Mon ami René Boulanger est reconnu pour ses romans, ses nouvelles et ses essais, mais peu de gens savent qu’il a aussi touché au cinéma. Or, ce printemps, les Éditions du Québécois sont fières d’annoncer la parution de Fleur de cobalt, scénario inédit de Boulanger qui nous plonge en 1930 aux confins des Territoires du Nord-Ouest…
Sur les rives du Grand lac de l’Ours.
Le scénario de René Boulanger présente l’histoire de deux prospecteurs canadiens-français partis explorer les rives du Grand lac de l’Ours dans les Territoires du Nord-Ouest à la recherche d’un minerai à haute teneur en argent, la fleur de cobalt. Ils affrontent alors un territoire hostile presque aussi vaste que l’Irlande ou la Suisse.
Le voyage en hiver comporte son lot de souffrances et d’événements dramatiques, mais la découverte de pechblende sur le site de la mine d’argent fait d’eux des hommes riches et heureux. L’uranium que contient la pechblende servira toutefois à la bombe atomique qui détruira Hiroshima. Dès lors, a-t-on le droit d’être heureux? Où s’arrête la responsabilité de chacun devant le crime de guerre? Le carcajou, bête maléfique qui les pourchasse, n’est-il pas la dernière révolte de la nature face à la folie de l’Homme?
La spiritualité des grands espaces, la tradition française de nommer le continent et l’amitié profonde de deux hommes affrontant les derniers mondes inconnus jalonnent ce récit nordique basé sur une histoire vraie.
Lancement à Montréal!
Tous sont évidemment invités au lancement montréalais de ce scénario inédit. Voici les détails :
Mercredi 5 juin 2013
19h00
Maison Ludger-Duvernay (SSJBM)
82, Sherbrooke Ouest, Montréal
Un vin d’honneur et des grignotines seront servis.
Le comédien Denis Trudel lira un extrait du scénario.
Vous pourrez bien sûr acheter le livre (20$ seulement, argent comptant) et le faire dédicacer par l’auteur.
Venez nombreux!
Pour piquer votre curiosité…
Afin de vous donner le goût, je l’espère, de découvrir le récit de Boulanger, voici en exclusivité mon petit mot de l’éditeur qui accompagne le scénario.
* * *
René Boulanger est un grand écrivain québécois.
Quand il m’a parlé de Fleur de cobalt, un projet de film qu’il tentait de faire avancer, je n’ai donc pas hésité une seconde à lui faire une proposition : et si on publiait le scénario? J’étais convaincu d’y retrouver la même qualité d’écriture et le même esprit créatif et poétique que dans ses romans ou dans ses nouvelles. Je n’ai pas été déçu.
Boulanger possède un sens de la poésie et un sens de la narration hors du commun. Si on reconnaît parfois des influences (Jacques Ferron, notamment), personne n’écrit comme lui. Il possède aussi un attachement profond pour la culture, au sens anthropologique du terme, et cet attachement traverse ses œuvres. Ainsi, dans Fleur de cobalt, ce qui aurait pu n’être qu’un simple récit de prospection devient une réflexion sur la nordicité, sur la mort et ses rituels et sur les traditions ancestrales, notamment.
Au plan plus politique, Fleur de cobalt présente également une réflexion fondamentale sur la responsabilité individuelle dans le destin collectif, particulièrement quand la poursuite d’un rêve personnel peut engendrer le malheur de l’Autre et la barbarie.
D’un point de vue cinématographique, les scènes fortes qui, bien tournées, auraient marqué à coup sûr le spectateur abondent, de l’amputation avec des moyens de fortune au combat final contre la bête, de la dévastation d’Hiroshima aux scènes de tendresse entre Saint-Pierre et sa Cassiopée, pour ne mentionner que celles-là.
Le lecteur est donc invité à découvrir une histoire aux significations profondes, aux images fortes, mais baignée par une touchante poésie additionnée d’une grande tendresse et livrée par la plume d’un brillant conteur. Une grande et belle histoire. Une grave histoire. Mais une histoire qui n’entre pas dans les schémas d’analyse des fonctionnaires du cinéma à Ottawa…
Qu’importe! Ils n’auront pas le dernier mot. Le dernier mot appartient à vous, lecteurs.
Merci Boulanger.