Le Canada corrompt le Québec

Le Réseau de résistance du Québécois tient à remercier le magazine Maclean’s pour son survol intéressant de la corruption fédéraliste au Québec. Les faits présentés par le Maclean’s sont clairs : de Duplessis à Charest, en passant par Bourassa, Mulroney et Chrétien, la corruption est essentiellement un phénomène fédéraliste. C’est d’ailleurs ce que les Québécois constatent depuis longtemps : nominations partisanes des juges, mafia libérale de la construction et des garderies, pillage des ressources naturelles, détournement des fonds publics, Shawinigate, commandites fédérales, déprédation à la Caisse de dépôt et placement, soudoiement du premier ministre par un salaire d’appoint. Le Maclean’s jette même dans le panier de la corruption le valet d’Ottawa Jean-Pierre Blackburn, qui a laissé entendre dernièrement qu’il était normal que le gouvernement conservateur songe à acheter des votes dans la région de Québec en finançant la construction d’un aréna pour le retour des Nordiques.

Le Maclean’s essaie bien d’égratigner au passage quelques péquistes, mais admet que les cas isolés de contribution d’entreprise à la caisse électorale ne sont qu’une goutte d’eau dans le raz-de-marée putride que déverse sur le Québec la classe de rapaces ayant pour crédo le maintien du Québec dans le système néocolonial d’Ottawa. Le Maclean’s précise aussi que c’est le Parti Québécois qui a fait le seul véritable ménage, en 1976. Depuis ce temps, les cochons bien nourris ont malheureusement repris possession du Québec, qu’ils souillent de leurs déjections abondantes.

Évidemment, là s’arrêtent nos compliments. Il ne faut pas trop attendre de rigueur intellectuelle de la part d’un magazine de Toronto, dont les propriétaires sont tout aussi déterminés à maintenir le Québec prisonnier d’Ottawa que ceux dont ils dénoncent la corruption. Le Maclean’s cherche à convaincre les Québécois qu’ils sont pourris à l’os et incapables de se gouverner seuls. Ils seraient atteints d’une sorte de pathologie congénitale, en somme. Leur seul salut résiderait dans la supériorité morale du Canada.

Ainsi, le Maclean’s attribue au Bloc Québécois la responsabilité des paiements de péréquation au Québec. Autrement dit, le Bloc serait à Ottawa pour exercer du chantage et exploiter le reste du Canada. Ce serait le résultat, encore une fois, de la culture de la corruption qui aurait contaminé pratiquement toute la classe politique québécoise. Il faudrait que le Maclean’s et les stratèges du PLC et du PCC soient cohérents : le Bloc Québécois est-il inutile à Ottawa ou bien est-il tellement fort qu’il est capable d’extorquer tout seul des milliards aux pauvres contribuables du Canada anglais?

Selon le Maclean’s, les Québécois ne sont pas capables de faire le ménage dans leurs affaires parce qu’ils sont obnubilés par la question nationale. Le Maclean’s rapporte à cet égard les propos d’un ex-candidat de l’ADQ, Éric Duhaime, frustré que sa formation politique soit tombée dans la marginalité où elle aurait toujours dû être, compte tenu de la vacuité de son programme. Les Québécois n’auraient le choix qu’entre des fédéralistes corrompus et des indépendantistes intègres. Il manquerait à l’équation un parti fédéraliste intègre.

L’analyse du Réseau de résistance du Québécois est bien différente. Il y a une raison fondamentale pour laquelle les forces fédéralistes sont aussi les forces de la corruption au Québec. C’est bien simple : quiconque veut œuvrer vraiment dans l’intérêt de la nation québécoise et prend le temps de réfléchir à la question deux minutes se rend bien compte que l’intérêt de la nation québécoise réside dans sa libération du joug néocolonial. Tant qu’elle sera asservie et qu’elle devra demander la permission à Ottawa pour agir, elle ne pourra pas se développer pleinement.

Quand un politicien dit vouloir servir les intérêts des Québécois et s’emploie en même temps à maintenir le Québec sous l’emprise d’Ottawa, il ment effrontément. Pourquoi? Parce qu’il cherche en réalité son propre intérêt et celui de ses copains de la mafia libérale ou conservatrice. À moins d’être ignorant ou incompétent, comme les ânes de l’ADQ, on ne peut pas en même temps défendre la nation québécoise et prôner le maintien de son asservissement. C’est une contradiction fondamentale. Pour y échapper, les Québécois ne doivent plus jamais faire confiance aux rapaces et aux collabos qui ne cherchent que leur profit personnel et qui jouent le rôle de rois nègres, comme dans n’importe quel système colonial, depuis la nuit des temps.

Le Réseau de résistance du Québécois estime que le jour où les Québécois opteront très majoritairement pour la souveraineté et l’intégrité approche à grands pas. Les articles du Maclean’s vont certainement en aider quelques-uns à comprendre enfin.

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