L’animateur de radio poubelle, Éric Duhaime, diffusait dernièrement, via internet, un document de la FTQ démontrant que la centrale planifiait de participer aux prochaines élections, afin de nuire au Parti conservateur du Canada. Il a par la suite repris l’histoire sur les ondes radiophoniques qu’il contrôle avec l’aide de celle qui se pose effrontément comme une pauvre « victime » du financement illégal et bandit du PLQ, Nathalie Normandeau.
Le document en question précisait que du personnel syndical et des ressources FTQ seraient impliqués lors de la prochaine campagne électorale, et qu’au moins 8 comtés étaient dans la mire de la centrale, là où il serait possible de faire battre des conservateurs.
Il n’en fallait pas plus pour que Duhaime s’insurge: inadmissible était à ses yeux qu’une centrale syndicale utilise l’argent de ses protégés pour faire de la politique.
Attrapant la balle au bond, et se présentant lui et lui seul comme grand défenseur de l’éthique politique, le ministre conservateur Denis Lebel cracha lui aussi un gros morviat dans la soupe de la FTQ. Jouant de ce fait ridiculement les vierges offensées faisant la leçon aux syndicats, et ce, en tant que ministre d’un parti condamné à plus d’une reprise pour traficotage d’élections (rappelons-nous du cas des appels automatisés frauduleux).
Mais qu’y a-t-il de nouveau dans le fait que la FTQ fasse de la politique? Rien. Il y a bien des lustres que les syndicats s’impliquent de la sorte. Et il est normal qu’il en aille ainsi. Car la situation d’un travailleur ne se limitera jamais au cadre de son environnement immédiat de travail. Ce n’est donc pas seulement à ce niveau qu’on pourra protéger ses intérêts. Les différents gouvernements prennent des décisions qui concernent ce même travailleur à tous les jours. Et ces dernières années, force est d’admettre que les agissements gouvernementaux lui ont été plutôt défavorables. Que l’on pense seulement à ce gouvernement conservateur qui a saccagé la caisse d’assurance-emploi! Et ce n’est guère mieux du côté de Québec, là où les libéraux visent les régimes de retraite et appliquent toutes sortes de mesure d’austérité qui frappent toujours les mêmes. Et on voudrait en plus que le travailleur ferme sa grande gueule, qu’il se laisse manger la laine sur le dos et que les syndicats cessent de faire de la politique. Qu’ils ferment boutique tant qu’à y être! Hé bien non, ce n’est pas comme ça que ça doit se passer!
Dès 1951 (c’est dire si tout ce dossier n’a rien de neuf), lors d’un congrès de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), Michel Chartrand, ce grand défenseur des travailleurs et des plus démunis, plaidait déjà en faveur d’une implication politique des syndicats:
« Il faut user de notre force d’éducation pour contrebalancer les caisses électorales en orientant les familles et les milieux ouvriers; notre responsabilité s’exerce par notre vote. C’est donc un devoir d’être renseignés dans le domaine politique. Car, la promotion ouvrière ne pourra se faire en dehors de la politique et ce, parce que cette dernière s’occupe de nous [les ouvriers]. Les gouvernements doivent sentir que les ouvriers s’occupent de la politique et qu’ils ne sont pas une quantité négligeable. Un libéré pourrait consacrer la moitié de son temps à l’éducation politique; ses attributions pourraient être celles recommandées par le Comité. Il faudra peut-être amendé les constitutions des syndicats pour qu’il ne soit pas interdit de faire de la politique. »
Heureusement, ses avis furent suivis. Et les syndicats firent de la politique. Ils flirtèrent même un temps, trop court et de façon pas assez musclée il est vrai, avec le syndicalisme de combat qui prévoyait de transformer la société du tout au tout afin qu’elle soit enfin conforme aux intérêts et aux besoins des travailleurs.
La présente cabale de l’animateur Duhaime, lui qui applaudissait dernièrement les totons de Québec qui ont fait des centaines de kilomètres en autobus pour sauver 2$ sur une bouteille de vin achetée en Ontario plutôt qu’à la SAQ syndiquée, n’est pas nouvelle. Et elle est cousue de fil blanc. Nous vivons une époque où les conditions de travail et de vie des gens ordinaires se dégradent au profit de ceux qu’on qualifie caricaturalement du 1%. Afin de réduire véritablement à néant la force syndicale, dernière barricade face à l’avancée des requins voraces, plusieurs (dont Éric Duhaime et Denis Lebel) rêvent de mettre la hache dans la formule Rand. La formule Rand impose à tous les travailleurs relevant d’une unité syndiquée de verser leur cotisation au syndicat, par l’entremise de l’employeur. Ce qui est normal car tous ces travailleurs bénéficient de la lutte menée par ledit syndicat. Il faut donc qu’ils contribuent tous.
Le jour où cette disposition obtenue de chaude lutte au milieu du XXe siècle tombera, c’est toute la vigueur syndicale qui se ratatinera. Avec les conséquences néfastes qui s’ensuivront pour les travailleurs. Il ne faut jamais que cela survienne. Il faut se battre pour l’empêcher. Et clouer le bec de ceux qui souhaitent voir les travailleurs complètement soumis.
Cela étant dit, il faudrait quand même que la FTQ comprenne que les travailleurs qu’elle représente sont Québécois. Et que leurs conditions de vie sont aussi concernées par le statut politique du Québec. Alors je veux bien tout faire pour que les conservateurs mordent la poussière aux prochaines élections. Et j’espère que les centrales agiront en ce sens. Mais certainement pas pour faire passer des libéraux en suit orange. Il est complètement absurde que la FTQ barre la route aux conservateurs pour faire passer des NPD qui n’ont absolument rien fait de tangible pour le bien du Québec, leur chef parlant d’un côté ou de l’autre de la bouche selon qu’il se trouve à Régina ou à Trois-Rivières.
Que cette centrale se range donc, comme elle le faisait intelligemment par le passé, derrière les candidats du Bloc Québécois. Son attitude serait alors pas mal plus cohérente!
123 princ les buissons faut prendre tout les moyens possible pour se débarasser de ces hosties politiciens verreux sales et corompues