Il est impératif de reconnaître le racisme systémique c’est-à-dire que le racisme fait système tout comme le sexisme et l’homophobie. Il ne saurait en être autrement dans une société capitaliste où la compétition de tous contre toutes, exacerbée par le néolibéralisme, pousse les personnes blanches ou les homme ou les personnes hétérosexuelles à utiliser leur avantage inhérent, même si c’est simplement par la passivité, dans le « rat race » qu’il soit pour le statut social ou la simple survie économique. Le racisme individuel conscient ou inconscient et le racisme institutionnel trouvent leurs racines dans le sociétal racisme systémique. Il en est ainsi quelque soit les droits affirmés par les chartes et les lois vite ignorés par le comportement réellement existant des employeurs, prêteurs, locateurs et policiers. Au moins à cet égard la raciste loi fédérale des indiens n’est pas hypocrite !
Le gouvernement québécois, tout comme la CAQ et le PQ, en ne reconnaissant pas le racisme systémique peinture dans le coin le peuple québécois en le transformant en cible facile pour les fédéralistes alors que comme peuple majoritairement blanc s’y déploie le racisme au même titre que chez les autres peuples majoritairement blancs. C’est d’autant plus une bêtise que le fédéralisme, en bon élève du colonialisme britannique qui a perfectionné l’art de diviser pour régner, utilise les revendications et luttes des nations autochtones et des minorités racisées, qu’il a auparavant pris soin d’angliciser y compris majoritairement au Québec, contre la lutte du peuple québécois pour ses droits nationaux et pour l’indépendance y compris pour la langue française comme langue publique commune, un droit collectif et non un droit individuel.
C’est d’autant plus facile que cette lutte du peuple québécois est en ce moment en dormance suite au coup fourré austéritaire et gazier du PQ après le référendum de 1995 suivi de son suicidaire tournant identitaire que la CAQ pro-entreprise a intensifié tout en se réconciliant avec le fédéralisme y compris son parti-pris hydrocarbure. Comme la jeunesse mondiale, y compris celle franco-québécoise, donne avec raison la priorité aux luttes climatique et écologique, elle a tendance à rejeter le bébé linguistique et indépendantiste avec l’eau sale du néolibéralisme ou tout le moins à leur donner une priorité de fin de liste. Bien sûr, cette jeunesse ne fait pas toujours la part des choses entre l’anglais communicationnelle et utilitaire comme lingua franca du capitalisme néolibéral et l’anglais comme langue nationale assimilatrice de la nation canadienne que le fédéralisme impose en charcutant la loi 101 (Wikipédia distingue d’ailleurs »l’anglais » de »l’anglais simple »).
Si la lutte écologique pour la biodiversité des espèces est l’envers de la médaille trop oublié de la lutte climatique, la lutte pour la diversité culturelle et nationale de l’espèce humaine en est le pendant social. La résilience de la vie terrestre commande cette biodiversité tout comme celle de la civilisation commande la nationalo-diversité. C’est là une liaison à faire de la part du mouvement écologique. Le mouvement national québécois a de son côté à faire la sienne. Il ne réglera pas son profond problème stratégique en levant le nez sur la lutte des nations autochtones et celle des nationalités racisées. Au contraire il lui faut s’unir avec elles pour un combat commun contre le fédéralisme néolibéral, productiviste et assimilateur et pour leur droit à l’autodétermination sur leurs territoires y compris ceux qui devront être à gestion conjointe à moins de souhaiter de barbares guerres civiles que génèrent toujours les conflits territoriaux au profit des puissances dominantes, dans ce cas-ci, le fédéralisme canadien et son allié, l’impérialisme étasunien.