Jacob Tierney VS la quebexploitation

 

« La société québécoise est extrêmement tournée sur elle-même. Notre art et notre culture ne présentent que des Blancs francophones. Les anglophones et les immigrants sont ignorés. Ils n’ont aucune place dans le rêve québécois. C’est honteux.

[…]

Le cinéma québécois, c’est blanc, blanc, blanc. C’est homogène! C’est gênant. Regarde les films qu’on fait au Québec: 1981, C.R.A.Z.Y., Polytechnique… Ce sont de bons films, mais ce sont des films tournés vers le passé. C’est la glorification de la nostalgie. Tout était donc plus intéressant avant. Il y a quelque chose de malsain là-dedans. »

– Jacob Tierney

De toute évidence, Jacob n’a pas vu 15 février 1839… Me semble qu’il y en avait des anglos et des immigrants là-dedans! Non mais sans blague, ce cher monsieur n’est pas allé au club vidéo récemment! Voici une liste de films qu’il devrait aller voir (suggérés en bonne partie par Gabrielle Dufour-Turcotte) :

  • La Cité (Kim Nguyen)
  • Un Cargo pour l’Afrique (Roger Cantin)
  • Le Bonheur de Pierre (Robert Ménard)
  • Les Doigts Croches (Ken Scott)
  • Le Piège Américain (Charles Binamé)
  • Congorama (Philippe Falardeau)
  • Bon Cop, Bad Cop (Éric Canuel)
  • J’ai serré la main du diable (Roger Spottiswoode)
  • Un dimanche à Kigali (Robert Favreau)
  • Les États-Unis d’Albert (André Forcier)
  • Littoral (Wajdi Mouamad)
  • Le Goût des jeunes filles (John L’Écuyer)
  • Mambo Italiano (Émile Gaudreault)
  • Le Nèg’ (Robert Morin)
  • Le Violon Rouge (François Girard)
  • Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (Jacques W. Benoît)
  • L’Ange de goudron (Denis Chouinard)
  • La Peau blanche (Daniel Roby)
  • Le Banquet (Sébastien Rose)
  • Funkytown (Daniel Roby)
  • Serveuse demandée (Kevin Tierney)

Je rajouterais que la production de films qui mettent en valeur les québécois « de souche » est un courant culturel et social important et nécessaire à la revalorisation de notre peuple par rapport au reste de l’Amérique du Nord, à prédominance anglophone. Ce phénomène serait probablement moins évident si le cinéma américain ou canadien n’envahirait pas la culture québécoise sans qu’elle soit elle-même justement représentée.

Les afro-américains ont eu ce même courant cinématographique appelé la blaxploitation. Les films découlant de ce courant n’engageaient que des hommes de races noires et s’adressaient nécessairement à leur communauté. Les noirs pouvaient désormais se voir dans des rôles de héros, d’homme libres, au lieu de de seconds rôles, de bandits ou d’esclaves. Mais jamais on ne considèrera la blaxploitation comme du cinéma raciste, mais plutôt comme l’expression d’une culture qui existe avec fierté malgré toutes les embuches que cette dernière a dû traversé dans l’histoire des États-Unis.

Le cinéma est une expression de notre culture, comme la langue. Notre cinéma fait partie de l’ADN de notre société qui veut survivre comme peuple distinct, qui n’a pas envie de mourir sous le poids de la suprémacie anglaise et du multiculturalisme imposé. Lorsque des rôles sont et seront attribués à d’autres souches éthniques qui composent le peuple québécois, ils le sont et seront fait LIBREMENT. Tant que nous seront annexés de force à un pays qui n’est pas le nôtre, tant que nous seront des proies à l’assimilation anglophone, il existera une forme de quebexploitation!

Alors je dis vive la valorisation de notre peuple par tous les moyens en notre disposition!

Posted in chroniques arts et culture, Journal Le Québécois.