Course à la chefferie : J’appuie…

Même si un seul des trois hommes pourra devenir chef, j’entretiens l’espoir qu’ils obtiendront tous, à l’issue de la course, des fonctions importantes dans notre parti.  Le défi qui attend Option nationale dans les temps qui viennent est gigantesque ;  il est clair que nous aurons besoin des talents et des intelligences de ces fiers Québécois.

Parce qu’à l’heure d’écrire ces lignes, il ne reste plus que deux candidats en lice, je ne me permettrai d’émettre des commentaires qu’à propos des candidatures de Sol Zanetti et Nic Payne.

J’aime beaucoup Sol Zanetti.  Je l’ai déjà fait savoir dans une vidéo qui a été diffusée lors d’un de ses rassemblements politiques et sur Internet.  Ce jeune homme est très intelligent, est capable de défendre avec brio le projet qui nous est si cher, soit de faire du Québec un pays.  C’est un bon communicateur, un bon travailleur d’équipe, une personne avec qui il est agréable de travailler.  Nul doute qu’il saurait diriger dans le respect de tous un parti comme Option nationale.  Il a également su s’entourer d’une brillante équipe.  Bref, il a plusieurs atouts qui feraient de lui un excellent chef.

Il manque toutefois d’expérience politique.  Sol milite pour l’indépendance depuis quelques années seulement.  Or, la cause qu’il défend en est une très difficile.  Des gens très aguerris se sont brisé les dents à la mousser ;  de René Lévesque à Jacques Parizeau, à Jean-Martin Aussant et Pauline Marois, ils sont légion ceux qui n’ont rencontré que l’échec sur la route du pays.  Le prochain chef d’Option nationale n’aura pas la tâche plus facile que tous ceux-là, loin s’en faut.   À ce chapitre, Nic est avantagé.  Il diffuse des analyses indépendantistes depuis longtemps, il connaît bien les rouages des coulisses politiques.

Sol s’entête également à défendre le projet d’alliance avec les autres formations souverainistes. Cette position provoque chez moi un profond malaise.  Lorsque je regarde le Parti Québécois de Pauline Marois agir, j’ai tout sauf le goût de faire partie d’une formation qui multiplierait les démarches afin de s’en rapprocher un tant soit peu.  Je me suis habitué à un PQ qui ne fait rien dans le dossier national.  Celui de Marois est exemplaire en la matière. Rien de neuf sous le soleil donc. Mais son nouveau caractère anti-environnementaliste me donne carrément de l’urticaire.  Il est inconcevable que ce parti prône les trous dans le golfe du Saint-Laurent pour enrichir l’entreprise privée.  Pour cela principalement, et pour bien d’autres choses tout aussi niaises, je suis devenu un opposant du Parti Québécois.  Je ne désire par conséquent pas qu’ON s’associe d’une manière ou d’une autre au parti de Marois, en tout cas pas actuellement.

L’autre candidat toujours dans la course, Nic Payne, est davantage cohérent quant à cet article du programme.  Il ne désire pas investir maintes énergies dans un rapprochement actuel avec le Parti Québécois qui serait néfaste pour notre formation et la cause du pays du Québec.  Il se dit qu’ON doit mener sa barque en poursuivant ses propres objectifs et lorsque les événements imposeront de grandes décisions nationales, il sera toujours temps de travailler avec les autres partenaires du mouvement souverainiste pour en finir enfin avec ce Canada mortifère.  Cette position me charme bien davantage que celle de Sol.  

Mais parce que rien n’est parfait en ce bas monde, il me faut dire que Nic s’est placé dans une position vulnérable lorsque vient le temps de discuter avec une frange du mouvement indépendantiste, celle convaincue par le LIT et les thèses de Laplante-Parizeau.  En voulant tenir le référendum en début de mandat plutôt qu’après une série de gestes de rupture, Nic Payne s’attire les foudres de ces militants qui ne croient plus en la simple stratégie du référendum pour extirper le Québec des griffes du Canada, ceux dont Option nationale a cruellement besoin pour poser d’autres pas en avant. Là est très certainement le point faible de la candidature de Payne, là est l’avantage de l’oniste orthodoxie de Zanetti sur lui.

En ce qui me concerne, peu m’importe la méthode d’accession à l’indépendance. Je puis m’adapter à bien des scénarios, tant qu’ils nous conduisent au pays.  En ce domaine, je ne crois qu’en la détermination, au courage et aux rapports de force.  Si les éléments imposent les gestes de rupture, alors allons-y avec ça.  Si le contexte est plutôt favorable à la tenue d’un référendum tôt dans le mandat, cela me convient également.  Ce que je trouve important, c’est d’avoir une direction souple à ce chapitre, prête à changer de cap si nécessaire, parce que déterminée à tout faire pour réaliser enfin l’indépendance, plutôt que d’être stérilement attachée à un dogme stratégique.  Et à ce chapitre, je demeure profondément convaincu qu’au-delà des échanges dialectiques à la sauce électorale, les deux hommes sauraient adapter leurs stratégies aux différents contextes politiques qui pourraient s’imposer à eux ; ils gagneraient d’ailleurs à le préciser lorsqu’ils défendent leurs positions quant au mode d’accession à l’indépendance, de ça aussi je suis bien certain.

Ce qui revient à dire que le choix m’est difficile, parce que confronté à deux candidats de qualité qui sont tout autant indépendantistes l’un que l’autre, qui ont tous deux exprimé des positions pertinentes eu égard à l’environnement, aux peuples en lutte, aux Amérindiens, qui défendent également bien le programme du parti, etc. Les deux candidatures ont des forces ;  les deux ont aussi des faiblesses. Au bout du compte, ce n’est qu’un élément qui motivera mon choix :  l’expérience.

Nic Payne en est davantage pourvu.  Je voterai donc pour Nic Payne en tant que futur chef d’Option nationale.  Mais tout en réclamant haut et fort que Sol Zanetti se voit confier un rôle très important dans notre parti, qu’il devienne un numéro deux très influent.  Je demeure convaincu que ce jeune homme occupera une place d’importance dans la suite de notre monde indépendantiste.  On doit commencer tout de suite à lui ménager l’espace dont il aura besoin pour déployer bien grand ses ailes.

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