Depuis le temps que certains en rêvaient, voilà que le club politique Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ-libre) a été éliminé par le Parti Québécois, et ce, par une simple décision arbitraire prise par l’exécutif du parti et entérinée par la Conférence nationale des présidentes et des présidents (CNPP). Il n’y a bien sûr rien de surprenant dans ce dénouement, des informations circulaient depuis un bon bout de temps déjà et laissaient clairement entendre que le PQ de Pauline Marois voulait se débarrasser du SPQ-Libre, mais ce qui était prévisible est malgré tout déplorable.
Une telle décision prise par la direction péquiste derrière des portes closes, donnant ainsi naissance à une nuit des longs couteaux nouveau genre, est déplorable car elle démontre encore une fois – comme si besoin était – que le PQ ne respecte pas la base militante progressiste et indépendantiste. Les militants sont les bienvenus dans le PQ de Pauline Marois pourvu qu’ils laissent leurs idéaux à la porte et adoptent plutôt des virages à droite et provincialistes. Ce qui n’est rien pour emballer les militants progressistes et indépendantistes, c’est l’évidence même.
C’est d’ailleurs pour cette raison que la plupart des militants les plus décidés ont déjà quitté le navire péquiste et militent depuis sous des cieux qui correspondent davantage à leurs objectifs politiques. D’autres s’entêtent à faire enfin comprendre le bon sens au PQ, en militant au sein de ce parti, mais en y défendant des positions qui constitueraient des réorientations importantes du discours péquiste si elles devaient être adoptées. Ces militants semblent faire fi d’un détail important : le fonctionnement du PQ est de moins en moins démocratique. C’est de plus en plus impossible de faire avancer des idées dans ce parti si elles ne reçoivent pas d’emblée l’imprimatur impérial. Les conseils nationaux ont été éliminés et les congrès, repoussés dans le temps. Les militants peuvent de moins en moins s’exprimer dans un parti qui est presque complètement, aujourd’hui, sous le contrôle des apparatchiks et de la CNPP. Tout cela dessert la démocratie.
Dans de telles circonstances, il est bien évident que les empêcheurs de tourner en rond sont perçus comme autant d’épines au pied par un parti qui est de plus en plus autoritaire. La direction agit donc de façon à éliminer l’influence des militants progressistes et indépendantistes au sein du parti. C’est le triste sort qu’on a réservé au monument Yves Michaud, c’est le triste sort qu’on a réservé à Jean-Claude St-André et c’est le même traitement que l’on a réservé au Réseau de Résistance qui est monté fièrement au front, l’hiver dernier, afin d’empêcher le Canada d’humilier les Québécois en reconstituant la bataille de 1759.
Le Réseau de Résistance tient donc à faire savoir aux gens qui ont cru dans le SPQ-Libre – et qui ont eu raison de le faire –que nous sommes solidaires de leur cause. Tout comme eux, nous croyons que la plus grande « richesse » du mouvement indépendantiste demeure encore et toujours sa base militante. Un parti qui se permet de cracher sur le travail accompli de bonne foi par des militants, qu’ils soient progressistes comme ceux du SPQ-Libre ou indépendantistes comme ceux du Réseau de Résistance, court à sa perte.
Le PQ de Pauline Marois est en train de faire le vide autour de lui, d’éloigner ses clientèles traditionnelles et qui sont composées d’indépendantistes ET de progressistes, oubliant ainsi qu’il est censé constituer une coalition de militants provenant d’horizons divers et marchant résolument vers le pays du Québec. Tout ça pour adopter des positions politiques qui puent l’adéquisme. C’est navrant ! Et c’est à se demander qui aura encore le goût de militer pour le PQ.
Dans un tel contexte, il ne reste qu’une chose à faire : miser sur la base militante, peu importe où elle agit. Il n’y a qu’elle qui saura nous conduire au pays du Québec, envers et malgré les « élites » politiques carriéristes.