Comme des millions de gens

Avec les déboires du PQ, certains colportent pour une millième fois que… « le séparatisme est mort »! Cassette usée s’il en est. Peut-on rappeler qu’il y a envers et malgré tout plus de deux millions de Québécois.es qui voteraient OUI demain matin, sans partenariat avec le Canada s’il-vous-plaît? Deux millions de gens. De Québécois.es de toutes les couches, de toutes les souches. C’est du monde à messe, ça!

Le problème est depuis longtemps un problème de volonté et de direction politiques à la tête des partis indépendantistes, à commencer par le PQ. À force de dire que l’indépendance est nécessaire mais sans rien faire pour faire avancer le projet, et en le cachant de manière honteuse en campagne électorale, le PQ n’a plus de crédibilité, n’est plus écouté. Certains au PQ s’efforcent depuis la démission de Catherine Fournier à scander que cette fois-ci ils ont compris, que cette fois-ci le PQ va vraiment retourner à l’essentiel, se refonder autour du projet d’indépendance…

1- Je le croirai quand je le verrai.  2- Une tentative in extremis de sauver le PQ en vaut-il même la peine? Même si cette fois-ci le PQ tente une vraie refondation sur le socle de l’indépendance, après vingt-cinq ans ou presque de trahisons depuis le départ de Parizeau, sera-t-il cru et écouté? Nombreux sont ceux qui pensent que ce qui peut être sauvé du PQ devra être intégré à un nouveau véhicule politique, une nouvelle bannière qui ne portera pas tout le passif du PQ et incarnera vraiment le renouveau.

Une chose est sûre, les plaques tectoniques du mouvement indépendantiste bougent ces temps-ci, et c’est très bien. Vingt-cinq ans de surplace, d’attentisme, de « sorties de secours » bricolées sur le coin de la table, c’était comme un peu assez… Enfin, il devrait se passer quelque chose.

Chez QS, alors que la fusion avec Option nationale ne semble pas avoir infusé beaucoup plus d’indépendantisme à ce parti, on serait mieux d’aller plus loin que la tentative de récupération des naufragés du PQ. D’ailleurs, si un nouveau véhicule politique indépendantiste apparaît, QS devra bien se rasseoir pour parler convergence et coalition indépendantiste.

Il y a au moins deux millions de Québécois.es qui sont ouvert.e.s à une offre politique indépendantiste crédible. Pour l’instant, force est de constater qu’elle n’existe pas. C’est d’une tristesse, mais qui ne devrait pas nous confiner à la déprime. Dans le contexte actuel, pour rejoindre encore deux millions des nôtres, c’est que l’idée d’indépendance est d’une puissance extraordinaire.

On ne connaît pas notre force.

Pierre-Luc Bégin

Publié le à la une, chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois et étiqueté , , , , .