Une commission d’enquête « citoyenne »

Jean Charest refuse d’organiser une commission d’enquête sur la corruption. Alors nous, nous mettons en place une commission d’enquête citoyenne.  Sur notre site internet, nous levons une partie du voile.  Nous identifions ceux qui donnent de l’argent aux libéraux.  Certains le font de bonne foi, très bien.  Ils ne doivent donc pas être choqués d’être ainsi identifiés par une organisation qui s’est servie d’informations 100% publiques pour le faire.  S’ils sont fiers de leur parti, ils doivent accepter de le défendre face à des citoyens qui, au nom des grands principes démocratiques, ont le droit d’enquêter sur eux.  Ceux qui financent les libéraux pour des retours d’ascenseurs, pour obtenir un permis de garderie ou un contrat de construction, eux, en effet, ils doivent se sentir mal à l’aise à cause de notre démarche.  Et c’est tant mieux qu’il en aille ainsi.  Les crapules doivent un jour ou l’autre être débusquées.  Et si l’on attend que Charest mette un de ses grands donateurs en prison avant de commencer le ménage, on risque d’être vieux en mautadit lorsque cela sera fait.  On ne peut tout simplement pas attendre.  Le Québec croule sous la corruption.

De plus, ceux qui ne veulent pas être associés au Parti libéral, qui trouvent gênant d’être liés publiquement à ce parti, ils n’ont qu’à cesser de le financer.  C’est ce que je pense et c’est ce que croit aussi Amir Khadir. 

Ceux qui sont furieux me reprochent d’avoir mis en ligne les adresses personnelles des grands donateurs du PLQ.  Comment faire une commission d’enquête citoyenne si on ne donne pas ces informations-là au peuple ?  C’est impossible.  Pour nous assurer de bien identifier les donateurs, nous avons besoin de ces informations-là que diffuse de toute façon publiquement le Directeur général des élections. Pour être en mesure de bien identifier les donateurs, les citoyens ont besoin de leurs coordonnées complètes.  C’est tout. Et il n’y a pas là de quoi fouetter un chat.

Moi, contrairement à certains fédéralistes, je suis très fier d’être indépendantiste, et je n’ai aucun problème à ce que des fédéralistes placent mon adresse sur un site internet.  Nous vivons dans un Québec qui ne carbure pas à la violence politique.  Il n’y a aucun danger à réunir sur internet des informations qui se trouvent facilement par le truchement du site 411.ca.  Alors voici :

 

Patrick Bourgeois

4, 15e rue ouest

Sainte-Anne-des-Monts, Québec

G4V 2R2

Ceux qui sont fâchés m’ont accusé de terrorisme.  « Fasciste senior » du Journal de Québec m’a même rebaptisé « terroriste junior ».  À l’évidence, il n’a pas peur de l’enflure verbale celui-là, lui qui réfute le droit au peuple d’organiser des pétitions contre le gouvernement ou de militer contre l’industrie qui veut profiter des gaz de schiste.  Pour « fasciste senior », le peuple devrait demeurer bien stoïque entre deux campagnes électorales, laissant tout le loisir aux crottés du système de l’exploiter comme bon lui semble, sans réagir d’aucune façon, facilitant ainsi la tâche aux exploiteurs de citoyens.  Très peu pour moi !  Je ne tends jamais l’autre joue et je ne dis pas merci à celui qui me vole et m’exploite, même s’il porte une cravate et qu’il est respecté par la société bien-pensante qui s’exprime très librement par le truchement de nos médias supposément objectifs.  Notre opération n’a rien de terroriste.  Écoutez, j’ai écrit une lettre que j’ai signée (je croyais qu’un terroriste était par sa nature même clandestin…) et que nous avons envoyée aux grands donateurs d’un parti politique qui pue la corruption et qui n’a de cesse de trahir le Québec, et ce, autant face à Ottawa, que face à la grande entreprise que dans le dossier linguistique.  Je n’aurais jamais pu imaginer qu’écrire une lettre et produire un site internet en utilisant des informations publiques nous placeraient dans la même catégorie que Ben Laden !  À quand le certificat de sécurité contre moi ?

Michel Chartrand disait que la prison n’était pas faite pour les chiens.  Une façon qu’il utilisait pour dire qu’il n’avait jamais craint de se retrouver derrière les barreaux à l’issue d’opérations destinées à frapper durement le système, qu’il ne fallait pas avoir honte d’être emprisonné par un système illégitime.  Moi non plus je n’ai pas peur de la prison.  Si je devais être enfermé pour avoir écrit une lettre, on se rapprocherait drôlement de la Grèce des colonels ou de l’Espagne de Franco.

Ceux qui m’accusent d’être un terroriste me reprochent d’avoir utilisé le vieux patriote de 1837 que nous avons placé en filigrane sur la lettre que nous avons expédiée aux grands donateurs.   D’une part, je respecte au plus haut point le vieux patriote de 1837.  Cela réfère directement à des événements historiques dont nous devons être fiers.  En 1837 et en 1838, de simples gens se sont dressés face à un régime qui les exploitait et qui s’appuyait sur la première armée du monde pour les écraser, pour les massacrer.  Ces Québécois en devenir n’ont pas laissé leur peur les dominer.  Ils se sont battus pour que l’on respecte enfin leur dignité et celle du peuple qu’ils formaient.  Ce sont des héros.  Des monuments à leur gloire (trop peu nombreux il est vrai) sont aujourd’hui érigés un peu partout au Québec.  Il y a même une journée nationale qui leur est dédiée en mai.  Quel mal y a-t-il d’utiliser ce symbole fort de la résistance québécoise ? Aucun ! Et ce n’est pas parce que le FLQ l’a lui aussi utilisé, comme des milliers d’indépendantistes l’ont fait avant et après lui, que ce symbole doit être aujourd’hui caché, dissimulé.  D’autre part, cela fait 10 ans maintenant que le vieux de 1837 se retrouve partout dans l’organisation du Québécois : dans la signature du journal, sur nos t-shirts, sur nos drapeaux, sur nos sites internet.  Et jamais personne ne nous a accusés de terrorisme pour ça ; pour la simple et bonne raison que ce n’en est pas.  Le vieux de 1837 est un symbole de résistance magnifique. Et personne ne me convaincra jamais du contraire, pas même les bouffons de l’Assemblée nationale.  Je continuerai de l’utiliser envers et contre tous s’il le faut.  Les paroles de De Lorimier résonneront toujours en moi:

Quant à vous, mes compatriotes, mon exécution et celle de mes compatriotes d’échafaud vous seront utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement anglais!… Je n’ai plus que quelques heures à vivre, et j’ai voulu partager ce temps précieux entre mes devoirs religieux et ceux dus à mes compatriotes. Pour eux je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants et de mon épouse sans autre appui, et pour eux je meurs en m’écriant: Vive la liberté, vive l’indépendance!

Sur le blogue du magazine L’Actualité, Jean-François Risée (moi aussi je peux faire des petits jeux de mots puérils et ridicules…) a mis de l’avant une comparaison entre notre opération et celle que pourraient mener des fédéralistes, et ce, pour mieux réclamer que nous abandonnions nos méthodes, pour que je retirasse enfin les adresses des grands donateurs de notre site internet.  Jean-François Lisée dit qu’il serait intolérable que des fédéralistes envoient des lettres aux donateurs du Parti Québécois pour exiger d’eux qu’ils fassent pression sur Pauline Marois pour qu’elle mette au rancart l’idée de tenir un référendum sur l’indépendance.  D’une part, ça ne me dérangerait aucunement que des fédéralistes agissent ainsi.  Il me semble que les membres du PQ sont assez convaincus de la pertinence de l’indépendance pour ne pas abandonner ce rêve aussi facilement.  Enfin, j’ose l’espérer.  Et d’autre part, il n’y a aucune comparaison possible entre une démarche 100% démocratique, celle consistant à organiser un référendum sur l’indépendance, et le fait de graisser la patte aux amis du régime comme cela se fait chez les libéraux.  Notre dénonciation vise des pratiques immorales et illégitimes.  Des fédéralistes réclamant le report aux calendes grecques du référendum sur notre indépendance militeraient contre une pratique démocratique (d’ailleurs, ce sont les fédéralistes qui trichent lors des référendums, et non pas les indépendantistes), ce qui n’est en rien respectable.  Comme quoi, même les plus intelligents peuvent se mêler les pinceaux.  M. Lisée nous a habitués à mieux.  Beaucoup mieux.

On m’a aussi accusé d’avoir utilisé le mot « cible » dans la lettre que j’ai expédiée.  Mais en omettant tout le temps de citer le reste de la formule, là où je précise que des citoyens nous imiteront et prendront eux aussi la plume pour faire entendre raison aux donateurs et aux libéraux.  Rien de bien méchant. Tous en conviendront.  Si on coupe ce passage, c’est tout simplement pour nous nuire malicieusement.

Ce qui a amené des gens à me dire :  « Bourgeois, t’es quand même pas assez con pour ne pas avoir compris que l’utilisation du vieux de 1837 rappelle le FLQ et que le mot « cible » dérange certaines personnes ».  Bien sûr que j’en étais conscient, que je savais pleinement ce que je faisais.  Voyez-vous, si je n’utilise pas de formules assassines dans mes discours (genre Staline des pauvres), si je ne saupoudre pas nos opérations de quelques ingrédients au potentiel polémique, les journalistes ne nous donnent tout simplement pas la parole. Et Habermas le disait bien :  celui qui n’est pas sur la place publique n’existe tout simplement pas. C’est pourquoi toujours nous devons beurrer un peu plus épais que ne l’exige le client, pour ainsi exister un tant soit peu.  C’est mauditement scandaleux que nous devions ainsi agir afin de percer le filtre médiatique, mais cela est la conséquence du manque de rigueur du mouvement indépendantiste qui n’a jamais travaillé (depuis les années 1970) pour libérer sa parole en mettant sur pied des canaux de communication dignes de ce nom.  Résultat :  nous sommes complètement à la merci de médias qui appartiennent à des gens qui se retrouvent tous sur la liste des grands donateurs que nous avons mise en ligne :  Pierre-Karl Péladeau, les Desmarais, Rémi Marcoux de Transcontinental, etc.

Au cours de cette opération, bien des citoyens m’ont fait parvenir des lettres qu’ils destinaient aux médias afin de défendre ce que nous faisions.  Leurs missives n’ont jamais été publiées nulle part.  À la place, on préfère publier les textes de certains grands donateurs du PLQ.  Comme Michel Trudeau par exemple.  Celui-ci, psychologue de formation et conjoint de Fabienne Larouche, publie un texte ce matin dans Le Devoir, en usant de l’insulte, ce qui est censé être une pratique non tolérée par les médias (c’est enfin ce qu’ils me disent toujours pour mieux justifier qu’ils ne nous publient jamais).  Plus exact serait donc de dire que cette pratique est non tolérée lorsqu’il s’agit d’auteurs indépendantistes, mais qu’elle le devient dès que des personnes défendant des positions fédéralistes veulent prendre la parole.  Ah, le fameux deux poids, deux mesures… 

Dans son articulet, Trudeau me reproche mer et monde, me dénonce pour avoir placé son nom sur notre site, etc.  Il se permet au passage de dire qu’il finance aussi Pierre Curzi.  Aberration s’il en est une !  Comment un type qui semble être indépendantiste peut financer un parti (le libéral) qui travaille au jour le jour contre le Québec ??? C’est à cause de gens comme ce Trudeau (à l’évidence, il porte bien son nom) que le Québec libre n’est pas encore. Que notre opération ait permis de débusquer un tel type, c’est une bonne chose.  Et cela me conforte dans ma volonté de poursuivre notre mission, de mener toujours plus énergiquement notre commission d’enquête citoyenne.  Et ce, même si ce Trudeau profite de l’occasion qui lui est donnée pour signifier que nous marchons sur un terrain miné, propos destinés à nous faire peur sans doute et nous convaincre de cesser notre opération…

Je dois tout de même admettre que je comprends les fédéralistes et les maîtres du système de s’inquiéter de l’opération que nous menons.  Chez nous, il n’y a pas de commissaire ami du régime du style de Michel Bastarache pour décider de ce qui doit être transmis au public et ce qui ne doit pas l’être.  Nous, nous informons très librement le peuple au sujet des turpitudes des serviteurs et des maîtres du système.  Pas de cachotteries chez nous. Le peuple le sait bien.  Et c’est pour ça qu’il participe si énergiquement à notre campagne.  En une seule semaine, nous avons reçu entre 250 et 300 courriels de citoyens qui nous donnent des informations sur les donateurs du Parti libéral.  Ces citoyens sont écoeurés de se faire saigner à blanc par le système pendant que les amis du régime empochent et profitent.  Ces informateurs sont certes issus du mouvement indépendantiste.  Mais pas seulement de ce mouvement.  Il y a aussi des libéraux qui vident leur sac, des politiciens, des journalistes et des gens du crime organisé. On me parle de passe-droits, de nominations de juges, de pots-de-vin. Notre responsabilité est maintenant de tout vérifier ces informations avant de les rendre publiques.  C’est ce que je ferai dans les prochains jours, si la police n’est pas venue m’arrêter d’ici là.  

Si on nous accuse à tort de terrorisme aujourd’hui, c’est tout simplement parce que notre opération est d’une efficacité redoutable.  Nous avons donné un grand coup de pied dans le nique à poux.  Les libéraux sont furieux contre nous.  Et ils ne peuvent rien faire.  Le faiseux à Guy Ouellette a même dû admettre que notre démarche est 100% légale.  100% légale, je le répète. Je ne savais pas que des supposées stratégies felquistes et terroristes pouvaient être légales…Parce qu’ils ne peuvent rien faire pour nous empêcher de faire ce que nous faisons, ils nous diabolisent. Ils ont même tenté de faire adopter une motion de blâme contre nous, c’est dire. Nous diaboliser, c’est tout ce qui leur reste. Heureusement, ça ne fait pas tellement mal.

Pour mener efficacement leur campagne de diabolisation contre nous, les serviteurs et profiteurs du système mentent beaucoup. L’ineffable Jean-Marc Fournier a osé prétendre que nous avions fait des appels à la violence.  Faux.  Il a osé dire aussi que nous ne respections pas la démocratie.  Faux.  Et Jean Charest a utilisé malicieusement des informations diffusées sur notre site pour les retourner contre nous.  Celui-là a osé citer, hors contexte, deux passages qui se trouvent sur le site du Réseau de Résistance du Québécois, et ce, lors d’un point de presse :

«Il y a deux façons de contrôler les gens: en leur faisant peur et en les démoralisant.»

«L’indépendance du Québec ne se fera pas simplement en votant tous les quatre ans. Elle ne se fera pas à l’issue d’un « débat démocratique ».»


Le Premier ministre a menti. Jean Charest est un menteur. Il a détourné le sens des informations qui se trouvent ici : http://resistancequebecoise.org/le-rrq/le-fonds-du-rrq-pour-lindependance/le-fonds-du-rrq-pour-lindependance. Faire peur et démoraliser, c’est ce que fait le camp fédéraliste, et c’est ce que nous dénonçons sur notre site.  Charest prétend le contraire, affirme que ces citations prouvent que nous sommes dangereux. Malicieux et retors est ce Premier ministre.  Le vrai terroriste, c’est lui et sa clique et non les citoyens qui exigent la vérité et qui veulent que le ménage soit fait au Québec, de façon à nous débarrasser enfin des corrompus.

Pour toutes ces raisons, mon équipe et moi continuerons de marcher droit, avec intégrité.  Nous continuerons notre enquête citoyenne.  Et peu nous importe les menaces et les quolibets de la société bien-pensante, elle qui profite affreusement du système actuellement en place.

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