Cette manifestation pue la provocation à des kilomètres, et ce n’est pas la première fois que de telles manifestations ont lieu à Montréal. À toutes les fois que cela s’est présenté dans le passé, le RRQ a évité de faire cette confrontation qui sent drôlement le piège à police. Non, je ne suis pas en train de vous compter des théories de conspiration, chaque fois que ça se présente, il y a un bon 10 à 15 voitures de police stationnées pas loin pour intervenir à tout moment. Le piège de la colère identitaire : on va provoquer par des insignifiances sans fondement, deux ou trois Québécois survoltés vont insulter les manifestants ou échapper quelques claques sur la yeule, et le tour est joué, on va pouvoir faire le tour des nouvelles en faisant passer les indépendantistes pour de vulgaires nationaleux sectaires et intolérants. Comme toutes les autres fois, le RRQ n’embarquera pas dans cette mascarade conduite par des créatures sorties du cirque Angryphone, notamment Howard Galganov et Brent Tyler, pour ne nommer que deux insignifiants parmi tant d’autres.
Le jour où nous allons arrêter de jouer le jeu des provocateurs francophobes du camp adverse, nous allons arrêter aussi de folkloriser notre combat en un simple combat linguistique et prendre conscience de notre soumission politique et surtout économique à un pays étranger, qui ne se gênera pas pour nous exploiter, peu importe la langue que nous utiliserons. Tant que nous resterons dans la simple dynamique de l’identité nationale, nous ne nous en sortirons jamais, et on va passer à côté des problèmes inhérents à notre sujétion au néocolonialisme canadien. La langue et l’identité culturelle n’est pas l’unique but de l’indépendance, mais seulement le ciment qui, dans une nation bien définie et distincte, rallie tous ceux qui sont pour une même cause libératrice. Nous ne faisons pas l’indépendance uniquement pour sauver le français, nous faisons l’indépendance pour libérer les Québécois de l’emprise du Canada, avec tout ce que cela comporte comme bénéfices. Bien sûr que dans un Québec pays, la langue nationale ne serait jamais plus remise en question, elle serait inscrite dans la nouvelle constitution québécoise, il n’y aura plus d’ambiguïté pour les nouveaux arrivants.
S’il est vrai que l’indépendance ne doit pas se faire ni à gauche ni à droite mais en avant, alors l’indépendance ne doit pas non plus se faire uniquement pour le français, mais d’abord pour la liberté!
P.S. J’ai entendu dire qu’il y avait une fête lundi… Ah bon, je ne suis pas au courant, personnellement je travaille comme tous les autres jours.