L’offensive finale

L’heure est grave. Très grave même. Tous conviendront avec nous que la langue française se porte mal au Québec, principalement parce que Montréal s’anglicise à vitesse grand V ; les études du député du Parti Québécois Pierre Curzi, entre autres choses, l’ont très clairement démontré.

Conscients qu’ils sont de la situation, les ennemis du Québec qui parle français en profitent pour redoubler d’ardeur. Ils viennent de lancer la construction d’un méga hôpital universitaire de langue anglaise à Montréal, celui de McGill, financé à même les finances publiques du Québec. Cet établissement agira comme un important pôle anglicisateur dans la métropole québécoise, elle qui n’avait décidément pas besoin de cela. La bande au premier ministre Jean Charest a également cru bon hausser les niveaux d’accueil en immigration jusqu’à 55 000 personnes par année (il y a quelques années seulement, le Québec accueillait entre 25 000 et 30 000 immigrants par année, et cela ne comprend pas les réfugiés politiques). C’est énorme pour une petite société (en termes démographique bien sûr) comme le Québec. C’est une pression violente qu’on exerce sur cette nation que plusieurs espèrent canadianiser le plus rapidement possible, car l’on sait pertinemment que ces nouveaux arrivants qui s’installent presque exclusivement à Montréal pour y bâtir leur nouvelle vie y vivront majoritairement en anglais. À chaque nouvelle année qui passe, cela est clair pour tous ceux qui refusent de se conter des histoires à dormir debout, les nouveaux arrivants qui s’anglicisent aggravent le problème que vit la langue française à Montréal en particulier et au Québec en général.

Mais comprenons-nous bien. Il n’est pas question pour nous d’accuser ces nouveaux arrivants de quoi que ce soit. Nous apprécions l’immigration, mais nous souhaitons seulement qu’elle serve la québécitude plutôt qu’elle la desserve, ce qui est tout à fait normal. Dans notre esprit, le véritable coupable n’est pas l’immigrant, mais bien le système canadian, celui qui a historiquement instrumentalisé l’immigration afin de noyer le Québec ; c’est donc ce système que nous devons combattre et non pas l’immigration. Ceux d’en face ont compris depuis belle lurette que moins le Québec parlera français et plus il sera docile et soumis. Alors, ils servent de multiples façons cet objectif écœurant, entre autres en favorisant l’anglicisation des nouveaux arrivants. Un régime néocolonial ne prend jamais de répit, ceux qui combattent avec honneur pour la justice, la dignité et la liberté québécoises devront bien le comprendre un jour ou l’autre.

Espérons que le Parti Québécois retiendra la leçon et qu’il agira enfin. Lorsqu’il prendra le pouvoir, il devra imposer la fréquentation du cégep en français pour tous, il devra injecter des fonds substantiels dans les programmes de francisation des immigrants et, ultimement, il devra durcir d’autant la loi 101, le principal outil québécois pour protéger la langue française sur notre territoire. Mais nous n’en sommes pas encore là, les collabos sont toujours au pouvoir à Québec et nous ne pouvons pas attendre que le PQ forme à nouveau le gouvernement pour agir. La mobilisation citoyenne et patriotique, c’est dès maintenant qu’elle doit commencer. Pourquoi ? Parce que Charest, en collaboration avec l’infâme Cour suprême du Canada, cette tour de Pise que Maurice Duplessis disait pencher toujours du même côté (du côté des intérêts canadians bien sûr), est sur le point de donner un nouveau coup de poing sur la tête du Québec qui parle français.

C’est clair, l’offensive finale qu’espèrent depuis si longtemps lancer les assimilationnistes de tous poils est commencée. Nous devons en prendre conscience. Les Canadians et leur serviteur Charest s’apprêtent à réduire à néant la portée de la loi 101, loi qui protège le français au Québec. En adoptant la loi 103, de façon à se plier aux désirs des vieux juges de la Cour suprême du Canada, Charest rétablira à toutes fins pratiques la liberté de choix de la langue d’enseignement au Québec. Une des dispositions les plus importantes de la loi 101 tombera ainsi. Les mieux nantis du Québec pourront dès lors acheter un droit d’accès à leurs enfants et à leur descendance à l’école publique anglaise, et ce, en permettant tout d’abord à un seul d’entre eux de fréquenter, durant un certain temps, une école passerelle qui n’est rien d’autre qu’une école privée anglophone non subventionnée. D’ici quelques années, les experts évaluent que des dizaines et des dizaines de milliers de jeunes écoliers du Québec – et pas seulement ceux des familles riches – qui n’ont aujourd’hui pas droit d’accès à l’école publique anglaise l’obtiendront grâce aux fourbes qui administrent présentement l’État québécois et qui ne manquent jamais d’imagination lorsque vient le temps de charcuter la loi 101. Il nous faut donc réagir et combattre pour que cela ne soit pas. Avec nos intelligences, nos cœurs et notre amour de la dignité, de la justice et de la liberté, il nous faut lutter afin que l’inique Charest recule et qu’il abandonne l’idée d’adopter la loi 103, ce qu’il veut faire d’ici un mois seulement. C’est l’avenir de la langue française au Québec et en Amérique qui se joue présentement. Les citoyens du Québec ne peuvent pas demeurer les bras croisés pendant que les anglicisateurs enterrent notre langue, sous nos yeux.

En tout cas, le Réseau de Résistance, lui, se mobilisera et se battra, selon le style qui lui est propre. Pendant que le PQ fait bien son travail à l’Assemblée nationale afin d’empêcher les collabos à Charest d’adopter la loi 103, pendant que l’ensemble du mouvement indépendantiste se mobilise de belle façon pour dénoncer cette loi, entre autres en organisant un grand spectacle pour le français le 18 septembre prochain à Montréal*, le Réseau, lui, invite ses militants et partisans à prendre la rue d’assaut. Pour nous, il est hors de question que nous laissions les anglicisateurs agir à leur guise. Nous avons fait reculer le Canada dans le dossier 1759 et nous avons fait entrer un prince d’Angleterre par la porte d’en arrière d’une caserne de l’armée canadienne l’automne dernier, maintenant, nous sommes décidés à empêcher l’adoption de la loi 103 !

Ce combat que le Québec doit mener est certes d’une importance considérable pour la situation du français en Amérique, mais il est également important pour l’ensemble des peuples de la terre qui luttent afin de préserver leur langue des assauts des assimilationnistes. La loi 101 est une grande loi linguistique qui doit servir, en se maintenant, la cause des autres peuples sans État national de la planète et qui ont le droit d’espérer eux aussi vivre en parlant la langue de leur pays en devenir. En nous battant et en vainquant les Canadians dans le dossier de la loi 103, ce sont tous ces humains également que nous aiderons, à notre façon. Notre mission est cruciale, c’est l’évidence même.

Ne reste plus qu’à nous retrouver sur le champ de bataille pour sauver la loi 101 et notre langue en empêchant l’adoption de la loi 103. Moi, j’y serai. Le Réseau et le mouvement indépendantiste aussi. Espérons maintenant qu’une majorité de Québécois nous emboîtera le pas et qu’ils combattront comme ils ont su si bien le faire par le passé. Tous ensemble, nous pourrons ainsi vaincre les assimilationnistes du Canada.

Vive la loi 101 ! Vive le Québec qui parle français ! Vive le Québec libre !

Patrick Bourgeois
Au nom du Réseau de Résistance du Québécois

 

* IMPORTANT : Tous les militants et sympathisants du RRQ sont conviés à ce grand rassemblement qui aura lieu samedi prochain, 18 septembre 2010, au Centre Pierre-Charbonneau, à Montréal, dès 19h30.

 

La Corse tient à la loi 101

Pour les Corses, la loi 101 est une grande loi.  Tout comme les Québécois, les Corses tiennent à leur langue et luttent pour lui assurer un avenir.  En ce sens, la loi 101 que les Québécois ont adoptée en 1977 leur indique, en partie, le chemin à suivre.  Pour cette raison, Jean-Guy Talamoni, député et président des élus indépendantistes corses, se sent profondément touché par les agissements du gouvernement Charest qui manœuvre afin de charcuter encore davantage la loi 101 en forçant l’adoption de la loi 103.

Voici le message que M. Talamoni a fait parvenir à l’organisation du Québécois :

« Je vous réaffirme le soutien fraternel des indépendantistes corses au peuple québécois dans sa lutte pour la préservation de ses droits linguistiques, mais également politiques.

La loi 101 a été une avancée essentielle à laquelle nous nous référons souvent en Corse. L’issue de la bataille que vous livrez actuellement sera déterminante pour vous, mais elle sera également importante pour de nombreux peuples menacés dans leur existence même.

Amicizia,

Jean-Guy Talamoni, président du groupe indépendantiste à l’Assemblée de Corse, Corsica Libera ».

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