F*ck le PLQ et vive le Québec libre!

« Comme si la lutte de libération nationale n’était pas, en soi, un projet de société. Le bateau coule et des passagers veulent discuter de l’aménagement intérieur de la chaloupe. Ramons, câlice! On discutera ensuite de la couleur de la casquette du capitaine ou de la forme des rames. L’indépendance n’est pas le paradis. Ce n’est pas la solution à tous nos problèmes. Mais il s’agit de choisir enfin. Ou le statut de nation annexée à jamais, ou la liberté. » – Pierre Falardeau
Si vous avez forgé votre perception de la politique fédérale lors de votre dernier voyage de snow à Banff ou votre trip backsac en Australie, que vous vous êtes ouvert l’esprit avec vos chums de brosse semi-exotiques anglo-saxons, vous risquez de ne pas apprécier ce texte. La question de la libération nationale du Québec ne peut pas être résumée en une aventure personnelle. Pas plus qu’elle ne peut être réduite par une conception anarchiste arbitraire scandant le fuck toute.

Le gouvernement libéral passe la hache dans nos services sociaux, démolit nos champs de compétences nationales, ouvre la porte à l’ingérence du fédéral et pactise avec les ordures conservatrices pour laisser passer du pétrole sale de l’Alberta sous nos rivières. Évidemment, ça touche tout le monde, individuellement et collectivement. Mais quand on regarde les mouvements sociaux qu’ont créés ces mesures, on a l’impression de voir 10 000 Don Quichotte se battant chacun pour un petit bout de terrain. « Ne coupez pas ceci, coupez pas cela, pourquoi faites-vous ça? Ah pis, fuck toute! » On dénonce la stratégie visant un objectif pourtant clair. L’objectif de l’ostie de testi-Couillard et de son parti de chirurgiens gras du ventre est pourtant pas compliqué à comprendre.
On démolit l’État québécois, celui que nous ont laissé les quelques grands hommes politiques québécois qui avaient encore à cœur l’émancipation de notre peuple. En démolissant les champs de compétences provinciales, on les laisse de facto au gouvernement fédéral. L’affaiblissement de l’État québécois, que René Lévesque décrivait comme « notre meilleur outil pour la défense de nos intérêts », est en soit l’objectif des libéraux depuis le dernier référendum. Les bâtards corrompus ont beau scander tant qu’ils veulent que la question nationale est morte et enterrée, ils n’en croient pas un mot. Le point numéro un de leur agenda politique s’avère à cadrer parfaitement avec leurs politiques de droitistes corrompus. Démolir l’État québécois, l’empêcher de s’épanouir en le rendant dépendant du système fédéral. Les rats d’égouts arrogants du PLQ instrumentalisent le débat gauche-droite depuis les dernières années au profit de leurs idéaux politiques, le premier de tous étant de garder le Québec dans l’État unitaire canadian.
On en est rendu là, à défendre chaque pouce de terrain contre un parti d’arrogants cyniques. Trompés et trahis par notre classe politique, on se retrouve perdus dans un combat social sans issue parce que privé d’un objectif concret, l’indépendance du Québec. L’indépendance, comme les mesures d’austérité libérales, est un outil et pas seulement une fin en soi. Mais quand on défend nos services sociaux, on défend l’État québécois contre l’hégémonie d’un État et d’une machine fédérale qui ont toujours eu en tête de nous écraser et de nous aligner à leurs politiques.
Aujourd’hui, vous ne me verrez pas scander « fuck toute », mais bien « vive le Québec libre ». Vive un Québec libre de prendre ses décisions politiques, internationales, environnementales et surtout libre d’un parti instrumentalisant la droite conservatrice pour nous garder dans un État unitaire sénile et étranger. Je ne suis pas le seul de ma génération à voir dans notre lutte de libération nationale un combat moderne, héritage de nos pères et mères et, encore aujourd’hui, notre seul arme pour un Québec plus juste.
Nous vaincrons.
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Un commentaire

  1. Bravo! J’suis ben curieux de connaître votre age, lorsque vous dites, ma génération. J’ajoute que le  »fuck toute » est ce qui m’a découragé le plus dans cette histoire. Que pensez-vous que le PLQ se dit lorsqu’il détruit le Québec? : » fuck toute ». Que pensez-vous que les flics se disent lorsqu’ils tabassent un jeune?:  » fuck toute ». Et vous pensez qu’une victoire est possible en scandant  » fuck toute ». C’est parce qu’il y a des « fuck toutes » mieux organisés, avec les ressources nécessaires, soumis au pouvoir des institutions bancaires internationales que votre  »fuck toute » est une défaite assurée. Tranche de vie: j’avais un maudit bon chum, que j’ai cessé de côtoyer depuis 2012. Nous étions deux sympatisants à l’indépendance. En 2014 j’ai repris contact avec lui. Et je ne savais pas trop comment démolir ses arguments. C’est devenu émotif et nous ne nous parlons plus depuis. Il m’a dit: Qu’est-ce que ça calisse, que ce soi les fédéralistes ou la petite bourgeoisie québécoise ( se servant de l’idée de l’indépendance ) pour nous asservir. Les gros porcs seront toujours des gros porcs et le travailleurs se fera toujours exploités. On s’en calisse que ce soit en français ou en anglais que le coup de matraque soit porté. J’penses que ça résume bien la mentalité de cette gang-là. Aujourd’hui, j’ai quand même, une bonne idée de ce que je pourrais répondre. Mais je ne sais si ça vaut la peine de perdre notre temps avec des gens qui sont prêt à se faire fracasser le crâne pour avoir le droit à l’improvisation et crier « fuck toute » sans objectif précis. Je me suis même surpris à me dire: » Ben bon pour toi imbécile, retourne chez-vous et réfléchie sur la raison de tes blessures. Peut-être que tu auras une meilleurs idée du pourquoi tu te présente la face devant une matraque la prochaine fois.  »

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