Lorsqu’on consulte le programme créé par la Commission des champs de bataille nationaux afin de commémorer le 250e anniversaire de la conquête anglaise de 1759, un malaise nous assaille très rapidement. Pour tous ceux connaissant un tant soit peu l’Histoire, il ne peut qu’être inacceptable de prendre à la légère et en humour, comme le font les propagandistes de la Commission des champs de bataille nationaux, l’événement tragique que fut la défaite de la Nouvelle-France à l’issue de la Guerre de sept ans, guerre qui l’opposa à l’Angleterre. Vient un jour où un peuple ne peut endurer davantage qu’on l’humilie, et ce jour est arrivé. C’est pourquoi le Réseau de Résistance du Québécois (RRQ) se lance dès lors sur le sentier de la guerre, de façon à être prêt à passer à l’action le 15 février prochain, si ladite Commission ne recule pas d’ici là en annonçant l’abandon de cet événement.
La malaise naît dès que l’on contemple le visuel retenu par la Commission des champs de bataille nationaux afin de présenter « l’événement de l’été à Québec » qui est bien sûr la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham. L’affiche virtuelle présente les généraux Wolfe et Montcalm, tout sourire, en train d’échanger des poignées de main! Le malaise ne s’estompe aucunement lorsque l’on parcourt la liste des activités prévues durant cet été consacré par la Commission des champs de bataille nationaux à la conquête anglaise de 1759. Comment considérer de bon goût l’activité intitulée « Wolfe et Montcalm se donnent en spectacle », activité qui est ainsi décrite: « Les deux célèbres généraux renaissent de leurs cendres afin de vous offrir un face-à-face aussi épique qu’humoristique »? Or, la conquête n’est aucunement de nature à faire rire les Québécois, cela, même les bouffons de cette Commission l’ont compris. S’ils se permettent quand même d’emprunter cette avenue afin de souligner les 250 ans de la défaite française en Amérique, c’est parce que leur objectif est autre. Et il vise à la réécriture de l’Histoire afin de rapprocher, aujourd’hui, les descendants des ennemis d’antan, c’est clair comme de l’eau de roche. Gommer les aspects les plus tragiques de notre histoire, tel a toujours été l’objectif des propagandistes fédéralistes. Après tout, s’il n’y eut pas de conflits hier, pourquoi en perdurerait-il un aujourd’hui?
En présentant 1759 sous le sceau de l’humour et du bon-entendisme, la direction de la Commission des champs de bataille nationaux souhaite faire oublier que la conquête fut un âpre conflit qui provoqua la mort de 10 000 personnes en Nouvelle-France. On parle d’environ 1/7 de la population. Il ne s’agit donc pas de simples petites escarmouches n’ayant point porté à conséquence, comme certains retors historiens fédéralistes voudraient bien nous le faire croire. La Commission veut aussi cacher le fait que les troupes de Wolfe ont saccagé la colonie française au cours de cet été de 1759. Les Britanniques ont brûlé plus de 1500 fermes sur les côtes nord et sud du Saint-Laurent et ils ont pillé les ressources des familles canadiennes avec tout le cortège de cruautés propres à de telles opérations de guerre. Dont le viol et les exécutions sommaires. Les bombardements anglais qui ont débuté au printemps de 1759 ont complètement détruit Québec. En septembre, cette ville n’était plus qu’un champ de ruines. Et les lendemains de la conquête ne chantèrent pas davantage pour le peuple québécois en devenir. Les Canadiens de la Nouvelle-France furent supplantés par les Anglais qui s’emparèrent complètement du pouvoir et de l’économie. Du jour au lendemain, les Canadiens devinrent des citoyens de seconde zone. Ils perdirent leurs moyens de subsister et durent se faire paysans, un métier que plusieurs ne connaissaient aucunement. Mais 1759, ce furent surtout les débuts de l’exploitation et de la soumission du peuple québécois en devenir. Alors, comment, en 2009, rappeler ces tristes événements en usant de farces plates et épaisses et en nous présentant Wolfe et Montcalm comme des amis aujourd’hui devenus? Le RRQ compte bien faire comprendre aux bonimenteurs de la Commission des champs de bataille nationaux qu’il y a des limites à prendre les gens pour des cons! Leurs discours de propagande, nous les leur ferons ravaler!
Pierre Falardeau, porte-parole de l’ « Opération 1759 »
À l’évidence, le comité organisateur de la fraude intellectuelle que constitue la commémoration de 1759 jouira du soutien indéfectible des médias et des élites afin de diffuser le plus efficacement possible leur propagande et manipuler ainsi l’opinion publique québécoise. Dans de telles circonstances, le RRQ devra faire preuve de beaucoup d’imagination et de détermination afin de diffuser la vérité eu égard à 1759, de manière à contredire les mensonges formulés par ceux d’en face. Pour nous y aider, nous avons le bonheur d’annoncer que le célèbre cinéaste Pierre Falardeau se joint au « Comité 1759 » en acceptant d’y jouer le rôle de porte-parole.
Au cours des prochains mois, le RRQ et le « Comité 1759 » organiseront des conférences, des distributions de tracts, des opérations d’affichage afin de faire comprendre au plus grand nombre de nos compatriotes ce que fut la conquête de 1759. Nous ne ménagerons aucunement nos énergies afin de leur faire comprendre qu’on ne peut pas tout tolérer au nom d’une fête quelconque. Le fédéral a beau avoir investi des millions$ dans l’organisation de la commémoration de 1759, investissements qui donneront assurément naissance à de fort belles festivités mettant en vedette des petits soldats de plomb arborant leurs plus beaux atours, il n’en demeure pas moins que fondamentalement, il s’agit ici d’une indigeste et écoeurante opération de propagande, et c’est cela que nous tenterons de faire comprendre à une importante majorité de Québécois. Si nous désirons vraiment remporter une victoire dans cette « bataille de la mémoire» (dixit René Boulanger) qui nous oppose une nouvelle fois à ceux d’en face, il nous faudra être déterminés et radicalement prêts à faire ravaler les mensonges aux propagandistes oeuvrant pour l’unité canadienne.
Toute notre opération culminera bien sûr l’été prochain, sur les plaines d’Abraham, en plein cœur de notre Amérique française que nous extirperons bien un jour des griffes du Canada. Nous aurons alors besoin du soutien et de la participation du plus grand nombre, de façon à démontrer clairement que le peuple québécois n’endurera pas davantage les opérations visant à l’humilier. C’est donc un rendez-vous!
À bas les propagandistes fédéraux, et vive le Québec libre!
RRQ