Chronique de l’échec d’une stratégie

Le 5 mars dernier, le gouvernement de Pauline Marois, à rebours de sa propre promesse de tenir des élections à date fixe, dissolvait l’assemblée élue en 2012, ce fruit si décevant de l’éphémère printemps étudiant. Trente-trois jours plus tard, l’hécatombe électorale ! J’étais, ce soir-là, comme un grand nombre d’entre vous, quelque peu effrayé de voir pointer cette ombre sordide qu’est ce nouvel hiver libéral sur notre coin de terre. Et comme beaucoup d’entre vous, les quelques signes positifs sur lesquels m’accrocher manquaient terriblement… Du moins, ce n’est pas les gains de la Coalition avenir Québec (CAQ) ou la victoire d’un troisième député de Québec solidaire (QS) qui rendront l’avenir moins terne. Pas dans notre système parlementaire britannique en tout cas. Enfin, les médias sociaux (du moins les miens) se sont couchés assez tôt ce soir-là et la confusion et le désespoir furent les seuls compagnons de sommeil pour un grand nombre de souverainistes.

Restons debout patriotes

Et voilà, le verdict populaire est tombé, un gouvernement majoritaire libéral. Là, il va y avoir beaucoup de personnes pour accuser le peuple québécois d’être vraiment des imbéciles, peut-être pour une partie, je peux le concéder. Mais il y a surtout une bonne partie du peuple qui est écoeurée au plus haut degré de la politique actuelle. Réglons tout de suite la question de la division du vote : le vote péquiste a été divisé par les libéraux et les caquistes, essentiellement. Comme quoi les clowns qui font la girouette entre les trois sont les vrais imbéciles heureux, des ignorants de la politique ou des pleutres qui cèdent au chantage de l’élite et aux sondages truffés de demi-vérités des médias. Les résultats d’ON et QS sont principalement ceux de votes de convictions, acquis chèrement grâce au travail de terrain acharné, j’en ai une petite idée maintenant pour l’avoir vécu.