La corruption n’est pas un projet de société

« Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. »

–René Lévesque

Il faut vraiment avoir un moral d’acier pour être citoyen au Québec. Un moral d’acier pour participer malgré tout à la vie publique, parce que lorsqu’on regarde les deux très vieux partis se comporter, ça donne littéralement la nausée.  D’un côté nous avons un parti qui n’a pas le courage de ses ambitions.  Qui nous dit qu’attendre le messie est une option, et qu’on peut le faire les deux bras croisés, en espérant les conditions gagnantes qui ne surviennent jamais comme par enchantement.  Ce qu’il ne nous dit pas, c’est qu’en attendant, on meurt à petit feu.  Donnant ainsi une résonance nouvelle aux propos du poète Péloquin :  « Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de caves ? ».  De l’autre côté, on a un parti qui ne parvient jamais à s’éloigner un tant soit peu des stratagèmes de corruption pour parvenir à ses fins liberticides et opportunistes.  La fraude et la collusion constituent son essence vitale, empoisonnant notre vie politique depuis Matusalem.