner une chefferie et à asseoir son pouvoir à le tête d’un parti qu’il connaît bien mais qu’il a quitté depuis plusieurs années maintenant, et en claquant la porte svp. Il devrait donc travailler très fort pour rallier le caucus péquiste à lui. Des turbulences sont à prévoir dans les premiers temps de son règne, ce qui l’affaiblirait face à ses adversaires.

Dans sa fonction de chef, il serait appuyé par des troupes qui ne sont pas bien préparées à tenir le discours du pays. Ou qui ne le voudront tout simplement pas, par crainte d’effrayer les gens. Il devra s’obstiner avec eux. Ce qui grugera de ses énergies. Et il aurait en plus à faire face lui aussi à une division du vote francophone qui avantage indûment les libéraux. JMA n’aurait évidemment pas le temps de corriger tous ces problèmes s’il devenait chef du PQ dans les prochains mois. Il ne pourrait pas sauver la situation à lui tout seul en prévision de la campagne de 2018. À moins que l’on ne croit que sa seule arrivée à la tête du PQ transforme les plus timorés des péquistes et puisse forcer, comme par magie, l’alliance indépendantiste tant souhaitée; ce dont je doute fort tant QS est passionnément braqué contre le PQ.

En 2018, sur le terrain du référendum, je crois donc que le PQ-sans-alliance-indépendantiste se casserait la pipe de patriote. Que JMA soit chef ou non de ce parti.

Je ne suis évidemment pas le seul à faire cette lecture.  Loin de là.  Ce qui fait que les pressions seront très fortes sur JMA-chef-du-PQ pour qu’il ne s’engage pas dans l’avenue du pays, pour qu’il dirige plutôt un PQ dont le discours principal, voire exclusif, sera de remplacer enfin les libéraux à la tête de l’État. Bien des péquistes qui ne lui pardonneront pas Option nationale seront trop heureux de lui mener la vie dure à ce chapitre.

Les gens qui pensent comme Camil Bouchard et qui souhaitent remiser l’indépendance afin d’avoir les coudées franches contre les libéraux lors de la prochaine campagne électorale sont légion; au PQ et ailleurs. JMA n’est pas un surhomme. Il risque fort de devoir baisser son pavillon indépendantiste face à eux. De ce fait, on se retrouverait encore une fois dans un contexte schizophrène où les libéraux parleraient du pays afin de faire peur aux Québécois alors que le PQ, indépendantiste dans les faits, éviterait le sujet.

Quel serait l’impact sur la réputation indépendantiste de JMA si celui-ci devait devenir, même si ce n’est que le temps d’une simple campagne électorale qu’il perdrait de toute façon, un modeste plaideur en faveur du bon gouvernement? Dévastateur!

Dans ces circonstances, je crois qu’il est préférable de faire preuve d’un peu de machiavélisme. Il me semble plus stratégique d’actuellement laisser les rênes du PQ à un candidat réputé pour sa tiédeur indépendantiste. Un Alexandre Cloutier par exemple. En 2018, ce digne représentant d’une nouvelle génération politique porterait avec bonheur l’urgence de remplacer enfin les libéraux à la tête de l’État québécois, et ce, en oubliant un peu-beaucoup le pays du Québec. Cette démarche satisferait un groupe important de militants qui croient vraiment à la fécondité d’une telle stratégie. Tous ceux-là seraient fort déçus à l’issue des élections de 2018 car je suis persuadé que la défaite les attend malgré tout au bout du tournant. La stratégie du bon gouvernement se brisera sur les écueils du présent contexte politique québécois qui est profondément malsain parce qu’il gonfle l’influence des minorités linguistiques sur les résultats électoraux, ce qui bénéficie au PLQ comme tout le monde le sait.

Dans le présent contexte, les libéraux ne peuvent tomber en bas des 30%. Considérant que la CAQ et QS grugeront énormément de votes chez les francophones, la défaite du PQ est pratiquement déjà assurée en ce qui concerne les prochaines élections.

C’est dramatique d’une certaine façon. Et peut-être porteur d’avenir d’une autre façon. Car cette défaite qui doit entièrement être attribuée à la bonne gouvernance (et non pas au pays dont les Québécois ne voudraient pas) poussera le PQ dans les bras d’un JMA fièrement indépendantiste qui aura tout le loisir de dire que l’ancienne stratégie du PQ est un flop, qu’il est maintenant temps d’essayer autre chose. JMA aurait alors suffisamment de temps pour réorienter le parti dans la bonne direction d’ici la campagne de 2022 (ou avant si le gouvernement élu en 2018 est minoritaire), il pourrait faire le grand ménage parmi les tenants du bon gouvernement et placer ses propres alliés à des postes stratégiques dans le parti. Il aurait le temps à consacrer à l’énorme tâche qui consistera à réunir QS (qui devrait alors être affaibli du fait des départs d’Amir Khadir et de Françoise David qui n’ont rien d’éternels) et la CAQ (dont une partie des militants pourrait être séduits par le nationalisme économique de JMA) dans une coalition indépendantiste déterminée à renverser les libéraux sur le terrain du pays. Cette coalition est la seule avenue pour le PQ s’il espère remporter un jour de nouvelles élections sans équivoque.

Il faut aussi considérer que les enfants de JMA auraient alors vieilli, ce qui lui donnerait un peu plus de latitude pour investir les énergies nécessaires à cette mission de la première importance.

Bien sûr, cette stratégie de politique-fiction, c’est du long terme. Elle s’étale sur plusieurs années. Et on dit souvent que six mois en politique, c’est l’éternité. Alors imaginons quelques années! On peut de ce fait craindre que l’effritement du fait français soit tel en 2022 (ou moins si le gouvernement élu en 2018 est minoritaire, je le répète) qu’une victoire de JMA à la tête du PQ soit alors encore plus improbable qu’elle ne pourrait l’être en 2018, ce qui pourrait du coup rendre la précipitation séduisante aux yeux de plusieurs. Mais j’ai bien peur que si nous garochons JMA à la tête du PQ dans les prochains mois, cela ne change strictement rien à la très forte probabilité que le PLQ remportasse les prochaines élections; nous brûlerions de ce fait notre dernier as, avec les conséquences désastreuses que cela impliquerait pour l’avenir du Québec.

Je peux bien sûr avoir tort.

Mais une chose est sûre: il faut y penser à deux fois avant de le faire.

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24 commentaires

  1. Parizeau disait que si vous voulez faire l’independance il faut en parler avant pendant et après . C’est lorsqu’on cherche à être stratégique qu’on perd notre authenticité. On ne sait jamais ce qui peut se passer en politique. Qui aurait cru que Justin Trudeau deviendrait premier ministre ? N’était – il pas 3e au début de la campagne?
    Le chef est important mais ce n’est pas l’élément décisif à condition qu’il soit capable de s’exprimer et qu’il se présente bien. Dans notre cas au Québec, c’est la multitude de points de vue qui s’exprime dans des partis politiques qui causent ce blocage en faveur des liberaux car en fait ils ne sont qu’à 33% environ du vote avec à peine le 1/4 des électeurs francophones. Donc la force des liberaux vient plutôt de notre division comme opposition . A mon avis, le travail consiste davantage à rapprocher les partis d’opposition dans ce qu’ils ont de commun et de trouver un plan pour faire avancer ces dossiers dans une coalition qui respecte les différences que de mettre au rancart pour la n ieme fois l’option qui rejoint près de 40% de la population.
    Ça prend un chef qui a des talents de rassembleur principalement c’est tout.

    • je crois que M,PIERRE D,IBERVILLE a vraiment la vrai solution comme il le dit si bien ce n’est pas à attendre dans huit ans ,je suis d,accord qui doit s,entendre avec les autres parti pour qu,une fois tout tout que le libéral soit enlever de là c’est comme vous l,avez mentionné bravo pour votre avis qui vient me chercher

    • La coalition, je n’y crois pas.
      En notre système parlementaire, une coalition condamne les partis de moindre envergure à la disparition. L’histoire le prouve.
      QS est sûrement bien conscient de ce phénomène et ne voudra jamais mettre sa survie en péril.
      Un PQ, avec à sa tête un véritable leader, pourra attirer à lui des gens des autres formations en nombre suffisant pour prendre le pouvoir.

  2. Je suis entièrement d’accord avec ton analyse. Laissons Jean-Martin Aussant tranquille pour l’instant. Le travail qu’il accomplit présentement au Chantier d’économie sociale qu’il aime bien nommée « entreprenariat collectif » est précieux. Dans le cadre de ses fonctions, il parcourt les régions pour rencontrer les représentants de toutes ces entreprises. Je pense qu’il est sans doute plus utile présentement en continuant ce travail, surtout qu’il est connu et estimé comme indépendantiste. Et il se fera connaître encore davantage en région, ce qui n’est pas à négliger pour la suite des choses quand viendra le temps…

    Je ne crois donc pas que le moment soit venu pour lui de plonger. De plus, ces enfants sont encore bien petits. À cinq ans, ils ne comprendraient pas pourquoi papa est souvent absent. Ce que JMA ne veut pas et il l’a déjà dit à plusieurs reprises.

    • Je partage entièrement l’avis de Carole Smith. Jean-Martin Aussant fait un travail immense au sein du Chantier de l’économie sociale pour instaurer un changement en profondeur du modèle de développement, ce qui représente un véritable projet de société. Et l’indépendance doit être portée par un projet de société. Par contre, l’idée même que le Québec soit dirigé jusqu’en 2022 par des destructeurs incompétents comme les libéraux fait frémir. Alors, permettez-moi de rester optimiste et de croire que le PQ pourra prendre le pouvoir avec l’appui d’une convergence indépendantiste et une nouvelle chef qui devrait être, à mon avis, Véronique Hivon. Ceci dit, Alexandre Cloutier demeure une personne très compétente et intéressante.

  3. Patrick a sûrement raison lorsqu’il parle de patience Machiavélique… mais, pour ma part… je me dis que les « conditions parfaites » n’existent pas toujours. et que parfois il faut faire avec le monde tel qu’il se présente.

  4. Je crois qu’il faut miser sur l’indépendance avec un chef qui saura l’expliquer, et la conjoncture deviendra favorable. L’ADQ formait l’opposition par le passé, car le P.Q. ne se différenciait plus des autres partis. La CAQ formera l’opposition si le P.Q. persiste à mettre encore de côté l’indépendance. Je crois qu’il faut sortir pour montrer que l’indépendance est essentielle pour préserver notre culture, nos richesses, notre dignité et notre liberté. En passant, il me semble que le RRQ ne s’active plus autant qu’avant.

  5. Si il veut revenir au PQ, comme lui aurait dit Lévesque: « Trouve-toi un comté pis bûche! »

  6. JMA est un homme intelligent et réfléchi et son retour le sera tout autant. Je suis certaine que lorsqu’il prendra la décision de revenir, ça ne se fera pas sur un simple coup de tête. J’ai confiance en lui.

  7. Je pense que les conditions sont en place. Il est indispensable de faire une coallition pour y arriver et ce sans tarder. J’ai porté une attention particulière aux arguments détaillés utilisés par JMA afin de promouvoir l’indépendance. J’ai lu et réalisé que sa plateforme électorale était assurément viable et réaliste d’autant plus que:

    Notre langue, nos moeurs et nos valeurs sont en péril.

    Nos impôts et les milliards de dollars d’augmentation en dettes que Justin Trudeau est ou est sur le point de dépenser ailleurs qu’au Québec représenteront des fardeaux créatifs d’imporantes insécurités pour les québécois et ce pleinement justifié.

    Nous ne pourrons pas faire l’indépendance avec une dette substantielle en héritage qui s’ajoutera à la dette des québécois.

    Cette éventualité contribuera à insécuriser les québécois face à l’indépendance, une peur qui viendra s’ajouter aux autres peurs utilisées historiquement pour convraincre les québécois de craindre d’aller de l’avant pour l’indépendance.

    Certe, nous sommes bien capable de s’endetter et de rembourser toutes dettes créées pour NOTRE développement économique et/ou pour corriger les lacunes actuelles au Québec mais pas pour n’en retirer pratiquement aucun avantage et/ou privilège en retour.

  8. En gros, vous voudriez voir à la tête du PQ un traître du PQ qui a empêché le PQ de prendre le pouvoir de façon majoritaire et qui dès la première défaite, s’en est retourné la queue entre les jambes pour lècher le cul des banquiers de Londre?

    Et il serait grand tant que vous regardiez la réalité en face et arrêtiez un peu avec QS! Ceux qui vous ont grugé des votes et qui vous ont empêché de prendre majoritairement le pouvoir sont deux traîtres péquistes, la tête à CAQ et Aussant en emporte le vent!

    • JMA a quitté le PQ parce que Pauline Marois ne s’engageait pas suffisamment en faveur de l’indépendance du Québec. Il faut être vraiment petit et sans convictions pour l’appeler un traître. Il a suivi ses convictions, ce qu’il fait toujours au Chantier de l’économie sociale. Ah mais… excuse-moi, j’oubliais que tu ne sais pas ce que c’est que des convictions.

  9. QS est surtout passionnément braqué contre le néo-libéralisme, alors que le PQ a toujours été mollasson sur ce terrain et Aussant ne changera rien à cette réalité qui est devenu la marque de commerce du PQ et de… Option Nationale.

    • Je ne ne suis pas certain que le PQ peut survivre à une autre défaite en 2018. Vous faites beaucoup de pronostics sur du long terme, alors que le temps joue contre le PQ. L’électorat du PQ est l’électorat le plus âgés en ce moment, ce qui signifie que c’est eux qui ont le plus haut taux de mortalité en ce moment parmi l’électorat de tous les partis politiques. Certains sondages disait même que QS regroupait plus de jeune en nombre absolu avec leur petit 8% du vote que le PQ avec son 25% du vote. La relève indépendantiste n’est plus au PQ, mais bien chez QS que tu le veuille ou non. La gang à GND et ses carrés rouge sont plus éternel que la gang à Jeannette Bertrand, Lise Payette, Denise Bombardier, Gilles Vigneault, Bernard Landry et j’en passe.

  10. Jean-Martin Aussant yé PAAAAAAAAARFAIT pour le PQ. Un banquier néolibéral de Londres qui chie sur ceux qui contestent le pouvoir. Obama qui joue de piano. LOL.

    • Pas très sérieux le cloune aujourd’hui 🙂 Banquier néolibéral? Tu l’as pêché où celle-là? Il a quitté la banque londonienne pour prendre la direction du Chantier de l’économie sociale à une fraction de son salaire. Parizeau était-il un banquier néolibéral aussi?

  11. C’est compliqué ici la politique, vraiment!! Vue par ceux qui ce réclame d’un pays c’est de moins en moins plausible pour toutes sortes de raisons de clivages de par ceux mêmes qui sont de cette option. Aux prises avec cette allégeance et de celle de prendre le pouvoir sans cette Option, mettant l’article 1 de côté sans mauvais jeux de mots, c’est la raison d’être de ce Parti faire l’indépendance.

    Alors que doivent-ils faire ?
    Mettre de côté cette Option?
    Pour penser arriver dans deux mandats à la réaliser cette Option un, de ce parti, la souveraineté.
    À force de tergiverser sur nous-mêmes, de mettre des fédéralismes aux commandes les deux mains sur le volant et dans nos poches,puis ne pas être convaincus que cette Option est celle à suivre de faire un pays.
    On restera une province moins que les autres tels qu’on est là.
    Puis on deviendra autres choses de ce que nous sommes.
    Tant pis pour nous, d’être ce que nous sommes, nous muterons en culture et tout le reste.
    Détroussé de ce que nous sommes, de nos richesses naturelles, etc. .
    Je le raconterai à mes petits enfants comment nous en sommes arrivé à être dans une nation sans reconnaissance dans ce pays que sommes et que nous serons encore alors .

    Il semble ne plus avoir de chauffeurs dans l’autobus. C’est le constat que cela donne de voir comment les forces souverainistes sont divisées, polarisé qui fait le jeu actuel de ceux qui n’arrêtent pas de nous rabâcher que cette idée est révolue et que ce projet est obsolète.

    Les fédéralistes doivent bien s’en réjouir actuellement, mais rient qui rira le dernier, j’espère!
    Je ne crois pas qu’il faut enterrer l’idée, et se fier aux apparences.
    Telles sont leurs propagandes à ces fédéralistes que cette idée est révolue et lave les cerveaux de ceux qui ne connaissent pas leurs propres histoires avec tout l’avantage qu’ils en ont.
    De même de leur faire oublier par leurs magouilles.
    Tellement qu’ils ont même pensée à la réécrire selon leurs besoins pour anéantir pour de bon tout tout souvenir de ce qui pourrait y redonner l’élan de la revigorer, qu’ils en viennent méprisants.

    Un trait de caractère des Québécois c’est que le vent tourne vite de bords parfois avec eux. Les tendances du temps présent pourraient bien tourner aussi vite en leurs défaveurs si les Québécois décident ensemble que cela suffit tout cela. Puis leur montrer qu’une fois la porte de sortie ce que cela leurs prend.
    C’est un bon pilote, un bon programme et qu’elle forme que ce pays prendrait de façon concrète et éclaircir tout ce qui est d’abstrait pour que la nation achète un tel projet.
    Est-ce si difficile à faire, il semble que oui par manque de chauffeur ou d’un bon pilote en fin de compte.

  12. La souveraineté du peuple vers la souveraineté de l’État…

    Ne serait-il pas temps que Québécois et les Québécoises de toutes origines puissent profiter de ses talents de pédagogue.

    Cet homme a une vision juste de l’économie québécoise et il sera assurément en mesure de réunir les onze Nations et le peuple québécois partageant notre territoire pour que nous puissions ensemble, nous doter d’une première Loi fondamentale et d’un nouveau contrat social plus conforme à ce que nous sommes et à ce que nous aspirons devenir.

  13. Patrick, votre analyse est tellement juste qu’elle a changé ma position face à cette nouvelle course à la direction du Parti québécois. Jean-Martin Aussant et Martine Ouellet étaient mes deux choix, mais, aujourd’hui, j’ai conseillé à Martine Ouellet d’y penser à deux fois avant de courir ce risque.

    Car il est de plus en plus évident, selon moi, que les carottes sont cuites pour le PQ lors de l’élection de 2018, et ce, PEU IMPORTE son chef. Ce parti a clairement atteint – sinon dépassé – sa durée de vie utile, comme la défunte Union nationale l’a fait, au milieu des années 1970. Je crains, hélas, que le blocage constitutionnel qui perdure depuis 1995 n’ait amené un changement de paradigme, notre système de partis étant passé de l’axe sur la question nationale (fédéralistes-indépendantistes) à celui sur la gestion des fonds publics. C’est d’ailleurs en plagiant le programme de la CAQ que le PLQ arrive encore à être le parti hégémonique, en plus de la solidité de ses appuis de la minorité anglophone, des allophones qui s’y sont greffés et des collabos « French Canadians », un électorat totalement imperméable aux scandales et aléas de la conjoncture politico-économique frappant ce parti.

    En fait, le PQ, en faisant passer son avidité du pouvoir avant la promotion et la réalisation de l’indépendance, depuis plus de 40 ans, a contribué grandement à « scrapper » sa marque de commerce et rendu les Québécois sceptiques, voire cyniques envers l’indépendance et sa nécessité absolue. On a dit la même chose du PLC (scandale des commandites) et du PLQ (corruption et système de financement illégal mis à jour par l’UPAC), mais, contrairement au PQ dont l’électorat est critique et volatil, les deux « partis du pouvoir » des fédéralistes québécois sont, à toutes fins pratiques, immunisés contre « la sanction des urnes », ce principe fondamental de toute démocratie dans un pays normal, qui assure un sain équilibre entre les partis constituant les alternatives de gouvernement. Ceci à cause de la concentration du vote anglophone, allophone et « French Canadian » dont il est question au paragraphe précédent.

    Les multiples changements de chef dans l’histoire du PQ ne leurrent plus personne. On a beau changer les têtes d’affiche du parti et présenter des programmes de plus en plus élaborés, RIEN ne change, car le vice de fond de ce parti, remontant aussi loin qu’aux origines du parti, reste toujours présent. Ce problème, c’est la séparation de la mission fondamentale du parti (l’indépendance du Québec) de son élection, appelé « l’étapisme » de Claude Morin, la stratégie référendaire ou celle du « bon gouvernement » provincial que préconise le parti depuis 1973. Elle a peut-être accéléré la prise du pouvoir, mais l’omission de faire la promotion de l’indépendance a fait stagner les appuis à l’option à 40%. 36 ans après ce premier référendum, à part pendant l’épisode de Meech-Charlottetown et de la Commission Gomery sur le scandale des commandites, ces appuis n’ont à peu près pas augmenté et ont même commencé à décroître, à cause de l’afflux de 55 000 à 60 000 nouveaux immigrants à chaque année et du contrôle absolu des médias de masse par les fédéralistes.

    S’il veut vraiment faire oeuvre utile, le PQ devrait carrément se saborder le plus tôt possible pour permettre à ses membres et à la population de se repositionner selon la nouvelle donne. Ainsi, les nationalistes de droite, qui cherchent d’abord une alternative de gouvernement provinciale capable de chasser le PLQ du pouvoir, pourraient rejoindre la CAQ. Les socio-démocrates, qui n’auraient pas déjà joint QS depuis l’accession de PKP à la direction du PQ, pourraient le faire et rendre QS une alternative de gauche également capable de battre les libéraux.

    Quant aux indépendantistes les plus convaincus, ils pourraient ainsi joindre Option nationale et utiliser désormais ce véhicule politique pour redonner une virginité au mouvement indépendantiste. À partir de ce moment, ils pourraient enfin voter selon leur conscience et choisir l’indépendance à chaque élection, le parti reprenant la pédagogie de l’indépendance à zéro avec la population, cette fois avec l’organisation électorale du PQ. Finis les appels au « vote stratégique », puisqu’autant la gauche (QS) que la droite (CAQ) seraient en mesure de battre le PLQ. Donc, tant qu’une majorité de Québécois ne sera pas prête à élire ON pour réaliser l’indépendance, ce parti continuera à faire croître les appuis à la cause, les électeurs de gauche et de droite, d’ici là, étant capables d’empêcher la réélection du PLQ.

  14. L’indépendance n’aura pas lieu le lendemain de l’élection de 2018.
    Le lendemain de l’élection, la province de Québec continuera d’exister et le gouvernement devra en faire la gestion.La campagne électorale du PQ devra donc couvrir deux grands volets : un programme de gestion provinciale et un programme pour l’indépendance.
    Au niveau de la gestion provinciale que propose-t-il en économie, en transport, en éducation, en santé, en l’assainissement des moeurs politiques, en la réforme de la démocratie.
    Pour l’indépendance, que compte-t-il faire ? Des études ? Une constituante ? Un référendum qui aura lieu quand et qui portera sur quoi ?
    Le PQ a besoin d’un chef. Et dans les circonstances ce chef devra avoir une bonne connaissance du monde des affaires. et une expérience en politique. Le temps n’est plus à l,apprentissage. J-M Aussant possède et les connaissances et l’expérience.

  15. Plus nous attendons, moins aurons-nous de chances de réussir. Nous avons encore deux ans de ce gouvernement Couillard. Et s’il est ré-élu pour un autre quatre ans, plusieurs de nos infrastructures sociales auront été démolies. Possiblement même l’Économie sociale accusera des ratés.
    Moi je crois que J-M Aussant a un devoir de revenir. Pour les jeunes. Et pour les plus vieux. Lui-même l’a bien dit: »Il faut mettre fin aux exils. À tous les exils. »

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