Courte missive aux copains bloquistes écrite sur le coin de la table

Ainsi, pour souligner le 50ème d’Octobre ’70, le Bloc Québécois a décidé de demander des excuses au fédéral pour l’instauration de la Loi sur les mesures de guerre. Z’êtes sérieux, là? C’est la seule chose à laquelle vous pouviez penser? On peut difficilement faire plus provincialiste, vous trouvez pas? Calvâsse, on est un mouvement de libération nationale ou bien une foutue communauté minoritaire qui cherche à se tailler une place dans le grand ensemble canadian? Parce que si on est un peuple en lutte, demander des excuses est la dernière chose à faire! Premièrement, ça nous met à genoux quand on devrait se tenir debout et ensuite, ça vient confirmer notre statut de subordonnés, chose qu’on cherche plutôt à renverser.

Imaginez si le fédéral devait accepter et que Trudeau se présentait devant les caméras pour offrir ces fameuses excuses aux Québécois…la honte! Je suis indépendantiste moi madame, ce que je veux, c’est briser le pays en deux, pas m’y intégrer sous une pluie de larmes libérales, verrat! Pensez-y deux secondes: si jamais Trudeau s’excuse, ce sera le mur pour notre mouvement. Pourquoi? C’est pourtant simple. Les gouvernements s’excusent aux groupes qui ne présentent plus aucun danger.

Le jour où l’État colonial s’excusera pour ses politiques colonialistes, nous devrons comprendre par là que pour lui, notre minorisation sera complétée. Nous ne serons plus une menace. Et à partir de ce moment, il pourra dès lors nous victimiser à souhait! Et pleurer de jolies larmes de crocodile sur notre sort…

C’est vraiment ça que vous voulez? Pas moi! L’unique façon de souligner Octobre ’70 dans la dignité, c’est de reprendre la lutte. Redresser l’échine et sortir dans la rue pour crier Liberté! Leur faire peur, baptême! C’est la seule chose qui ait jamais fonctionné. De grâce, laissez tomber cette idée qui sent la faiblesse à plein nez et renouez avec un peu du courage d’antan. Nos héros méritent bien mieux que des excuses…

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