John Charest le menteur impénitent

Puis, M. Charest a cité les deux extraits suivants du site du Réseau de résistance du Québécois, dans le but de le flétrir et de reprocher au Parti Québécois de s’y associer:

«Il y a deux façons de contrôler les gens: en leur faisant peur et en les démoralisant.»

«L’indépendance du Québec ne se fera pas simplement en votant tous les quatre ans. Elle ne se fera pas à l’issue d’un « débat démocratique ».»

Or, le premier ministre du Québec a ainsi nettement détourné le sens de ce qui est écrit dans le site du Réseau de résistance du Québécois. Il a voulu sciemment induire la population du Québec en erreur, de manière à transformer le Réseau de résistance du Québécois en une espèce d’épouvantail utile pour nuire au Parti Québécois.

Le premier extrait est tiré du film Malade, de Michael Moore. Ce sont les propos de l’ancien député britannique Tony Benn, qui parlait des méthodes employées par les riches et les puissants contre les simples citoyens, pour les contrôler. Contrairement à ce que M. Charest laisse entendre, le Réseau de résistance du Québécois est loin d’approuver le contrôle par la peur et la démoralisation. En fait, il est absolument contre ces méthodes et les dénonce vivement. Il constate en outre que les adversaires de l’indépendance du Québec les ont toujours employées. M. Charest décrit constamment lui-même l’indépendance du Québec comme un «trou noir» et pense ainsi faire peur au peuple québécois.

M. Charest et ses alliés essaient de démoraliser les indépendantistes, par exemple lorsque leurs avocats bien rémunérés envoient des mises en demeure au journal Le Québécois, comme ils l’ont fait lorsque Patrick Bourgeois a révélé que M. Charest ne pouvait pas se payer ses deux luxueuses résidences seulement avec son salaire de premier ministre. Heureusement, malgré ses maigres moyens, le journal n’a pas cédé sous les menaces de poursuite, qui ne se sont jamais matérialisées, et M. Charest a été obligé d’admettre quelques années plus tard que son parti lui versait un supplément de 75 000 $, soit exactement le manque à gagner calculé par Patrick Bourgeois.

Quant au deuxième extrait cité lors du point de presse, M. Charest a coupé la phrase là où elle prenait tout son sens. La voici au complet ainsi que les deux phrases suivantes:

«L’indépendance du Québec ne se fera pas simplement en votant tous les quatre ans. Elle ne se fera pas à l’issue d’un « débat démocratique » où les dés seront pipés, comme d’habitude, dans le cadre politique, médiatique et juridique balisé par nos maitres, qui tiennent bien solidement la laisse. L’indépendance du Québec se fera lorsque l’idée de mettre fin à 250 ans de servitude sera propulsée dans la vie quotidienne de la nation avec une force irrésistible. Les indépendantistes doivent se montrer forts, intelligents, bien organisés et omniprésents.»

John Charest n’en est pas à un mensonge près. C’est un menteur impénitent, pour qui mentir est un état naturel. Il ment le sourire aux lèvres, sans en éprouver le plus petit malaise, avec l’assurance de celui qui a de puissants amis pour le protéger. Jean Riant, comme le chante Paul Piché.

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